jeudi 4 décembre 2025

Psychiatrie étatsunienne et sénilité

Folies organiques. Ce que la réforme de la psychiatrie étatsunienne a fait de la sénilité (1890-1915)


Soutenance de thèse de Robin Michalon


La soutenance publique aura lieu à l’EHESS (54 boulevard Raspail, Paris - salle des conseils : BS1-28+BS1-05) le 9 décembre prochain à partir de 9h.

Thèse de doctorat en histoire des sciences réalisée à l’EHESS (Centre Alexandre Koyré) sous la direction d'Andreas Mayer.


Le jury se compose de :
Jean-Gaël BARBARA, directeur de recherche, CNRS, rapporteur
Nicolas DODIER, directeur de recherche, INSERM, directeur d’étude, EHESS, examinateur
Fabrice GZIL, professeur des universités, Université Paris-Saclay, président du jury
Andreas MAYER, directeur de recherche, CNRS, directeur de thèse
Catherine RÉMY, chargée de recherche, CNRS, HDR, examinatrice
Yvonne WÜBBEN, Prof. Dr. med. Dr. phil., Charité (Berlin), rapportrice



Résumé de la thèse

Aux Etats-Unis, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, un nombre croissant de personnes âgées dont le comportement et la pensée sont jugés problématiques sont internées dans les hôpitaux psychiatriques publics. En plus d'une finalité de prise en charge, ces institutions se sont données une double mission : l’élucidation des problèmes scientifiques associés à l’exercice de la psychiatrie et la rationalisation du travail médical selon des principes scientifiques d’observation et d’examen. Les personnes âgées internées deviennent donc, au même titre que les autres patientes et patients, des cas. S’appuyant sur des sources professionnelles, académiques et institutionnelles, cette thèse s’intéresse à la façon dont le travail du cas a participé à la reconfiguration des savoirs et catégories psychiatriques portant sur le vieillissement mental. Pour ce faire, je suis la trajectoire des patientes et patients au cœur du dispositif expérimental anatomoclinique des institutions psychiatriques. Je profite du travail normatif généré par la réforme pour entrer dans le détail des interactions entre les cas, les médecins et l'institution. Je suis cette trajectoire à travers trois espaces constitutifs du dispositif : les services, le laboratoire et l’archive. Je soutiens qu’il est possible, au sein de chacun de ces espaces, de déceler les tensions constitutives du travail expérimental avec les cas.

La valeur de cette étude doit être comprise au regard d’un programme de recherche plus large pour les sciences humaines et sociales sur la façon dont les catégories et entités médico-scientifiques agencent les rapports entre maladie mentale et vieillissement. Dans la thèse, je défends l’idée que l’épisode étudié ici consiste en une première conversion d’une maladie mentale sénile – faite du vieillissement même – en une maladie mentale associée au vieillissement – qui n’entretient qu’un rapport probabiliste avec le vieillissement.

Archives et santé

Archives et santé : missions spécifiques et enjeux croisés

Appel à contributions

La Gazette des archives no278

La rédaction de La Gazette des archives et les coordinatrices du numéro ont le plaisir de vous annoncer l'ouverture de l’appel à contributions pour le numéro 278 consacré à la thématique « Archives et santé : Missions spécifiques et enjeux croisés » et prévu pour novembre 2026.

L’histoire de la médecine s’appuie sur des archives diverses : des dossiers et registres d’hôpitaux souvent pluriséculaires, des papiers privés des praticiens et scientifiques, parfois articulées avec des bibliothèques et revues médicales, des collections conservées dans des bocaux de formol ou des moulages en cire. Les archives de la santé ne sont pas seulement des archives hospitalières : cet appel concerne les archives des organismes de recherche (par exemple l’INSERM ou l’Institut Pasteur), les archives de chercheurs sur la médecine ou de facultés de médecine, les archives de médecins (cabinets, Ordre des médecins, Ordre des pharmaciens, etc.), les archives de l’industrie de la santé (pharmaceutique, optique, etc.), les archives d’association de patients, etc. Dans cette énumération non exhaustive, les archives peuvent en effet prendre la forme de lourds registres sériels, de fines fiches de notes cliniques, d’ordonnances de prescriptions, de photographies changeant de supports au fil des décennies, de dossiers patients papiers ou informatisés. Concomitamment à une production de papier croissante dans les administrations au XIXe siècle, y compris les administrations hospitalières, l’administration des archives a rapidement établi les « archives hospitalières » comme une série à part dans les typologies de classement1. Après le numéro de 1994 de La Gazette des archives2 qui dressait un panorama des archives liées au domaine de la santé et pointait l’émergence de la spécificité professionnelle des archivistes en milieu médical, et celui de 20073 qui examinait plus précisément le cadre administratif et légal des archives hospitalières, cet appel à articles souhaite aborder des pratiques spécifiques imposées par les archives de la santé, au sein de la profession, des structures médicales et hospitalières, et de la société. En ce sens, trois axes sont proposés :
 


