mardi 12 mars 2013

La question de l’impureté

La question de l’impureté dans les sociétés atlantiques (XIVe-XXe siècle)

Université d'été – Projet STARACO


Le projet STARACO (STAtuts, « RAce » et COuleurs dans le monde atlantique de l'Antiquité à nos jours), financé par la Région Pays de la Loire, propose un soutien à la participation de doctorants et post-doctorants (Europe, Afrique, Amériques) à l'université d'été qui se déroulera à Nantes du 24 au 28 juin 2013 sur « La question de l'impureté dans les sociétés atlantiques, XIVe-XXe siècles ». Trois thématiques principales structurent ces journées : conceptions et justifications de l'impureté, pratiques sociales et politiques face à l'impureté ; la rémanence de l'impureté des populations non-européennes.
Annonce

Trois thématiques principales structurent ces journées :
  • Conceptions et justifications de l’impureté

Comment la notion d’impureté des populations non-européennes s’est-elle construite dans l’espace atlantique ? Cette question, qui forme le fil rouge de cette université d’été, impose à la fois un cadre chronologique large, du Moyen Âge à nos jours, une approche multidisciplinaire qui puisse rendre compte des mutations de la notion (droit, philosophie, anthropologie, histoire), et une perspective comparée entre les continents, les formations impériales et les nations qui en procèdent. Les justifications des hiérarchies entre les peuples de l’Atlantique, dans un cadre colonial ou non, parcourent en effet un spectre argumentaire très large, allant de la religion au droit, à l’économie politique et à la biologie.
  • Pratiques sociales et politiques face à l’impureté

Il s’agit, dans un second temps, de s’interroger sur la façon dont les pratiques sociales construisent l’impureté et en redéfinissent les contours normatifs. Nous pensons plus particulièrement aux stratégies sociales de la distance, permettant aux « purs » de se prémunir contre la proximité des « impurs ». Comment l’impureté se traduit-elle en termes institutionnels ? L’apparition d’une population de couleur libre a souvent suscité le malaise de la part des autorités comme des élites blanches. La question des identités est aussi importante dans cette perspective, dans la mesure où les nations impériales de l’Europe ont, au cours du XVIIIe siècle, racialisé leur identité pour l’assimiler à certains caractères détenus par les populations blanches, excluant au passage, les libres. Sur le plan social, la menace de l’impureté se pose particulièrement dans le cadre familial, suscitant un ensemble de stratégies non exclusive de la population d’origine européenne pour se blanchir afin d’éliminer, par l’oubli, la macule originelle. Ainsi s’agit-il d’éclairer à la fois les stratégies sociales d’exclusion mais aussi leur envers, et les pratiques inventées par les individus notés d’infamie pour faire oublier leur qualité.                                                   
  • La rémanence de l’impureté des populations non-européennes

L’expérience coloniale aux Amériques et en Afrique montre combien l’élimination juridique ou politique de l’infamie ou de l’impureté, ou de toute classification supposant une infériorité par rapport aux populations « honorables », n’éteint pas la stigmatisation sociale. Comment expliquer la permanence multiséculaire de ces représentations malgré les mutations décisives qu’ont été les abolitions, les décolonisations et la démocratisation de la citoyenneté ? Quel est le rôle de la visibilité des différences – par la couleur de la peau, les traits physiques, les attitudes corporelles ou certains traits culturels – dans le maintien, souvent inconscient, des discriminations ?

Modalités de soutien

Les doctorants et post-doctorants dont les travaux seront retenus s’engagent à assister à l’intégralité des activités collectives organisées dans le cadre de cette Université d’été qui aura lieu du 24 au 28 juin 2013. En contrepartie, le projet STARACO prendra en charge les frais de transport, d’hébergement (5 nuits) et de restauration (petits déjeuners, déjeuners, deux dîners).

Conditions de candidature

Les propositions de communication devront être rédigées dans l’une des langues de travail de l’Université d’été (anglais, espagnol, français, portugais). Les travaux sélectionnés seront ensuite commentés par des chercheurs seniors. La compréhension du français est souhaitée.

Comité de sélection

Les deux coordinateurs du projet, Antonio de Almeida Mendes, Maître de Conférences en Histoire moderne et Clément Thibaud, Maître de Conférences en Histoire contemporaine assureront la sélection des travaux.
Calendrier et dépôt des candidatures
  • Diffusion de l’appel à communication : début mars 2013
  • Date limite de dépôt des propositions de communication : 15 avril 2013

  • Réponse : fin avril 2013
  • Date et lieu du colloque : université de Nantes, 24-28 juin 2013
Merci d’envoyer un dossier de candidature comprenant un curriculum vitae détaillé et une proposition de communication (une page maximum) par voie électronique à : Marion Le Lay

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