lundi 6 mai 2024

Ethnographier la psychiatrie

Ethnographier la psychiatrie

Appel à communications


Ethnographies Plurielles #14, Société d’Ethnologie Française (SEF), accueilli par le Centre Hospitalier Guillaume Régnier à Rennes les 9 et 10 décembre 2024


L’hôpital psychiatrique est un champ de recherches exploré depuis longtemps. L’étude de cette discipline, de sa pratique et son développement, sont concomitants du développement de la psychiatrie elle-même. Les sociologues de la fin du XIXe siècle questionnent en effet les apports et limites des sciences des maladies mentales dans l’étude des sociétés, l’intégration ou non de la psychologie étant notamment au coeur de la querelle disciplinaire entre Gabriel Tarde et Émile Durkheim. Ces scientifiques partagent en outre avec les psychologues des foules et les anthropologues des questionnements sur les relatifs niveaux d’influence de la culture et de la biologie dans les mentalités - pensons par exemple aux approches causales du delirium tremens qui hésitent entre effets d’hérédité ou conséquence d’une mauvaise vie. Comme les aliénistes, ensuite appelé·es psychiatres, leurs réflexions s’appuient sur les descriptions de la patientèle asilaire via des bribes d’observations ou des aperçus statistiques souvent issus de la littérature médicale. Au XXe siècle, Allan Young intègre la méthode généalogique à son ethnographie d’un service psychiatrique prenant en charge des vétérans aux syndromes de stress post-traumatiques (P. Béhague, Lézé, 2015), et Georges Devereux (1970) promeut en France une ethnopsychanalyse influente. Mobilisé·es par les travaux de Michel Foucault (1961), les philosophes ajustent les questionnements épistémologiques anciens sur les sciences de l’esprit pour les adapter à une réflexion sur l’hôpital psychiatrique au présent. Étudiée pour sa fonction politique ou sociale, notamment via l’internement à l’asile, la psychiatrie est aussi interrogée dans sa pratique quotidienne, au ras du sol, des patient·es et des professionnel·les. En filigrane, se dessine toute une impulsion ethnographique attentive aux détails.

Les sciences humaines et sociales, notamment la sociologie, la psychologie ou encore l’histoire, sont traversées en Europe occidentale par des tensions méthodologiques qui sont à l’avenant des transformations du champ de la psychiatrie en tant que discipline médicale, questionnant leurs concepts et postulats fondamentaux et les éprouvant à d’anciens objets et de nouvelles approches. Ainsi, il est toujours éclairant d’user du concept d’institution totale forgé par Goffman (1968 ; traduction française 1975) pour questionner les biais de « détotalisation » (Combessie, 2000 ; Rostaing, 2009) des institutions, et observer la psychiatrie au prisme des dispositifs qui tendent à (ré)introduire du contrôle et de la coercition (Coldefi, Gandré et Rallo, 2022 ; Gansel et Lézé, 2015 ; Génard, Rossigneux-Méheust (dir.), 2023), y compris dans des types de prises en charge d’apparence « détotalisantes » car extra-hospitalières (Moreau et Marques, 2020, Higelin-Cruz, 2024). Le renouveau de la psychiatrie, à l’oeuvre depuis le milieu des années 1950 dans sa conception comme dans sa pratique, autrefois plutôt qualifié de mouvement de « désinstitutionnalisation » (Castel 1981 : Goffman 1989), est ainsi aujourd’hui examiné de manière plus nuancée comme une « déshospitalisation » (Guillemain, Klein et Thifault, 2018) de la psychiatrie. Parmi les recherches qui s’intéressent à la psychiatrie depuis le début des années 2000, nombreuses sont celles qui mobilisent les méthodes ethnographiques (Velpry, 2006 ; Henckes, 2007 ; Moutaud, 2009 ; Moreau, 2017 ; Marques, 2011 ; Tartour, 2021 ; Linder, 2023). Elles sont également un certain nombre à s’appuyer sur le temps long des pratiques et théories à l’oeuvre dans l’hôpital psychiatrique, pour définir les modalités de l’avènement des savoirs aliénistes jusqu’à la psychiatrie contemporaine (Castel, 1976 ; Quétel, 2012), les modifications des traitements et méthodes thérapeutiques (Carroy, 1991 ; Cherici, Dupont, 2015 ; Guillemain, 2006 ; Von Bueltzingsloewen, 2010), et plus généralement dévoiler des processus et sociogenèses dans lesquels s’inscrit la psychiatrie. Invitant à constituer des historicités contrôlées et des diachronies choisies pour saisir les changements, continuités et inerties d’une institution (Higelin, Bergounioux, 2014 ; Kaluszynski, Wahnich, 1998), cet appel repose sur un dialogue méthodologique entre passé(s) et présentisme : comment l'historicité de la psychiatrie française peut être révélée par une approche ethnographique ? Inversement, comment la longue durée peut-elle éclairer des pratiques contemporaines ? Les références bibliographiques qui fondent cet appel s’inscrivent donc dans des horizons disciplinaires variés des sciences humaines et sociales, empruntant à la sociologie comme à l’histoire, afin d’initier un colloque profondément interdisciplinaire. En ce sens, l’événement aura lieu dans un hôpital psychiatrique (le Centre Hospitalier Guillaume Régnier, à Rennes) et avec la participation de praticien·nes de différents établissements hospitaliers.