1. Endosser sa blouse à l’Hôpital
2. Les traitements des archives médicales
3. Vers une archivistique collaborative
 

Axe 1 : Endosser sa blouse à l’hôpital
L’archiviste en milieu hospitalier a longtemps été une perle rare. La professionnalisation de la gestion des archives des établissements de santé s’est déroulée sur un temps long4. L’enquête d’Ascodocpsy de 2006 évoque une trentaine de services en fonctionnement. La professionnalisation de la fonction intervient dans les années 2000-2010 (Kervegant, 2007). Les premiers services d’archives officiels qui se sont constitués dans les hôpitaux étaient composés principalement de secrétaires médicales ou d’adjoints administratifs dont la mission première était alors d’absorber les volumes de dossiers papier créés et gérés dans les différents services. La centralisation de ces dossiers dans des locaux spécifiques et la nécessité pour les services de soins de les consulter ponctuellement ont induit la mise en place de circuits et de procédures spécifiques. Au fur et à mesure des années, les services se sont structurés, les équipes se sont étoffées et la responsabilité des services a été progressivement déléguée à des archivistes de formation. Avec le développement de l’informatisation, le dossier papier s’est retrouvé à coexister avec un dossier patient informatisé (DPI). Ces transformations ont fait évoluer les missions des services d’archives et des archivistes, qu’ils soient formés à l’université ou sur le terrain, accompagnées de bien d’autres comme la mise en place d’une culture de la qualité. Le rattachement hiérarchique des services d’archives en établissement de santé, souhaité au département de l’information médicale (DIM, 1989)5, est dans les faits aussi multiple que les missions qui sont maintenant réalisées par un archiviste hospitalier, et qui vont de la gestion des archives médicales à des activités de valorisation en interne et en externe.
La fonction « archives » devient par conséquent une fonction support de l’établissement. Ainsi l’archiviste hospitalier est-il en relation avec les différents acteurs de l’hôpital, personnel soignant comme administratif. Pour autant, l’archiviste en établissement de santé peut se retrouver paradoxalement isolé. Dans ces conditions, la constitution d’un réseau en interne de son institution et en externe s’avère indispensable. Comment constitue-t-il son réseau professionnel ? Comment se redéfinissent ses missions et ses pratiques ?

Cet axe vise donc à brosser le portrait d’un archiviste en milieu hospitalier et à examiner les évolutions du métier. Quel est le parcours des archivistes hospitaliers ? Comment se situer dans un établissement de santé, et au sein d’un DIM ? Quelles sont ses missions en lien avec les activités de l’établissement ? Quels enjeux majeurs et spécifiques sont attachés à ce poste particulier en milieu médical ? En plus d’inviter à des contributions individuelles ou à plusieurs mains apportant des réflexions problématisées sur nos pratiques, cet appel à articles contient un questionnaire anonyme à destination des professionnels : https://forms.gle/5nu4poepNr1rYDG9A.
 

Axe 2 : Les traitements des archives médicales
Les archives médicales prennent sens au sein de leur structure productrice. Outre les conditions de production, le traitement des archives de la production à la conservation définitive est tout aussi intéressant. Penser le temps long de la conservation suppose de prendre en compte les réorganisations et modifications successives qui viennent constituer de nouveaux dossiers, papiers ou numériques, à l’appui d’autres procédures. Le travail de traitement des fonds, les gestes professionnels inhérents au classement peuvent être élargis aux institutions qui produisent et conservent, y compris les dépôts d’archives (Favier, 2004 ; Anheim, 2019). L’appel concerne la chaîne archivistique dans son ensemble, de la gestion des archives au sein des services producteurs jusqu’à leur conservation pérenne dans les centres d’archives. Il s’agit de réfléchir à l’articulation entre la durée d’utilisation administrative et la durée d’utilisation médicale, aux politiques de collecte territoriales, et aux enjeux de classement des archives définitives de la santé.
Nous invitons ici à des réflexions croisées avec les politiques de collecte et de classement des musées et des bibliothèques6. L’appel concerne aussi les collections médicales au sens large tant qu’un lien est fait avec des fonds d’archives : objets, collections anatomiques, livres, objets d’art, architecture hospitalière, centres associatifs, médecine militaire, etc.
Nous souhaitons proposer aux lecteurs de La Gazette des archives un panorama contemporain des archives médicales, présentant les liens entre ces fonds d’archives (ou des collections en relation avec des fonds d’archives) et leurs institutions respectives, l’histoire des différents classements de celles-ci, leur consultation et leurs usages actuels. Cette approche est enfin l’occasion de réfléchir aux échantillonnages, aux éliminations, voire aux non-collectes (Marchandin, 2022).

