Alain Froment (responsable des collections d'anthropologie du Muséum, département HNS)
Jeudi 12 décembre à 17h30, salle Claude Hélène (baleine 4).
Dès son ouverture en 1860, la galerie d’anthropologie du Muséum a le
souci d’exposer des types humains statufiés. On fait appel à Charles
Cordier (1827-1905), sculpteur dont la vocation fut de mettre « l’art et
la beauté au service de la science anthropologique ». Élève de Rude en
1847, il rencontre son premier modèle « exotique », un ancien esclave
soudanais, Seïd Enkess, qui oriente sa vocation à dépeindre la diversité
humaine. Rapidement s’y ajoutent une « Vénus africaine » (1851), et un
couple de Chinois (1853), où il introduit la galvanoplastie et
l’émaillage, puis à partir de 1855 il passe à la polychromie et à la
polylithie. L’humanité et la modernité de Cordier sont dans un
traitement magnifié de la figure de l’indigène, bien que son
interprétation typologique et raciologique de la diversité, normale à
son époque, soit à présent obsolète.
La création de la galerie d’anthropologie amène à s’interroger sur
l’origine de cette science au Muséum, et auparavant au Jardin du Roi. On
constate que le mot anthropologie est présent dès l’époque des premiers
démonstrateurs d’anatomie, comme Jean Riolan (1577-1657). De grands
noms de l’anatomie, tous médecins et chirurgiens (Winslow, Vicq d’Azyr,
Portal), se succèderont dans cet enseignement qui est totalement
indépendant de la Faculté de Médecine. En 1838 la chaire devient
« Anatomie et Histoire naturelle de l’Homme ». C’est Etienne Serres,
titulaire de cette chaire de 1839 à 1855, qui commande les bustes à
Cordier mais c’est son successeur Armand de Quatrefages (1810-1892,
titulaire de 1855 à 1892) qui la transforme en chaire d’anthropologie
et ouvre la galerie du même nom, avec l’appui de son aide-naturaliste
Ernest Théodore Hamy (1842-1908), lequel lui succédera comme professeur,
et fondera le Musée d’Ethnographie du Trocadéro.
Le séminaire est d’accès libre, sans formalité d’inscription préalable, mais le nombre de places dans la salle est limité. J'attire votre attention sur le fait que le Jardin des Plantes étant passé aux horaires d'ouverture d'hiver, l'accès au site s'effectue exclusivement par le porche du 57 rue Cuvier (M° Jussieu).
Des informations complémentaires sur cette séance et le séminaire sont disponibles sur le Carnet du séminaire à l'adresse suivante : http://objethistoire.
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