Aventures intellectuelles entre la Chine et l'Occident
Préface de Marcel Détienne
Mieko Macé est spécialiste de l’histoire de la médecine et de la pensée médicale au Japon. Chercheur au Centre de recherche sur les
civilisations de l’Asie Orientale, habilitée à diriger des recherches
en études extrême-orientales et en histoire des sciences et
épistémologie.
Parution : 16 mai 2013
Les Belles lettres
Support
Livre broché
ISBN-13
978-2-251-72218-4
Très présent sur la scène
internationale depuis plus d'un demi-siècle, le Japon d'aujourd’hui
offre un visage familier. On est souvent enclin à penser que sa
modernité est le fruit d’une occidentalisation à marche forcée à partir
de son ouverture aux grandes puissances dans la deuxième moitié du XIXe siècle. C’est méconnaître qu’elle est aussi le résultat d’une dynamique intellectuelle née au XVIe
siècle. Or l’un des moteurs de ce mouvement se trouvait être un groupe
social singulier dans une société d’ancien régime : les médecins. Ce
n’est pas seulement par leur statut d’intellectuels, à côté des moines,
mais aussi par leur nombre, la diversité de leur milieu d’origine, leur
ouverture d’esprit et leur mobilité sociale, que nombre d’entre eux
purent se projeter dans l’avenir en menant des réflexions audacieuses.
Leur démarche, qui s’appuyait sur une volonté de savoir encyclopédique,
prépara le chemin d’une modernité non occidentale dès le XVIIIe
siècle. Ces médecins, aventuriers de l’esprit, vivaient pourtant,
paradoxalement, au sein d’une société féodale, réputée rigide et dominée
par la classe guerrière.
Comme le souligne Marcel Detienne,
l’auteur associe à une démarche anthropologique une approche de
japonisante et d’historienne. Cet ouvrage repose en effet sur
l’exploitation directe des sources japonaises et chinoises. Il constitue
la première synthèse de l’histoire intellectuelle des médecins
japonais. À travers la vision de ces médecins, l’auteur aborde des
questions de fond comme la définition de la modernité ou les rapports du
Japon avec des systèmes de pensée en apparence si éloignés, comme ceux
de l’Occident, ou si proches, comme ceux de la Chine à la fois modèle et
rivale.
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