Enfin, le numéro s’intéresse à la valorisation des archives, de leur contenu et de leur traitement : exposition sur site ou en ligne, émissions ou podcasts, documentaires, séminaires de recherche, performances artistiques et production littéraire, etc. Ces actions de valorisation intéressent le numéro tant qu’elles nourrissent des réflexions collectives et problématisées, par exemple l’intérêt de ces actions pour les publics internes et externes, les enjeux de la médiation de l’histoire de la médecine, etc.

Axe 3 : Vers une archivistique collaborative
Du côté médical, l’approche clinicienne va de pair avec une archivistique hospitalière pour conserver les informations médicales et pouvoir les compiler et réutiliser sur un temps long, par exemple pour les statistiques et l’épidémiologie (Moysan, 2022). Les politiques et luttes pour le droit à la santé supposent aussi des stratégies d’archivage (concernant la lutte contre le SIDA : Vanehuin, 2022).
Les archives de la santé nous concernent effectivement toutes et tous, qu’elles soient sur papier, dématérialisées, hybrides ou nativement numériques. Les perspectives d’une histoire hospitalière et médicale de plus en plus décloisonnée ouvertes par l’émergence des humanités médicales constituent une opportunité croisée pour l’archivistique et la recherche. Les fils tissés entre archivistes et historiens, socio-historiens mais aussi avec des collectifs de patients et des soignants sont féconds pour identifier de nouveaux corpus et souligner l’intérêt de conserver et d’exploiter certaines données. L’émergence du numérique est synonyme d’ouverture et de décloisonnement : les données médicales sont désormais plus facilement partageables dans des espaces collaboratifs (Dohrmann, 2015 ; médecins DIM : Assailly et Thomas, 2024). Quelles pistes doit-on désormais suivre du côté des archives pour conserver ce qui doit l’être dans une démarche réflexive et orientée vers la recherche ? Inversement, comment mieux prendre en compte et mieux présenter (y compris à destination du public) les savoirs archivistiques, les différents traitements opérés sur les archives, et les connaissances professionnelles acquises (Poncet, 2019) ?
Les débats autour de l’accès des données et la généralisation des délégués à la protection des données (DPO) depuis 2018 en lien avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) (Kervegant et Leroy-Frangeul, 2019), donnent lieu à des discussions permettant de réexaminer à nouveaux frais ce que sont les archives médicales. L’archivistique est confrontée à des enjeux éthiques et pratiques, tels que les font surgir les demandes d’accès des particuliers à leur dossier médical ou la satisfaction des demandes du Conseil National pour l'Accès aux Origines Personnelles (CNAOP). Des questionnements peuvent également émerger à propos de la conservation de collections médicales telles que les collections de restes
humains. Ce numéro est un espace pour développer ces réflexions sur le métier d’archiviste et les liens qu’il entretient avec d’autres espaces scientifiques et de la société civile.

Le numéro adopte un questionnement plus général sur l’éthique et la déontologie associées à la question des données de santé comme données sensibles, pour la recherche et pour les citoyens en attente de réponses ou les chercheurs en procédure de demande de dérogation. À la suite, se pose la question des archives produites par les comités d’éthique : qui les conserve ? Pour quels usages ?

