vendredi 1 mai 2015

Histoire des liens entre santé et environnement

Santé et environnement, parcours et constructions historiques 

Appel à communication


9, 10 et 11 décembre 2015
Pierrefite-­‐sur-­‐Seine

Manifestation organisée par l’Association pour l’histoire de la protection de la nature et de
l’environnement (AHPNE), le laboratoire SPHERE (UMR 7219 CNRS-­Paris Diderot-­Paris I Panthéon-­‐Sorbonne), les Archives nationales

Le rapport santé-environnement fait l’objet d’un nombre grandissant de publications et d’initiatives tant nationales qu’internationales. Cet intérêt est nourri par des préoccupations très diverses allant de la notion de solidarité face au risque environnemental jusqu’à l’impact sanitaire du réchauffement climatique en passant par les conséquences de la protection de la biodiversité sur la santé humaine. L’ancienneté de cette relation est symbolisée par les dates choisies pour ce colloque « Santé et environnement » qui coïncident avec la célébration de la journée internationale des droits de l’homme (10 décembre). Ce manifestation est l’occasion de prendre du recul et d’interroger la relation entre santé et environnement en revenant sur l’histoire de sa construction et en procédant à son analyse critique. Il ambitionne de fournir des éléments de compréhension des mécanismes complexes à l’oeuvre aujourd’hui.
Ce colloque privilégiera les travaux proposant des analyses larges et développant des problématiques englobantes, sans pour autant exclure les études de cas à condition qu’elles soient contextualisées. Le comité pilotant ce projet a bien conscience que les termes santé et environnement sont complexes à définir et que leur utilisation historique doit se faire avec prudence. Ils sont utilisés ici sans chercher à les enfermer dans des définitions contraignantes, mais nous attendons des participants une grande vigilance à cet égard afin de minimiser les risques d’anachronismes.
La période couverte par ce colloque va du XVIIIe au XXIe siècle. Les exemples de problématiques donnés ci-après ne le sont qu’à titre indicatif et les communications proposées peuvent bien sûr proposer d’autres analyses.

Les 6 axes du colloque

1. Le corps humain, l’oublié de la relation entre environnement et santé ?
Ce premier axe a pour objectif de considérer la relation entre santé et environnement sous l’angle du corps. Les personnes en bonne santé ont tendance à confondre leur individu et leur corps. Ainsi, les questions entre environnement et santé se posent d’emblée comme celles d’un ou de plusieurs individus face à un environnement extérieur (hostile ou non), le corps n’étant là que comme le révélateur de l’action de cet environnement. Repenser la place du corps contribue à poser des questions fortes et originales, rarement présentes dans les travaux relevant de l’histoire environnementale. La question du corps conduit ainsi à repenser la dichotomie traditionnelle séparant l’être humain de la nature ou la définition même d’environnement.
Quels sont les exemples d’historiographies prenant le corps comme élément de l’environnement ?
Comment ont été pensés les liens entre contamination (par exemple par des polluants ou des agents
pathogènes) et le corps ? Comment le handicap conduit à revoir la notion d’environnement celui-ci se
révélant différent d’un individu à l’autre ?

2. L’environnement, élément étiologique fondamental
Cet axe revient sur une analyse sur le temps long de la perception ou conception d’un environnement ou d’un milieu comme source de maladies (hier miasmes, aujourd’hui pollution). L’histoire est un outil essentiel pour comprendre comment la situation contemporaine s’est construite : les communications montrant les continuités ou les ruptures sur le temps long seront privilégiées. Plusieurs questions se posent dans cet axe dont :
Comment se sont historiquement construites les relations de causalité entre environnement et santé et
ont-elles été reformulées au fil du temps ? Comment se sont construites les opinions contemporaines
en matière d’environnement et de santé ? Quel rôle a joué l’édification de normes dans la prise en
compte de problèmes alliant santé et environnement ? Quelles sont la place et le rôle de la
constitution, de la diffusion ou de l’oblitération des connaissances en matière de santé et d’environnement ?

3. L’environnement, source de bonne santéCet axe est le symétrique du précédent : l’environnement n’est pas seulement le lieu d’origine ou
la cause de certaines maladies car, depuis au moins le XIXe siècle – et très probablement
beaucoup plus tôt – on considère que certains lieux et emplacements, d’après leur nature même
sont propices à une bonne santé ou du moins à sa préservation. Cette question n’est pas
simplement géographique, puisque l’on considère également que des objets naturels (animaux,
plantes, substances minérales) peuvent être bénéfiques ou considérées comme tels. Les questions
abordées dans cet axe sont nombreuses et l’on peut citer à titre d’exemple :
Quels rôles ont joué les médecines alternatives (y compris dans leurs dimensions diététiques) dans
l’ancrage de l’idée du rôle bénéfique joué par la nature ? Quelles places ont occupé les connaissances
non-académiques dans l’appréhension du rôle positif de l’environnement et comment ont-elles été
sollicitées, transformées, oubliées ou rejetées ? Comment s’est opérée la localisation des lieux ou des
espaces réputés favorables à la santé ? Est-ce qu’il existe des liens entre la conception d’une nature
favorable à la santé et le mouvement de protection de la nature ?