Au croisement des trois axes développés ci-dessous, l’appel invite à observer la psychiatrie dans ses pratiques, ses gestes, ses théories, ses professions, ses patient·es et usager·es au sens large, à toutes époques pertinentes, dans son rapport à la société et aux individus qui franchissent, ou non, le seuil de l’hôpital psychiatrique. Par une approche ethnographique utile autant pour englober l’institution que pour reconstituer le travail de soin quotidien dans une salle d’hôpital, le colloque ambitionne d’entrer et déambuler dans l’hôpital par une approche attentive aux détails de la pratique psychiatrique et de la vie (extra)hospitalière.

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L’appel invite à privilégier trois axes principaux :


1. Analyses (dé)ambulatoires : routine(s) et quotidien(s) au-dedans et au-delà de l’hôpital psychiatrique
Faisant référence à une prise en charge médicale impliquant une hospitalisation limitée dans la journée, cet axe invite à une ethnographie de la structure au fur et à mesure de son cheminement, jusqu’à la dépasser pour observer la psychiatrie dans l’ensemble de la société.
Entrée, déambulation, sortie ou séjour plus long : les analyses peuvent porter sur une observation distante ou participante, sur différents moments de la routine médicale ou de ses imprévus, et sur tous les services et espaces constituant l’hôpital psychiatrique : services médicaux bien sûr, mais également administratifs, juridiques, techniques, communicationnels… Il s’agit véritablement de déambuler dans l’hôpital (La Soudière, 2023, Higelin, 2024), ce qui peut inclure les dispositifs destinés à ouvrir l'institution sur l’extérieur. Cet axe peut être l’objet de réflexions fonctionnalistes sur la structure et ses différents services, et porter sur l’écart entre les projets définis de l’hôpital et sa réalité pratique et contrariée (Barillé et Démier (dir.), 2007 ; Juven, 2016). La sociologie des professions peut être une approche pertinente, de même que l’anthropologie du travail (Arborio, Cohen, Fournier, et al., 2008 ; Carricaburu et Ménoret, 2004 ; Hardy, 2013 ; Gardella, 2016 ; Mougeot, 2019) et les perspectives historiques sur les métiers hospitaliers (Diebolt, 2013 ; Rabier, 2011). Des observations organisationnelles peuvent aussi permettre une analyse fine des procédures, temporalités et pratiques routinières ou non de l’hôpital psychiatrique (Demailly, Haliday,
2022). Les procédures d’accueil (Dubois, 2010 ; Fassin, 2004 ; Lipsky, 1980) sont évidemment pertinentes, de même que les conditions de sortie de l’hôpital.

A mesure que l’hôpital psychiatrique développe des modalités de prise en charge ambulatoires et s’inscrit dans une dynamique d’« aller vers », la question se pose d’étudier les mouvements centrifuges et centripètes qui font dialoguer l’intra et l’extrahospitalier dans toutes leurs dimensions (Higelin-Cruz, 2024). Réfléchir au prisme de la sectorisation qui préside à l’organisation de la psychiatrie en France est également pertinent. Témoins de l’effervescence et de la mobilité de la psychiatrie, les rapports entre la psychiatrie, l’hôpital psychiatrique et son environnement sont enjeux d’analyse. Il s’agit notamment de replacer la psychiatrie dans l’historicité discontinue et inégale d’une « médicalisation de la société » (Faure, 1989 ; Rabier, 2004 ; Von Bueltzingsloewen, 2011). Celle-ci peut reposer sur une circulation et publicisation des savoirs (Bensaude-Vincent, Rasmussen, 1997), ou, en lien avec l’axe 2 suivant, sur la saisie par la population des dispositifs de soin (Clément, Morgiève, 2009 ; Hazif-Thomas, Hanon, 2015 ; Henckes, Majerus, 2022) parfois pour en changer les codes (Fauvel, 2002) ou via l’irruption plus générale des profanes dans l’organisation médicale (Gelly, Pavard, 2016 ; Pache, 2023).

