mardi 1 décembre 2015

Les maladies à l’École et les maladies de l’École

Les maladies à l’École et les maladies de l’École. Préventions et soins, pédagogies et partenariats (XIXe-XXe siècles)

Appel à communications

Symposia organisés par Séverine Parayre (Institut Catholique de Paris, faculté d'éducation, France) et Lucia Martinez Moctezuma (Institut de sciences de l'éducation, Université autonome de l’Etat de Morelos, Mexique)

ISCHE Chicago 17-20 août 2016 Education and the body


1er axe : Les maladies à l’École : les réponses de l’École pour sauvegarder la santé et le corps
2éme axe : Les maladies de l’École : les influences de l’École sur la santé et le corps
Argumentaire
Nous nous intéresserons au corps malade et aux maux du corps, à leurs prises en charge au sein du système éducatif et aux transformations induites dans les conceptions et pratiques scolaires. Au cours des XIXe et XXe siècles, différentes maladies et épidémies ont frappé les sociétés, qui, souvent démunies, ont été amenées à instaurer des stratégies préventives et curatives. Le système éducatif a été sollicité de nombreuses fois par le milieu médical pour répondre aux états d’urgence sanitaire et a dû s’adapter aux conditions et possibilités qui s’offraient à lui. L’École est devenue ainsi au fur et à mesure de son développement, non seulement un lieu à fort risque de propagation des maladies, mais aussi un lieu qui crée des maladies et peut détériorer les corps (Riant, 1874). Durant la seconde moitié du XIXe siècle, certains maux sont alors décrétés comme purement des « maladies scolaires », c’est l’exemple caractéristique des déformations de la colonne vertébrale, de la myopie ou encore de la fatigue intellectuelle et du surmenage (Labit et Polin, 1896).
Cette problématique des maladies à l’École et de l’École se généralise aux XIXe et XXe siècles à l’ensemble des pays. Certains s’influencent et répondent de façon identique à leurs traitements, organisant une gestion stricte de tout corps déviant de la norme scolaire (Foucault, 1994 ; Vigarello, 2004). Nombreux médecins dans tous les pays à la fin du XIXe siècle se sont penchés sur ces problèmes scolaires et ont fini par apporter des transformations aux pédagogies et aux rythmes scolaires, notamment sur les manières d’écrire, de lire, de s’asseoir, de manger etc. (Ruiz, 1902).
Or l’histoire des maladies à l’École, de leurs gestions et influences pédagogiques est peu développée dans le monde. Aussi nous proposons de traiter deux axes principaux avec plusieurs questions.
Le premier axe est celui des maladies à l’École, celles venant de l’extérieur et pouvant se propager à l’intérieur de l’École. Quelles sont celles qui font l’objet sur les différents territoires de prises de précautions en milieu scolaire et quelles sont les mesures et actions mis en place ? Quels acteurs sont impliqués, et quels partenariats se créent entre eux ? En la matière les actions des médecins et d’autres professionnels de santé ont parfois été négligées dans l’historiographie, mais aussi les stratégies des enseignant-e-s et du personnel éducatif pour favoriser un avenir meilleur et le bien-être scolaire. Ainsi sera abordée de quelle manière la gestion des maladies et de la mort dans l’enceinte scolaire aurait pu modifier les conceptions et rapports au corps et les pédagogies. Les préceptes généraux de médicalisation seront-ils suivis ou d’autres pratiques curatives et préventives vont-elles être favorisées ?
Le second axe est celui des maladies de l’École, celles induites et causées par l’École et le fonctionnement du système scolaire. Quelles sont ces maladies spécifiques et de quelle manière sont-elles appréhendées ? Est-ce-que ces nouvelles maladies induisent des changements durables au sein du système scolaire, des pédagogies et des pratiques ? Les enseignant-e-s y répondent-ils (elles) différemment selon les catégories sociales, les lieux (campagnes, urbains), les niveaux scolaires (primaire, secondaire, supérieur), les sexes ? Nous rapprocherons nos deux axes de manière à mieux comprendre comment se sont dessinés dans l’enceinte scolaire les soins et préventions, les partenariats et pédagogies autour de la gestion des corps et du développement de la médicalisation dans l’École et par l’École (Fee et Acheson, 1991).
Bibliographie indicative
Canguilhem G. (1966). Le normal et le pathologique. Paris : P.U.F.
Fee E. and Acheson R.-M. (Dir. 1991). A History of education in public health. Oxford, New York :
Oxford University Press.
Foucault M. (1994). Histoire de la sexualité, t I la volonté de savoir. Paris : tel Gallimard.
Klein A. et Parayre S (2015). Histoire de la santé (XVIIIe-XXe siècles). Nouvelles recherches
francophones
. Québec : PUL.
Labit H.-J et Polin L.-H (1896). L’hygiène scolaire tome II les maladies scolaires. Paris : Carré et
Naud.
Riant A. (1874). Hygiène scolaire, influence de l’école sur la santé des enfants. Paris : Hachette.
Rollet C. (2008). Les carnets de santé des enfants. Paris : La Dispute.
Ruiz L.-E. (1902). Cartilla de Higiene. Mexico : Libreria de la Vda, de Bouret.
Turmel A. (2012). Une sociologie historique de l’enfance. Pensée du développement, catégorisation et visualisation graphique. Laval : Presses Universitaires de Laval.
Vigarello G. (2004, nelle éd.). Le corps redressé. Histoire d’un pouvoir pédagogique. Paris : A. Colin.

Modalités
Envoyer en français, anglais, espagnol ou allemand une proposition de 200-300 mots avec
titre et affiliation universitaire et de laboratoire
à Séverine Parayre et Lucia Martinez Moctezuma aux adresses suivantes :
severineparayre@gmail.com
luciamoctezuma@yahoo.com.mx

Délai : 15 décembre 2015

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