Modalités de contribution et d'évaluation
Il est conseillé aux personnes désireuses de soumettre une contribution dans le cadre de ce dossier de prendre contact au préalable avec deux des coordinatrices du numéro : agathe.meridjen@gmail.com et claire.barille@univ-lille.fr (nous écrire conjointement) en ajoutant redaction_gazette@archivistes.org en copie.
Une première sélection aura lieu à partir des résumés d’une longueur de 3 000 signes indiquant un titre de proposition, le type de contribution (article original, pistes et perspectives, entretien, étude de cas et compte rendu), un ancrage théorique, la méthodologie précise qui sera développée dans le texte et l’axe ou les axes concernés. Ils sont à soumettre par mail à agathe.meridjen@gmail.com et claire.barille@univ-lille.fr (écrire conjointement) en ajoutant redaction_gazette@archivistes.org en copie.
 

Calendrier
Réception des résumés : jeudi 11 décembre 2025
Notification d’acceptation des contributions : Semaine du 5 janvier
Réception des contributions complètes : mi-avril 2026
Temps de reprise des articles après la peer review : période de juillet-août 2026
Publication prévue en novembre 2026

Les contributions attendues peuvent être de différentes natures :
• Article original (5 000 à 10 000 mots hors annexes et notes de bas de page) : publication originale présentant un propos argumenté, démontré et étayé par une analyse de la littérature et des sources (archives, enquête…).

Pistes et perspectives (5 000 à 10 000 mots hors annexes et notes de bas de page) : article qui peut adopter un ton plus spéculatif et exprimer une réflexion novatrice sur la théorie ou la pratique archivistique.
• Entretien (longueur des entretiens à convenir avec le comité de rédaction) : entretien inédit avec une personnalité, présentant un apport pour la théorie ou la pratique archivistique.
• Étude de cas (4 000 à 7 000 mots hors annexes et notes de bas de page) : retour d’expérience analytique sur un projet ou une activité qui présente un caractère original et apporte une réflexion sur la pratique archivistique.
• Compte rendu (1 000 à 2 000 mots hors notes de bas de page) : compte rendu problématisé d’un ouvrage ou d’un événement scientifique qui présente des réflexions archivistiques.

Les propositions de contribution feront l'objet d'une évaluation en double aveugle avec suivi par le comité éditorial de La Gazette des Archives.
 

Responsables du numéro thématique
Claire Barillé, maîtresse de conférences en histoire, laboratoire IRHIS, Université de Lille et CAK, École des Hautes Etudes en Sciences Sociales ;
Émilie Fromont, responsable des archives médicales au centre hospitalier des pays de Morlaix, présidente de la section des Archivistes en Établissement Hospitalier de l’Association des Archivistes Français ;
Rosine Lheureux, conservatrice du patrimoine, directrice des Archives départementales du Val-de-Marne ;
Agathe Meridjen-Manoukian, doctorante à l’Institut des Sciences sociales du Politique, Université Paris Nanterre, et chercheuse associée aux Archives départementales du Val-de-Marne.
 

1 Instructions et circulaires de 1841, 1842 et 1854 pour les cadres de classement des archives départementales, communales et hospitalières.

2 Les archives de la santé (actes de la journée d’études de l’AAF, Paris, 28 janvier 1994). La Gazette des archives, n° 167, 1994.

3 Journée d'études de l'AAF 200. La Gazette des archives, n°205, 2007-1. Les archives hospitalières : enjeux et pratiques.

4 JEAN-FEYDEL (Sabine), « Une démarche de coopération entre archivistes hospitaliers : le réseau ASCODOCPSY », La Gazette des archives, n° 205, 2007, p. 100.

5 Circulaire DH/PMSI n° 303 du 24 juillet 1989 relative à la généralisation du programme de médicalisation des systèmes d’information (P.M.S.I.) et à l’organisation de l’information médicale dans les hôpitaux publics, p. 5.

6 Voir par exemple l’ouvrage collectif dirigé par Bénédicte Grailles, Patrice Marcilloux, Valérie Neveu et Véronique Sarrazin, Classer les archives et les bibliothèques : Mise en ordre et raisons classificatoires.

