Pratiques et enjeux
Michel Blonski, agrégé de lettres classiques, enseigne dans le secondaire.
Les Belles Lettres
ISBN-10
2-251-32891-2
ISBN-13
978-2-251-32891-1
parution: 15 mai 2014
L'ouvrage étudie comment les Romains
de la fin de la République et du début de l’Empire envisagent les
opérations de nettoyage corporel. En suivant plusieurs questions
pratiques (de quoi se nettoie-t-on ? dans quel but ? où le fait-on, avec
quels moyens et comment ?) et en se fondant sur des analyses
anthropologiques, archéologiques et lexicologiques, on délimite les
domaines dans lesquels les Romains rangent les catégories du sale, du
soin corporel et de la juste présentation de soi.
Le
vocabulaire de la saleté, en particulier, permet de circonscrire un
ensemble varié de réalités indésirables : il n’y a pas « une » mais «
des » saletés – tout est fonction de contextes – et le lexique reflète
cette diversité.
La justification de la propreté, au
contraire, se fonde sur des prescriptions morales remarquables par leur
permanence et leur cohérence tout au long de la période. La propreté
doit être entendue comme la traduction concrète de la notion plus large
de soin ; et réciproquement, la saleté traduit celle de négligence. Par
conséquent, être un bon citoyen, et au-delà, un être humain véritable,
cela passe par la propreté – avec une insistance telle qu’elle fait de
cet état un marqueur de reconnaissance sociale. Plus on est propre et «
brillant », plus on se situe en haut des hiérarchies civiques.
Ces prescriptions morales aboutissent à l’émergence de cette réalité bien romaine qu’est le balneum :
le lieu privilégié de l’entretien de ce modèle civique, au croisement
entre univers moraux, cosmétiques et médicaux. Elles sont appuyées par
un ensemble de techniques spécifiques accordant une place privilégiée au
frottement du corps, à l’aide d’huile ou de détergents.
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