jeudi 4 décembre 2025

Psychiatrie étatsunienne et sénilité

Folies organiques. Ce que la réforme de la psychiatrie étatsunienne a fait de la sénilité (1890-1915)


Soutenance de thèse de Robin Michalon


La soutenance publique aura lieu à l’EHESS (54 boulevard Raspail, Paris - salle des conseils : BS1-28+BS1-05) le 9 décembre prochain à partir de 9h.

Thèse de doctorat en histoire des sciences réalisée à l’EHESS (Centre Alexandre Koyré) sous la direction d'Andreas Mayer.


Le jury se compose de :
Jean-Gaël BARBARA, directeur de recherche, CNRS, rapporteur
Nicolas DODIER, directeur de recherche, INSERM, directeur d’étude, EHESS, examinateur
Fabrice GZIL, professeur des universités, Université Paris-Saclay, président du jury
Andreas MAYER, directeur de recherche, CNRS, directeur de thèse
Catherine RÉMY, chargée de recherche, CNRS, HDR, examinatrice
Yvonne WÜBBEN, Prof. Dr. med. Dr. phil., Charité (Berlin), rapportrice



Résumé de la thèse

Aux Etats-Unis, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, un nombre croissant de personnes âgées dont le comportement et la pensée sont jugés problématiques sont internées dans les hôpitaux psychiatriques publics. En plus d'une finalité de prise en charge, ces institutions se sont données une double mission : l’élucidation des problèmes scientifiques associés à l’exercice de la psychiatrie et la rationalisation du travail médical selon des principes scientifiques d’observation et d’examen. Les personnes âgées internées deviennent donc, au même titre que les autres patientes et patients, des cas. S’appuyant sur des sources professionnelles, académiques et institutionnelles, cette thèse s’intéresse à la façon dont le travail du cas a participé à la reconfiguration des savoirs et catégories psychiatriques portant sur le vieillissement mental. Pour ce faire, je suis la trajectoire des patientes et patients au cœur du dispositif expérimental anatomoclinique des institutions psychiatriques. Je profite du travail normatif généré par la réforme pour entrer dans le détail des interactions entre les cas, les médecins et l'institution. Je suis cette trajectoire à travers trois espaces constitutifs du dispositif : les services, le laboratoire et l’archive. Je soutiens qu’il est possible, au sein de chacun de ces espaces, de déceler les tensions constitutives du travail expérimental avec les cas.

La valeur de cette étude doit être comprise au regard d’un programme de recherche plus large pour les sciences humaines et sociales sur la façon dont les catégories et entités médico-scientifiques agencent les rapports entre maladie mentale et vieillissement. Dans la thèse, je défends l’idée que l’épisode étudié ici consiste en une première conversion d’une maladie mentale sénile – faite du vieillissement même – en une maladie mentale associée au vieillissement – qui n’entretient qu’un rapport probabiliste avec le vieillissement.

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