 

BIBLIOGRAPHIE
ANHEIM (Étienne), « Science des archives, science de l’histoire », Annales. Histoire, Sciences Sociales, n° 74 (3‑4), 2019, p. 507‑520.
ASSAILLY (Laurène), THOMAS (Fanny), « Stratégies médicales de mise en (in)visibilité des médecins DIM : Un travail hospitalier en coulisses de la clinique », Revue des sciences sociales, n° 72, 2024, p. 24‑33.
GRAILLES (Bénédicte), MARCILLOUX (Patrice), NEVEU (Valérie), SARRAZIN (Véronique), sous la dir. de, Classer les archives et les bibliothèques : Mise en ordre et raisons classificatoires, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, 244 p.
DOHRMANN (Nicolas), « Un projet champardennais de coordination avec l’agence régionale de santé et ses délégations territoriales », La Gazette des archives, n° 237, 2015, p. 109-115.
FAVIER (Lucie), La mémoire de l’État : histoire des Archives nationales, Paris, Fayard, 2004, 465 p.
KREPLAK (Yaël), POTIN (Yann), « La vie sociale des dossiers », Genèses, n° 126-1, 2022, p. 5‑10.
GILLILAND (Anne), MCKEMMISH (Sue), LAU (Andrew), Research in the Archival Multiverse, Clayton, Vic, Monash University Publishing, 2017, 1064 p.
JEAN-FEYDEL (Sabine), « Une démarche de coopération entre archivistes hospitaliers : le réseau ASCODOCPSY », La Gazette des archives, n° 205, 2007, p. 95-103.
KERVEGANT (Marie-Laure), 2007. « La fonction « archives » à l’hôpital », La Gazette des archives, n° 205, 2007, p. 43-56.
KERVEGANT (Marie-Laure), LEROY-FRANGEUL (Aurélie), « Le dossier du patient : un outil pour la recherche de la vérité ? », La Gazette des archives, n° 255, 2019, p. 241-249.
MARCHANDIN (Pierre), « Identifier les archives que l’on ne collecte pas. L’exemple des archives publiques de l’immigration en Île-de-France », La Gazette des archives, n° 265, 2022, p. 51‑59.
MOYSAN (Magalie), « Des archives à la base de données : valeur(s) des données en épidémiologie », Histoire, médecine et santé, n° 22, 2022, p. 151‑164.
PONCET (Olivier), « Archives et histoire : dépasser les tournants », Annales. Histoire, Sciences Sociales, n° 74 (3‑4), 2019, p. 713‑743.
SAMSON (Jade), « Les archivistes hospitaliers au sein des réseaux professionnels. Le cas du réseau documentaire en santé mentale Ascodocpsy de 2004 à nos jours », mémoire de Master 1 Archives, Université d’Angers, 2021, 88 p.
VANEHUIN (Morgane), « Les archives de la lutte anti-sida. Témoignage d’une jeune archiviste engagée chez AIDES, association communautaire de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales », La Gazette des archives, n° 265, 2022, p. 157‑166.

mercredi 3 décembre 2025

Gerda Henkel Fellowship

Gerda Henkel Fellowship for the History of Knowledge and the History of Science 

Call for applications



Announcement: 2 Fellowships for Postdoctoral Researchers and 1 Fellowship for Doctoral Students

Supported by the Gerda Henkel Foundation, the IZEA established a fellowship programme on the history of knowledge and the history of science in 2021.

Studying the history of knowledge and the history of science is a core concern of the Interdisciplinary Centre for European Enlightenment Studies (IZEA) in Halle. Under the title “Structures of Knowledge”, one of the four research areas of the Centre examines eighteenth-century practices of acquiring, questions of ordering and techniques of disseminating knowledge. Institutionally part of the Martin Luther University Halle-Wittenberg, one of the most important universities in the Enlightenment period, and located at the site of the Francke Foundations, a research visit at the IZEA allows access to numerous resources which are relevant to the history of knowledge and the history of science. In addition to the historical collections of the University and State Library Saxony-Anhalt (ULB), the library of the Francke Foundations and the Marienbibliothek zu Halle an der Saale, these include the university collections extending into the eighteenth century, especially in the fields of the natural sciences and anatomy, as well as the collections of the German National Academy of the Sciences Leopoldina.

With this fellowship programme, funded by the Gerda Henkel Foundation, the IZEA intends to specifically promote research in the history of knowledge and the history of science with a focus on the period of Enlightenment, hence, a field which receives particular relevance in current debates in science politics and society more generally.

For the year 2026, the IZEA offers two fellowships for postdoctoral researchers for up to three months amounting to 2,760€ per month, and one fellowship for doctoral students for up to three months amounting to 1,920€ per month.

The fellows work for up to three months in their own offices at the IZEA and participate in the Centre’s research programme. They present their research results in a public lecture and in the blog Café Lumières: 18th-Century Research in Dialogue, which the IZEA operates in cooperation with the Voltaire Foundation in Oxford (UK).