La (re)définition de la psychiatrie s’opère également par une réflexion sociologique sur des « vulnérabilités sanitaires et sociales » (Brodiez-Dolino, Von Bueltzingsloewen, Eyraud, Laval, Ravon (dir.), 2014 ; Marques, Velpry, 2013), des « stigmates » (Goffman, 1963), ou encore par les volontés affirmées de médecins psychiatres (Klein, 2018 ; Papiau, 2017 ; Minard, Perrier, 2010). L’analyse de ces mouvements centrifuges et centripètes peut aussi associer une réflexion sur la circulation des savoirs et des pouvoirs entre personnes soignantes et personnes soignées à différents niveaux : au sein du colloque singulier, par exemple, dans une décision médicale partagée et en fonction d’une éthique médicale laissant place à la volonté du patient, ou dans l’organisation des soins qui peuvent laisser à la patientèle des initiatives thérapeutiques : art-thérapie ou organisation de groupe d’entraide mutuelle (GEM). L’ethnographie peut permettre d’éprouver sur le terrain les rhétoriques contemporaines qui promeuvent les savoirs expérientiels et la prise en compte de l’avis de la personne soignée, et plus généralement une horizontalisation des soins dans les rapports entre professionnel·les et patientèle (Jouet, Greacen, 2012), thème déjà présent au XIXe siècle (Fauvel, 2002). Les champs d’études liant la psychiatrie à des disciplines ou modes de catégorisation distincts seront ici bienvenus. L’hôpital psychiatrique n’étant pas (plus ?) le seul lieu de la psychiatrie, il est intéressant de songer à dessiner d’autres espaces et d’autres réseaux pour penser la discipline et sa pratique : l’appel invite ainsi à définir les zones de tension entre innovation et routinisation, les porosités ou concurrences de certaines pratiques avec d’autres disciplines (Darmon, 2005), d’autres professionnel·les, d’autres outils, et les impulsions qui en résultent sur de nouveaux traitements (Klein, 2019 ; Moutaud, 2012) ou de nouvelles réglementations.
 

2. Au-delà, au travers et au sein de l’hôpital : les usager·es de la psychiatrie
Cet axe s’intéresse plus spécifiquement aux usager·es de la psychiatrie, au sens large : au sein de l’hôpital ou en dehors, de manière régulière, prolongée ou ponctuelle, s’agissant des patient·es, des pairs ou proches aidants, et ce dans leurs différents degrés d’implication au sein de l'institution et de ses démembrements (Morgiève, Briffault, 2014). Les propositions peuvent étudier les théories et les confronter avec les pratiques des professionnel·les dans leur relation avec les patient·es afin d’en identifier certains critères (Haliday, 2023). Elles peuvent également, dans un mouvement inverse, étudier comment les usager·es se saisissent et comprennent la psychiatrie. L'interaction entre ces deux approches, soit les dynamiques d’adaptation et d’ajustement, sont aussi pertinentes.
Cet axe invite à explorer la pensée de la médecine et du/de la patient·e au-delà de ces dynamiques les plus englobantes - soin, discipline, réintégration - en les précisant par l’analyse de catégorisations et classifications plus précises dont il faut montrer les dynamiques et conditions de production et d’application.

