Appel à contributions
Projet d’ouvrage collectif
A paraître dans la collection « comparaisons », éditions Orizons, Paris
florence.fix@univ-lorraine.fr
A paraître dans la collection « comparaisons », éditions Orizons, Paris
Les avancées majeures du vingtième siècle dans le domaine de la chirurgie, de la connaissance et de l’éradication des virus, dans la reconstruction plastique, notamment, s’accompagnent d’une « démocratisation » de l’information médicale : documentaires télévisés, sites internet, ouvrages de vulgarisation invitent à l’automédication et au jugement d’un patient désireux de maîtriser son corps, les soins qui lui sont prodigués et le développement de maladies dont des films-catastrophes développent le caractère anxiogène autour de pandémies spectaculaires.
Le malade averti (ou qui croit l’être) a remplacé le malade imaginaire, le vocabulaire médical s’étend à d’autres domaines comme le commerce ou la communication (virus informatique, marketing viral, spin doctors), nouveautés qui autorisent toutefois le retour d’un refoulé ancien : la peur de l’autre, de la contamination, de l’épanchement d’une altérité hostile et parasitaire, toujours étrangère (grippe espagnole, maladie de la vache folle britannique, grippe aviaire asiatique).
Nous souhaitons interroger la façon dont les arts du visible – peinture, cinéma, performance, danse, théâtre, bande dessinée – s’emparent d’une conception du monde où nous serions « tous malades » de quelque chose. Pourront ainsi être envisagés :
- la maladie collective (Les malades, pièce d’Antonio Alamo), l’épidémie (Contagion, film de David Soderbergh), la maladie comme arme de guerre (bactériologique, chimique)
- la maladie de l’homme politique, cachée (série télévisée Boss) ou au contraire utilisée dans un système de communication
- la défection, l’absence du médecin, son rapport de forces avec le malade (pièce Acte, de Lars Noren)
- la compréhension, la connaissance d’une pathologie par le grand public au gré de ses représentations
- maladies visibles : représentations du corps souffrant (performances de Ron Athey)
- maladies invisibles, tues, cachées, troubles de la personnalité
- symbolisme (Maladie ou femmes modernes d’Elfriede Jelinek, L’Histoire du communisme racontée aux malades mentaux de Matei Viesniec) et modélisation de la maladie : utilisation de ce registre pour parler de conflits, de modes de communication, ou encore de modes de vie (la fièvre acheteuse, le virus du sport)
- le discours de la maladie, de la douleur et de sa prise en charge
- les anxiétés liées non à la maladie mais à son traitement : greffe, médicaments, vaccins.
Les communications adopteront une perspective d’études culturelles et se donneront pour objectif de penser les collisions, l’amalgame notionnel qui entourent la maladie comme autant de signes de l’extrême contemporain à explorer. En outre, si notre propos entend offrir une lecture du contemporain, sont également souhaitées les communications portant sur les représentations plus anciennes de la maladie dans une perspective d’histoire culturelle : des études sur les représentations de la greffe au Moyen âge, du virus à l’époque antique, des grandes épidémies qui traversèrent l’Europe, des maladies honteuses aux XVIIIe et XIXe siècles par exemple sont bienvenues en ce qu’elles envisagent leur objet comme façon de penser un imaginaire de la maladie.
Modalités
Les propositions de communications (1/2 page) seront à adresser à l’adresse ci-dessous, accompagnées de quelques lignes de présentation de leurs auteurs, pour le 15 décembre 2014. Après acceptation du comité de lecture, les articles, d’une longueur de 30 000 signes notes et espaces compris, devront être envoyés pour le 15 août 2015.
florence.fix@univ-lorraine.fr
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