Please send your application to izea@izea.uni-halle.de by 15 January 2026.

Your application should include the following documents:

  • Letter of motivation
  • Curriculum vitae
  • List of publications and the copy of a published article (for doctoral students: if available)
  • Title and outline of the research project to be undertaken at the IZEA (max. 5 pages)
  • For doctoral students: a letter of recommendation


In case of questions, please contact the research coordinator of the IZEA, Dr. Andrea Thiele (andrea.thiele@izea.uni-halle.de).

Contact Information

Interdisciplinary Centre for European Enlightenment Studies (IZEA)
Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg
Franckeplatz 1, Haus 54,
06110 Halle (Saale)
Germany

+49 345 5521781
izea@izea.uni-halle.de

Contact Email
andrea.thiele@izea.uni-halle.de 

La monstruosité de la femme dans la médecine de la Renaissance

La monstruosité de la femme dans la médecine de la Renaissance. Une étude d’épistémologie historique



Soutenance de thèse de Sofia Zuccoli



Thèse en philosophie réalisée à l’Université Paris-Est sous la direction de Roberto Poma. 

La soutenance aura lieu le vendredi 5 décembre à 14h, dans la salle des thèses du Campus Centre de l’Université Paris-Est Créteil (bâtiment P2, Faculté des sciences et technologie, rez-de-chaussée), 61 av. du Général de Gaulle, 9400 Créteil, métro ligne 8 station Créteil Université.





Membres du jury :


Mme Claire CRIGNON – Professeure des Universités, Université de Lorraine, rapporteuse

Mme Marie-Frédérique PELLEGRIN – Professeure des Universités, Université Grenoble Alpes, rapporteuse

Mme Violaine GIACOMOTTO-CHARRA – Professeure des Universités, Université Bordeaux Montaigne, examinatrice

M. Charles WOLFE – Professeur des Universités, Université Toulouse II, examinateur

M. Roberto POMA – Professeur des Universités, Université Paris-Est Créteil, directeur de thèse.



La soutenance est publique et ouverte à toutes et à tous.

Si vous souhaitez suivre en distanciel, je vous remercie de me prévenir à l’adresse suivante : sofiazuccoli@gmail.com



Résumé de la thèse :

Cette thèse de doctorat vise à étudier les représentations médicales de la nature féminine aux XVIe et XVIIe siècles à travers le prisme des débats entourant la définition aristotélicienne de la femme comme un être monstrueux. La recherche contemporaine a souvent considéré cette théorie en voie de disparition à la fin de la Renaissance, arguant que la majorité des praticiens de l’époque rejette explicitement l’idée d’une féminité conçue comme une anomalie anatomique (Maclean, 1980 ; Pomata, 2013). Pourtant, si ces médecins refusent la catégorisation de la femme comme une erreur de la nature, leurs discours, dès lors qu’ils s’attachent à analyser son corps et son esprit, recomposent en sourdine une monstruosité aux contours renouvelés.

Nous examinons ces modulations insidieuses sous trois perspectives complémentaires. D’abord, par l’étude des questions anatomiques à propos de l’isomorphisme des organes de la génération, au sein desquelles surgissent de nouvelles formes de conceptualisation du corps féminin qui oscillent entre différence et analogie. Ensuite, dans le cadre de la littérature gynécologique et obstétricale en plein essor entre les XVIe et XVIIe siècles, où se cristallisent des interrogations sur la spécificité organique de la femme. Enfin, nous nous penchons sur les doctrines médicales de l’âme, lesquelles, en attribuant à l’imagination une puissance formatrice sur la matière vivante, confèrent aux femmes un pouvoir tératogène et pathogène, posant leur psyché comme un foyer d’instabilité physiologique.

Loin de s’effacer, la notion de monstre se métamorphose donc en un outil conceptuel permettant d’interroger les discours médicaux sur la différence des sexes au seuil de la modernité.



mardi 2 décembre 2025

La politique du handicap en Afrique


La politique du handicap en Afrique (1975-2025). Focus sur la Côte d’ivoire et le Cameroun
 

Dirigé par Floréal Serge Adiémé



L'Harmattan
2025



Cet ouvrage collectif étudie les politiques menées en direction des personnes handicapées en Côte-d’Ivoire et au Cameroun durant le demi-siècle passé. S’appuyant sur des données empiriques et des témoignages oraux, les contributeurs ont abordé les situations particulières qui touchent les personnes handicapées dans ces deux pays. Cela concerne, la législation, l’éducation inclusive, l’emploi, la participation politique, la qualité de vie et les préjugés.
Au moment où la communauté internationale célèbre, en cette année 2025, le cinquantième anniversaire de la Déclaration des droits des personnes handicapées, ce document fait des recommandations pour l’amélioration des conditions de vie de cette catégorie sociale.