Dans l’hôpital psychiatrique, et plus largement les établissements de santé et d’assistance sociale, se croisent au fil du temps des enfants (Coffin, Le Bras, 2021 ; Le Bras, 2018 ; Von Bueltzingsloewen, 2022) et adolescents (Coutant, 2012), des personnes âgées (Rossigneux-Méheust, Derrien, 2020), des patients d’origine étrangère (Sicot, Touhami, 2015 ; parfois avec interprètes : Pian, Hoyez, Tersigni, 2018), des militaires traumatisés (Derrien, 2015 ; Guignard, Guillemain, Tison, 2013 ; Young, 1995), ou encore des personnes dont l’internement frôle ou pénètre des dynamiques pénales (Fau-Vincenti, 2020 ; Foucault, 1981 ; Guignard, 2010 ; Renneville, 2003). Patientèle où se détaillent des trajectoires et des nosographies, et dont les vies et interactions constituent une vie sociale tissée autour de la pratique psychiatrique (Darmon, 2008 ; Le Bras, 2024 ; Guignard, Guillemain, Tison, 2013 ; Majerus, 2013), jusque dans la place de la mort (Bernard, 2018 ; Schepens (dir.), 2013). Des personnes définies par une science aux nosographies en constitution qui peuvent être réfléchies dans leurs propres processus historiques (Barillé, 2007 ; Derrien, 2015 ; Guillemain, 2018), sociaux et politiques - par exemple le colonialisme (Falconieri, 2021 ; Marquis, 2021 ; Scarfone, 2021). En outre, des personnes parfois forcées, contraintes, victimes de l’institution psychiatrique et de la société (Metzl, 2020 ; Edwards-Grossi, 2021 ; Von Bueltzingsloewen, 2007), subissant les dominations sociales dans l’espace clos de l’asile également transcrites dans les catégories médicales comme le genre ou les catégories raciales imprégnées de rhétorique médicale au XIXe siècle (Arena, 2016 ; Dorlin, 2009 ; Edelman, 2003 ; Löwy, Gardey, 2000 ; Meridjen, 2023 ; Peiretti-Courtis, 2021) et dont l’actualité reste un objet fécond (Coutant, 2012 ; Darmon, 2021 ; Moutaud, 2015).
 

3. Ethnographier les traces : la matérialité de la psychiatrie
Cet axe est particulièrement intéressé par la matérialité de la psychiatrie dans ses manifestations les plus tangibles. L’attention est portée sur les dimensions matérielles de l’espace, des outils et du quotidien psychiatrique (Majerus, 2011). Elle l’est également sur les archives, que celles-ci soient légalement conservées et utilisées dans une pratique réglementaire pertinente à observer ou qu’elles relèvent d’archives plus personnelles et non-officielles : productions thérapeutiques dans des ateliers d’art ou d’expression, exposés parfois dans des espaces institutionnels dédiés comme le musée Arts et Déchirure au centre hospitalier du Rouvray, dessins affichés dans des coins de bureaux ou de couloirs, graffitis laissés sur un mur, archives personnelles, écrits de patient·es, ou encore vêtements et photographies (Artières, 2013 ; Foucault, 1961 ; Jaccard, 2022 ; La ferme du Vinatier et les éditions La Passe du Vent, 2018 ; Scarfone, 2020).

En lien avec la déambulation proposée par l’axe 1, l’architecture des lieux, la répartition des espaces et des services de l’hôpital est aussi envisagée comme une organisation matérielle et spatiale de la psychiatrie : la circulation de la patientèle et des professionnel·les, les lieux d’accueils ou de traitements, les différentes unités, les espaces professionnels, les lieux réservés à des convivialités plus intimes, et toute alcôve, couloir, vaste salle ou cagibi qui peuvent intéresser l’ethnographie (Higelin, 2011). Cet axe peut également accueillir des réflexions sur les pratiques de ces espaces, en ce qu’ils sont un lieu de vie d’usager·es et/ou de personnel médical aux expériences distinctes du lieu.
Enfin, l’hôpital est questionné comme espace d’observation et d’évaluation empirique permanente des pratiques et traitements psychiatriques pour ses professionnel·les : les objets utilisés pour diagnostiquer, mesurer ou traiter les gestes (Bert et Lamy, 2021) sont alors étudiés comme les outils matériels de production de la psychiatrie. Outils de consignation et de classement notamment utiles pour la compilation clinique (Foucault, 1963), pour la statistique scientifique ou évaluative (Cases, Salines, 2004 ; Génard, Simoni, 2018 ; Martin, 2020), et pour l’innovation médicale (Edgerton, 1998 ; Tournay, 2007), les technologies de papier comme supports médico-administratifs ou de tests cliniques permettent une réflexion féconde sur les documents et les archives, leurs formes et usages par l'institution et les fonctionnaires qui s'en saisissent (Buton, 2008 ; Gardey, 2008 ; Rossigneux-Méheust, 2018 ; Spire, 2008), et la construction d’une certaine mémoire (Billaud, Gollac, Oeser, Pagis, 2015 ; Gensburger, 2023). A la fois support d’objets et instruments scientifiques d’exploration anatomique et objet ontologique de la médecine, le corps peut également être une matière structurante et structurée de la psychiatrie. Les travaux sur le corps pour la médecine (Carol, 2004 ; Chamayou, 2014 ; Mandressi, 2003) se prolongent dans l’historicité des débats sur la dichotomie classique entre le corps et l’esprit dépassée par la psychiatrie en constitution dans la recherche d’une matérialité mesurable de la maladie mentale (Renneville, 2020 [2000]) et d’une exploration scientifique du cerveau (Fournier, 2012 ; T. Wolfe, Cherici, Dupont, 2018).
 

