samedi 10 janvier 2015

Les pratiques de l’acupuncture au XXe siècle

Les pratiques de l’acupuncture au XXe siècle. Les processus d’intégration dans des contextes nationaux européens


Lucia Candelise, Maître assistante, Université de Genève

Lundi, Janvier 12, 2015 - 15:00 - 17:00
Local 4212, Faculté de pharmacie, pavillon Jean Coutu, Université de Montréal$


Si les médecines venant de Chine telles qu’elles sont pratiquées dans différents pays (dont l’acupuncture est la plus répandue) dérivent toujours d’une pensée liée à la civilisation chinoise et à un savoir médical se référant à des principes communs (la circulation du qi, les principes des cinq mouvements, du yin et du yang, etc.), elles varient fortement entre elles, dans la façon dont elles sont pratiquées, interprétées, transmises et intégrées avec d’autres techniques et savoirs médicaux.
De fait, au tout début du XIX ème siècle se manifeste en Europe, et tout particulièrement en France, un certain engouement pour des pratiques médicales avec aiguilles, néanmoins dans la deuxième moitié du XIXème siècle cela semble s’affaiblir, voire disparaître et il faudra attendre les deux textes du Consul en Chine Claude Philibert Dabry de Thiersant publiés en 1863 (La médecine chez les Chinois, Paris, Plon) et en 1873 (La matière médicale chez les Chinois, Paris, Masson) pour qu’un intérêt pour les thérapeutiques chinoises se représente et qu’ensuite, au cours du XXème siècle, prend une certaine place et une certaine importance.  
Avec une forte expansion dès les années 1970, l’acupuncture s’est diffusée dans les pays européens pour se concrétiser de façon spécifique selon différentes réalités nationales en donnant lieu, le plus souvent, à des situations d’intégration ou de synergie entre diverses techniques de soin et divers savoirs médicaux.
Dans notre intervention, en partant de l’analyse de la situation française, nous présenterons comment, dès la fin du XIXème siècle, des savoirs médicaux se réclamant venant de Chine se sont définis et comment ont pu circuler. Nous montrerons que des « pensées médicales chinoises » et des pratiques de soin se développent avec des temporalités différentes, mais aussi conditionnées par l’orientation professionnelle et les finalités intellectuelles des différents auteurs et acteurs de ces savoirs médicaux, en donnant lieu à un paysage assez différencié dans la production savante et dans les applications pratiques.

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