Perspectives transnationales en histoire de la santé

Histoire de la médecine et de la santé : perspectives transnationales


Séminaire d’initiation à l’histoire de la médecine, 2025-2026 (S2) organisé par Maria Pia Donato (6 ECTS)

Le mercredi, de 16 h à 19 h

Salle d’Histoire
ENS-PSL
45 rue d’Ulm, Paris 5e

Contact : maria-pia.donato@ens.psl.eu



Mercredi 21 janvier 2026
16 h – 19 h

Santé et maladie(s) : concepts et pratiques


Mercredi 28 janvier 2026
16 h – 19 h

La mort est-elle un objet médical ?


Mercredi 4 février 2026

16 h – 19 h

Médecins et patients : stratégies thérapeutiques et questions déontologiques


Mercredi 11 février 2026
16 h – 19 h

Les « professions » médicales


Mercredi 18 février 2026
16 h – 19 h

Séance pédagogique


Mercredi 11 mars 2026
16 h – 19 h

Avec Juliette Rigaud
Chirurgie et chirurgiens, une histoire à part ?


Mercredi 18 mars 2026
16 h – 19 h

Des figures de soin oubliées ? Femmes et/en médecine


Mercredi 25 mars 2026
16 h – 19 h

Avec Marco Emanuele Omes
La vaccination, enjeux et débats


Mercredi 1er avril 2026
16 h – 19 h

Séance de validation

lundi 1 décembre 2025

Les épidémies de la Rome royale et républicaine

Raconter les épidémies de la Rome royale et républicaine



Diane RUIZ-MOIRET 




ISBN : 2-84137-447-2
Année : 2025



Le livre vise à comprendre comment les maladies pestilentielles étaient perçues et comprises dans les premiers siècles de notre ère, en s’interrogeant sur la réception des savoirs médicaux et encyclopédiques dans des sources littéraires non spécialisées.
Les récits de Tite Live, Denys d'Halicarnasse, Valère-Maxime, Plutarque, Cassius Dion et Orose font mention de trente-neuf épisodes de pestilences ayant frappé Rome ou des Romains en campagne, entre la fondation légendaire de la ville et le milieu du IIe siècle av. J.-C. Le relevé de ces maladies pestilentielles, inédit, témoigne de la façon dont ces fléaux, conjuguant leurs effets avec ceux des guerres, des famines et des événements climatiques, marquèrent l'histoire politique et religieuse de la Rome des premiers siècles et laissèrent dans l'imaginaire collectif une trace profonde dont les récits historiographiques rendent témoignage.

La bourse David B. Baker en histoire de la psychologie

The David B. Baker Fellowship in the History of Psychology

Call for applications

Dr. David Baker, a historian of psychology and Emeritus Director of the Cummings Center for the History of Psychology, has served as an important mentor for students interested in studying history. Throughout his career, he encouraged students to engage with history by making use of the vast collections of the Archives of the History of American Psychology.

The David B. Baker Fellowship in the History of Psychology supports student research at the Archives of the History of American Psychology. The Fellowship supports travel expenses for one graduate or undergraduate student whose research will benefit from access to the Archives’ collections. One Fellowship of up to $2500 will be awarded annually. The main criteria for choosing a fellow is a clear explanation of what archival resources will be used and why they are important to the applicant's project.

Eligibility

All applicants must
be currently enrolled in a graduate or undergraduate program
conduct onsite research at the Archives for 1 to 4 weeks, as the scholar deems necessary
be engaged in research that will directly benefit from use of the Archives’ collections

How to Apply

Applicants should submit:
  • A project description, including a clear and detailed statement of how the Archives will be helpful to your research (500 words max)
  • A current CV
  • One letter of support for your application

Submit these materials by December 19, 2025 to the Center’s Executive Director Cathy Faye at cfaye@uakron.edu. The successful applicant will be notified by January 30, 2026. All onsite research must be completed by January 30, 2027.


More Information
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Contact cfaye@uakron.edu with any questions.
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