Modalités de soumission :
Les propositions sont à envoyer avant le 21 juin 2024. Elles doivent indiquer clairement l’enjeu et la problématique de la communication, et ne pas dépasser 800 mots. Elles sont accompagnées d’une bibliographie et d’une notice biographique. Elles sont à envoyer au comité d’organisation : colloquepsychiatriesef@gmail.com. Prévoir une intervention de 30 minutes.
 

Comité d’organisation :
Audrey Higelin Cruz (Sophiapol, Université Paris Nanterre ; Centre Hospitalier Guillaume Régnier, Rennes) et Agathe Meridjen (Institut des Sciences sociales du Politique, Université Paris Nanterre ; Archives départementales du Val-de-Marne).
 

Comité scientifique, par ordre alphabétique :
Claire Barillé (IRHiS, Université de Lille ; CAK), Lise Demailly ✝ (Clersé, Université de Lille), Laurence Guignard (CRHEC, Université Paris-Est Créteil/INSPE), Hervé Guillemain (TEMOS, Le Mans Université), Héloïse Haliday (DREPI, Université de Bourgogne), Audrey Higelin (Sophiapol, Université Paris Nanterre), Martine Kaluszynski (PACTE, Sciences Po Grenoble), Samuel Lézé (UMR 5317 IHRIM - DSM team, ENS de Lyon), Benoit Majerus (C2Dh, Université of Luxembourg), Paul Marquis (IMAF, CNRS), Agathe Meridien (Institut des Sciences sociales du Politique, Université Paris Nanterre), Delphine Moreau (CoRHASI, Université de Rennes, EHESP), Margot Morgiève (Cermes3, INSERM), Stéphanie Pache (CIRST, Université du Québec à Montréal), Christelle Rabier (Cermes3, EHESS), Marc Renneville (CLAMOR, CAK, CNRS) Sébastien Saetta (ENSEIS), Ivain Sainsaulieu (Clersé, Université de Lille), Marianna Scarfone (SAGE, Université de Strasbourg), Tonya Tartour (Centre Emile Durkheim, Sciences Po Bordeaux), Simona Tersigni (Sophiapol, Université Paris
Nanterre), Slimane Touhami (ITS Erasme), Isabelle Von Bueltzingsloewen (LARHRA, Université Lyon 2).
 

