Une Histoire du cancer du sein en Occident. Enseignements et réflexions.
Jacques ROUESSE
Ed. Springler, 2011Depuis toujours, le cancer du sein est le modèle des cancers. L’importante augmentation de sa fréquence, liée essentiellement à l’allongement de la durée de vie et aux modes de vie, en a fait un vrai problème de santé publique. Heureusement, les progrès des méthodes diagnostiques, la précocité de leur mise en oeuvre et les avancées considérables en matière de thérapeutique ont grandement diminué le risque vital de cette
pathologie. Si donc, en moins de deux siècles, des progrès extraordinaires ont été réalisés, dans beaucoup d’autres domaines concernant le cancer du sein, de nombreuses questions restent sans réponses claires, questions souvent associées à des idées et des concepts que l’on croit modernes mais qui sont en réalité fort anciens.
La démarche adoptée dans cet ouvrage est celle d’un médecin qui s’est livré à une analyse historique et critique de cette pathologie, à la recherche du fil conducteur qui nous a menés là où nous en sommes dans
la lutte contre le cancer en général et du sein en particulier : comment l’application plus ou moins consciente du modèle des maladies infectieuses à celui des cancers a conduit, tout au moins dans le grand public, à bien
des désillusions ; comment celui de la dégénérescence, probablement le plus adapté, est accepté avec beaucoup de réticences, parce qu’il renvoie à celui de la fatalité, de la vieillesse et de la mort ; comment les nouvelles données de la biologie moléculaire vont sans doute amener à un démembrement de cette affection et font naître de nouveaux espoirs thérapeutiques.
Tous ceux qui ont affaire à cette pathologie, professionnels de santé, étudiants, décideurs, politiques, etc., trouveront un intérêt indéniable à la lecture du livre du professeur Jacques Rouëssé. L’ouvrage sera par ailleurs une base de réflexion des plus intéressantes à ceux qui souhaitent poser le même type de regard sur d’autres pathologies, cancéreuses ou non. Enfin, les amateurs d’histoire de la médecine ne pourront que sortir réjouis, eux aussi, de sa lecture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire