Dans le cadre du 24th International Congress of History of science, technology and medicine, qui se tiendra à Manchester du 22 au 28 juillet 2013, nous organisons un symposium intitulé :
Pratiques et théories dans le champ de la santé mentale: quel(s) rapport(s)?
Ce symposium se propose de questionner les « savoirs à l’oeuvre » (knowledge at work) dans le champ de la santé mentale et dans les disciplines s’y rapportant (psychiatrie, psychologie, neurologie, psychanalyse, psychothérapie ou autre approche thérapeutique en santé mentale…). Il s’agira de discuter les liens et les frontières entre les théories et les pratiques dans un contexte où les définitions de ces termes font particulièrement question, aussi bien pour les actrices∙eurs de ce domaine que pour les chercheuses∙eurs.
En effet, selon les contextes et les époques, les modèles théoriques auxquels se rattachent les pratiques thérapeutiques dans le champ de la santé mentale ne se revendiquent pas nécessairement d’une légitimité scientifique, même aujourd’hui alors que la science semble dominer la médecine et les soins. D’autre part de nombreuses connaissances scientifiques n’ont pas été « traduites » en pratiques. Réciproquement le fait de se référer à des connaissances scientifiques produites en dehors de la clinique n’est pas une condition sine qua non de la pratique thérapeutique et procède souvent de médiations qu’il serait riche d’analyser. A cet égard, l’étude des parcours biographiques et professionnels des actrices et acteurs de la santé mentale pourrait s’avérer fructueuse pour penser les modalités de ces échanges et de ces transferts.
En ce qui concerne l’historiographie de cette problématique, nous sommes intéressées par les travaux cherchant à reconsidérer les concepts des études socio‐historiques des sciences dans ce domaine. La question posée par la notion de clinique, par exemple, et la conceptualisation qu’en propose Foucault, fréquemment cité dans ces études mérite de retenir notre attention. En outre, l’articulation des questions posées par la production théorique et scientifique avec celles des enjeux sociaux et politiques des pratiques
thérapeutiques sera l’occasion de réfléchir aux modalités de production des normes définissant le normal et le pathologique, en croisant l’analyse de leur production scientifique et celle de leur rôle dans les institutions sociales. A cet égard les travaux portant sur une analyse de leurs usages en contextes variés, notamment tels que ces termes sont utilisés en santé mentale et tels qu’ils apparaissent dans l’épistémologie, sont également bienvenus.
Nous invitons donc les chercheuses∙eurs d’horizons disciplinaires variés (histoire, sociologie, philosophie, médecine, psychologie, ...) à nous envoyer des propositions autour de ces questions d’articulations de la pratique et de la théorie dans le champ « psy ». Nous souhaitons ainsi construire une discussion participative autour de « cas » issus de contextes temporels et géographiques multiples et témoignant de la diversité de ces liens et des modalités les construisant.
Merci d’envoyer vous propositions de contributions (max. 2500 signes, espaces compris) aux deux adresses suivantes avant le 9 novembre 2012 :
Stéphanie Pache (Unil, EHESS) stephanie.pache@gmail.com
Camille Jaccard (Unil, Paris 1) camille.jaccard@unil.ch
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