Références bibliographiques de l’appel

  • Arborio, Anne-Marie, et Cohen, Yves, et Fournier, Pierre et al., Observer le travail. Histoire, ethnographie, approches combinées. La Découverte, 2008.
  • Arena, Francesca. « La fièvre de lait et les maladies lactées. Des maladies genrées au XVIIIe siècle », Cahiers du Genre, vol. 60, no. 1, 2016, pp. 123-144.
  • Artières, Philippe. Clinique de l'écriture. La Découverte, 2013.
  • Barillé, Claire. Soigner et guérir. Des hôpitaux pour les travailleurs parisiens dans le second XIXe siècle. Thèse pour l’obtention du doctorat en histoire, Université de Paris Nanterre, 2007.
  • Barillé, Claire, et Démier, Francis (dir.) Les maux et les soins. Médecins et malades dans les hôpitaux parisiens au XIXe siècle, Paris, Action Artistique de la Ville de Paris, 2007.
  • P. Béhague, Dominique, et Lézé, Samuel, « Shaping the modern child: Genealogies and ethnographies of developmental science », Social Science & Medicine, vol. 143, 2015, pp. 249-254.
  • Bensaude-Vincent, Bernadette, et Anne Rasmussen. La science populaire dans la presse et l'édition. XIXe et XXe siècles. CNRS Éditions, 1997.
  • Bernard, Julien. « Adieu au rituel ? Les obsèques et le don du corps à la science », Ethnologie française, vol. 48, no. 2, 2018, pp. 345-358.
  • Bert, Jean-François, et Jérôme Lamy. Voir les savoirs. Lieux, objets et gestes de la science. Anamosa, 2021.
  • Billaud, Solène, et Golac, Sibylle, et Oeser, Alexandra, et Pagis, Julie. Histoires de famille. Les récits du passé dans la parenté contemporaine. Editions rue d'Ulm : Presses de l'ENS, 2015.
  • Brodiez-Dolino, Axelle, et Von Bueltzingsloewen, Isabelle, et Eyraud, Benoît, et Laval, Christian, et Ravon, Bertrant (dir.). Vulnérabilités sanitaires et sociales. De l’histoire à la sociologie, Presses Universitaires de Rennes, 2014.
  • Buton, François. « L'observation historique du travail administratif », Genèses, vol. 72, no. 3, 2008, pp. 2-3.
  • Carol, Anne. Les médecins et la mort, XIXe-XXe siècle, Éditions Aubier, 2004.
  • Carricaburu, Danièle, et Ménoret, Maret. Sociologie de la santé. Institutions, professions et maladies, Armand Colin, 2004.
  • Carroy, Jacqueline. Hypnose, suggestion et psychologie. L’invention de sujets. Presses Universitaires de France, 1991.
  • Cases, Chantal, et Emmanuelle Salines. « Statistiques en psychiatrie en France : données de cadrage », Revue française des affaires sociales, no. 1, 2004, pp. 181-204.
  • Castel, Robert. La gestion des risques : de l’anti-psychiatrie à l’après-psychanalyse, Éditions de Minuit, 1981.
  • Castel, Robert. L’ordre psychiatrique : l’âge d’or de l’aliénisme, Éditions de Minuit, 1976.
  • Chamayou, Grégoire. Les corps vils. La Découverte, 2014.
  • Combessie, Philippe. « Ouverture des prisons... jusqu'à quel point ? », Claude Veil, Dominique Lhuilier (dir.), La prison en changement, Erès, 2000, p. 69-99.
  • Demailly, Lise, et Haliday, Héloïse. « Les phénomènes communicationnels au sein des pôles de psychiatrie publique pour adultes : formes, innovations et enjeux », Sciences sociales et santé, vol. 40, no. 3, 2022, pp. 39-65.
  • Dupont, Jean-Claude, et Céline Cherici. L’exploration cérébrale. Histoire récente et nouveaux outils. Hermann, 2015.
  • Clément, Aude, et Morgiève, Margot. « De la clinique dans le social. Des psys à l'écoute des jeunes et des parents au coeur de la cité », Le Journal des psychologues, vol. 264, no. 1, 2009, pp. 61-64.
  • Coffin, Jean-Christophe, et Le Bras, Anatole. « Introduction », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », 23, 2021, 41-46.
  • Coldefi, Magali, et Gandré, Coralie, et Rallo, Stéphanie. « Les soins sans consentement et les pratiques privatives de liberté en psychiatrie : un objectif de réduction qui reste à atteindre », Question d’économie de la santé, no. 269, 6, 2022.
  • Coutant, Isabelle. Troubles en psychiatrie. Enquête dans une unité pour adolescents, La Dispute (Corps, santé, société), 2012.
  • Coutant, Isabelle. « L’origine est-elle discriminante dans la prise en charge de la déviance ? Une étude dans un service de psychiatrie pour adolescents », Didier Fassin éd., Les nouvelles frontières de la société française. La Découverte, 2012, pp. 291-313.
  • Darmon, Muriel. Réparer les cerveaux. Sociologie des pertes et des récupérations post-AVC. La Découverte, 2021.
  • Darmon, Muriel. Devenir anorexique. Une approche sociologique. La Découverte, 2008.
