mercredi 6 novembre 2013

Accoucher en France du XVIe au XXe siècle

Accoucher en France du XVIe au XXe siècle


Conférence de  Marie-France MOREL, Historienne, présidente de la Société d’Histoire de la Naissance


Salons de Choisel

JEUDI 21 NOVEMBRE – 14h30 – 15h30
SALON MADAME DE POMPADOUR (F01)
Lycée Choiseul – 78 rue des Douets – 37100 Tours

Pendant des siècles, les femmes ont accouché chez elles, exclusivement entre femmes, sous la direction plus ou moins experte de matrones ou de sages-femmes. À partir du XVIe siècle, trois grands bouleversements affectent le monde de la naissance. C’est d’abord l’arrivée des hommes dans un monde de femmes. Depuis l’Antiquité, des chirurgiens pouvaient être appelés en cas d’extrême nécessité, quand il fallait sauver une parturiente en pratiquant une embryotomie sur un fœtus mort et enclavé. À la Renaissance, les chirurgiens, formés à l’anatomie, plus nombreux à rédiger des traités d’obstétrique, réussissent à pratiquer davantage d’accouchements. Au XVIIe siècle, dans les grandes cilles, ils sont souvent appelés directement même pour un accouchement normal. Au XVIIIe siècle, ils s’imposent encore davantage grâce à l’usage de nouveaux instruments (forceps) qui leur permettent de terminer heureusement les accouchements contre nature? Mais la plupart des femmes continuent à être accompagnées par des sages-femmes, qui sont mieux formées à partir du XIXe siècle. Le deuxième grand bouleversement concerne le passage de la maison au milieu hospitalier. Il se produit à différentes époques selon les milieux sociaux : dès le XIXe siècle, pour les pauvres des grandes villes, dans les années 1930 pour les classes moyennes urbaines et dans les années 1950 pour la majorité de la population. Le troisième bouleversement est à partir de 1847 l’invention de divers procédés supprimant la douleur séculaire de l’accouchement : anesthésie au XIXe siècle, accouchement sans douleur dans les années 1950-1970, péridurale à partir des années 1980. On s’interrogera sur les modalités et les conséquences de ces trois bouleversements pour les femmes, pour leurs compagnons, pour les nouveaux-nés, pour le corps médical et pour la société en général.

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