4. Santé, environnement et inégalités sociales
La question des inégalités sociales s’imbrique intimement avec celles des environnements dégradés et de la santé. Cet axe permet l’introduction de nombreuses idées et concepts comme la justice sociale ou environnementale, la solidarité, l’égalité, etc. Les communications attendues doivent permettre de mieux comprendre :
Y a-t-il des exemples de superposition d’une géographie de la pauvreté à celle des pathologies ? Comment la relation environnement, santé et inégalités sociales a-t-elle été intégrée dans les revendications sociales de ceux qui en souffraient directement ? Comment les notions de justice, de solidarité ou d’égalité ont-elles évolué au regard des questions de santé et d’environnement ?

5. L’environnement naturel, malade à cause de l’homme
Cette formulation est volontairement provocante car elle soulève de nombreuses questions : un environnement peut-il être considéré comme sain ou malade ? La santé n’est-elle pas le propre de l’humain et ce mot a-t-il un sens appliqué à des non-humains ? N’est-ce pas attribuer à l’homme un rôle néfaste renvoyant au mythe chrétien de la faute originelle ? Il s’agit ici de susciter des  communications portant sur l’histoire de problématiques très variées.
Quel rôle a joué l’homme comme agent de diffusion ou d’émergence de maladies ? Quelle est
l’histoire de l’impact de l’anthropisation des habitats par l’homme sur la santé animale ou végétale,
qu’il s’agisse d’espèces sauvages ou domestiques ? Connaît-on des problèmes environnementaux
générés par une gestion de la faune réservoir ou vectrice ?

6. Climat et santé : les leçons du passé
Depuis l’Antiquité, l’élément fondamental de la relation entre santé et environnement est le climat. Aujourd’hui, la question climatique est redevenue, avec le réchauffement climatique, l’une des inquiétudes majeures car on craint l’émergence de nouvelles maladies ou le déplacement de l’aire de répartition de vecteurs de maladies déjà connues. Cet axe souhaite explorer la construction historique de la relation entre climat et santé et préciser les multiples conséquences de la prise en compte de cette relation. Quelques pistes peuvent être déjà avancées, telles que :
Existe-t-il des liens entre la géographie médicale et d’autres disciplines (géographie humaine ou
physique, histoire naturelle, etc.) ? Dans la perspective coloniale, comment la médecine européenne
s’est-elle adaptée aux nouvelles questions posées par le monde tropical ? Dans quelle mesure les
puissances coloniales ont appréhendé et géré les questions sanitaires tropicales de façon différente ?
Comment la relation entre santé et réchauffement climatique s’est-elle propagée dans les médias et
quels en ont été les acteurs ?

Comité scientifique
Marie Chouleur Conservateur du patrimoine – Archives nationales (Paris)
William Dab Directeur de l’École des sciences industrielles et Technologies de l’information – CNAM
Stéphane Frioux Historien – LARHRA (université Lumière Lyon 2)
Jérôme Fromangeau Historien du droit de l’environnement – Paris XI
Gabriel Gachelin Historien des sciences – Laboratoire SPHERE (Paris Diderot-Paris 1-CNRS)
Simon Jonathan Historien des sciences – Université Lyon I
Thomas Le Roux Historien – Centre de Recherches Historiques (CNRS/EHESS)
Rémi Luglia Historien – Centre de recherche d’histoire quantitative (université de Caen)
Judith Rainhorn Historienne – Laboratoire Calhiste (université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis)
Coordinatrice : Valérie Chansigaud Historienne – Laboratoire SPHERE (Paris Diderot- Paris 1-CNRS)

Comité d’organisation
Florence Bretelle-Establet Laboratoire SPHERE, Paris Diderot-Paris 1-CNRS
Valérie Chansigaud Laboratoire SPHERE, Paris Diderot-Paris 1-CNRS
Marie Chouleur Archives nationales
Patrick Février Comité d’histoire du Ministère de l’environnement
Jérôme Fromageau Paris XI
Gabriel Gachelin Laboratoire SPHERE, Paris Diderot-Paris 1-CNRS
Marie Gaille Laboratoire SPHERE, Paris Diderot-Paris 1-CNRS
Henri Jaffeux AHPNE
Mehrnaz Katouzian-Safadi Laboratoire SPHERE, Paris Diderot-Paris 1-CNRS
Rémi Luglia Centre de recherche d’histoire quantitative,université de Caen

Détails pratiques
Dates et lieu : 9, 10 et 11 décembre 2015 aux Archives nationales (Pierrefite-sur-Seine)

Date d’envoi des propositions de communications : 15 juin 2015

Les propositions de communications ne doivent pas excéder une page et doivent être accompagnées
d’un CV réduit (une page maximum)

Date de réponse du comité scientifique : 15 juillet 2015

Langue : français (sauf demande spécifique auprès du Comité d’organisation)

Remise des manuscrits en vue de leur publication (après validation par le Comité scientifique) : 1er février 2016

Transport et hébergement : ces frais sont à la charge de l’institution des intervenants, sauf demande circonstanciée formulée auprès du Comité d’organisation

Les communications et toute correspondance doivent être adressées à

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