  • Darmon, Muriel. « Le psychiatre, la sociologue et la boulangère : analyse d'un refus de terrain », Genèses, vol. no 58, no. 1, 2005, pp. 98-112.
  • Derrien, Marie. « La tête en capilotade » : les soldats de la Grande Guerre internés dans les hôpitaux psychiatriques français, thèse pour l’obtention du doctorat en histoire, Université Lyon 2, 2015.
  • Derrien, Marie, et Rossigneux-Méheust, Mathilde. « L’État social à l’épreuve des personnes âgées atteintes de troubles mentaux. Une expérience de réadaptation pendant les années 1950 », 20 & 21. Revue d'histoire, vol. 145, no. 1, 2020, pp. 19-33.
  • Devereux, George. Essais d'ethnopsychiatrie générale, Gallimard, 1970.
  • Diebolt, Évelyne. « Prémices de la profession infirmière : de la complémentarité entre soignantes laïques et religieuses hospitalières XVIIe - XVIIIe siècle en France », Recherche en soins infirmiers, vol. 113, no. 2, 2013, pp. 6-18.
  • Dorlin, Elsa. La matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française. La Découverte, 2009.
  • Dubois, Vincent. « Chapitre 10 / Politiques au guichet, politique du guichet », Olivier Borraz éd., Politiques publiques 2. Changer la société. Presses de Sciences Po, 2010, pp. 265-286.
  • Edelman, Nicole. Les métamorphoses de l'hystérique. Du début du XIXe siècle à la Grande Guerre. La Découverte, 2003.
  • Edgerton, David. « De l'innovation aux usages. Dix thèses éclectiques sur l'histoire des techniques », Dominique Pestre (trad.), Annales. Histoire, Sciences Sociales, 53ᵉ année, no. 4-5, 1998. pp. 815-837.
  • Edwards-Grossi, Elodie. Bad Brains : La psychiatrie et la lutte des Noirs américains pour la justice raciale, XXe-XXIe siècles, Presses universitaires de Rennes, 2021.
  • Falconieri, Silvia. « « Race », santé et « génie français ». Un commentaire de Paul Esmein du Code de la famille de 1939 », Droit et société, vol. 109, no. 3, 2021, pp. 607-616.
  • Fassin, Didier. Des maux indicibles. Sociologie des lieux d’écoute, La Découverte, 2004.
  • Faure, Olivier. La médicalisation de la société dans la région lyonnaise au XIXe siècle : 1800-1914, thèse pour l'obtention du doctorat en histoire, Université Lyon 2, 1989.
  • Fauvel, Aude. « Le crime de Clermont et la remise en cause des asiles en 1880 », Revue d’histoire moderne & contemporaine, vol 49-1, no. 1, 2002, pp. 195-216.
  • Véronique Fau-Vincenti, « Aliénés et rebelles : Quérulence et protestation en milieu asilaire (1910-1959) », Criminocorpus, revue hypermédia, mis en ligne le 06 octobre 2014.
  • Foucault, Michel. (Folie et déraison?: histoire de la folie à l'âge classique, Paris, Plon, 1961, réédité ensuite sous le titre) Histoire de la folie à l'âge classique, Paris, Gallimard, 1972.
  • Foucault, Michel. « L'évolution de la notion d' « individu dangereux » dans la psychiatrie légale », Déviance et société, vol. 5, no. 4, 1981, pp. 403-422.
  • Foucault, Michel. Naissance de la clinique, Presses Universitaires de France, 1963.
  • Fournier, Emmanuel. Creuser la cervelle. Presses Universitaires de France, 2012.
  • Gansel, Yanis, et Lézé, Samuel. « Physical constraint as psychological holding : mental-health treatment for difficult and violent adolescents in France », Social Science and Medicine, 2015.
  • Gardella, Edouard. « Temporalités des services d’aide et des sans‑abri dans la relation d’urgence sociale. Une étude du fractionnement social », Sociologie, vol. 7, no. 3, 2016, pp. 243-260.
  • Gardey, Delphine. Écrire, calculer, classer. Comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (1800-1940), La Découverte, 2008.
  • Gelly, Maud, et Pavard, Bibia. « De la fabrique des militant-e-s à la fabrique des patient-e-s. Deux mobilisations des profanes : l’avortement (1972-1975) et le dépistage du sida (2007-2011) », Genèses, vol. 102, no. 1, 2016, pp. 47-66.
  • Génard, Elsa, et Rossigneux-Méheust, Mathilde (dir.), Routines punitives. Les sanctions du quotidien, XIXe-XXe siècle, CNRS, 2023.
  • Génard, Elsa, et Simioni, Melchior. « Une histoire politique des chiffres de la prison. Conception, production et usages de la Statistique pénitentiaire (1852-1939) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 73, no. 4, 2018, pp. 891-922.
  • Gensburger, Sarah. Qui pose les questions mémorielles ? CNRS éditions, 2023.
  • Goffman, Erving. Asiles. Études sur la condition sociale des malades mentaux, Liliane Lainé (trad.), Les Éditions de Minuit, 1968.
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