Le corps érotisé dans les arts et les médias. Narration du désir et perception de l’intime
Appel à contributions
Revue « Démiurges »
De l’illustration à la peinture, du cinéma au jeu vidéo, de la bande dessinée au dessin animé, de la littérature à la publicité, l’érotisation du corps continue de déchaîner les passions. L’objectif est de questionner le corps érotisé de l’Antiquité à nos jours, dans les arts et les médias. Les communications pourront s’interroger sur les notions de « male gaze », de « female gaze » et de « cancel culture » qui touchent de près à cette thématique.
Argumentaire
À l’occasion de la prochaine exposition « Poussin et l’amour » qui se tiendra au Musée des Beaux-Arts le Lyon (novembre 2022-mars 2023), le CRHI (centre de Recherche et d’histoire Inter-médias) de l’École Émile Cohl inaugure sa nouvelle revue scientifique annuelle, Démiurges.
Pour son premier numéro, le thème du corps érotisé est questionné. Depuis l’Antiquité, le corps s’est érigé comme un idéal, incarnant les codes d’une société. Les arts et les médias s’en sont emparés pour le façonner, l’inscrire dans un temps et un lieu pour refléter l’idée, la norme, la déviance par rapport à soi et aux autres.
Si l’érotisme évoque, joue sur le sensoriel et l’imaginaire alors que la pornographie chosifie l’acte sexuel, il ne faut pas perdre de vue que le rapport au corps évolue dans le temps. Ce qui est perçu comme érotique et sensuel aujourd’hui pouvait subir la censure auparavant. Il existe bien des manières pour rendre l’érotisme : le corps dans son détail, un geste, un regard, une intention, un hors-champ, etc.
Dans Le Plaisir du texte, Roland Barthes revient sur l’érotisme :
« L'endroit le plus érotique d'un corps n'est-il pas là où le vêtement baille ? C'est l'intermittence qui est érotique : celle de la peau qui scintille entre deux pièces ; c'est le scintillement même qui séduit ou encore : la mise en scène d'une apparition /disparition. »
Les arts et les médias n’ont eu de cesse de renouveler la manière de rendre l’érotisme dans leurs œuvres avec, la plupart du temps, une part d’inattendu pour celui qui observe. En découle tout une possibilité de ressenti : excitation/répulsion, fascination/gêne, rire/colère.
Selon que le sujet observé corresponde à la culture ou l’éducation de l’observateur, ce dernier vivra différemment cette confrontation. Chaque regard porte en lui son propre imaginaire érotique. Selon que le corps est offert de manière consciente ou révélé de manière fortuite, l’observateur devient tout à tour un intime ou un voyeur. L’intention de l’artiste au moment de la création est à questionner tout comme le regard du spectateur.
De l’illustration à la peinture, du cinéma au jeu vidéo, de la bande dessinée au dessin animé, de la littérature à la publicité, l’érotisation du corps continue de déchaîner les passions. L’objectif est de questionner le corps érotisé de l’Antiquité à nos jours, dans les arts et les médias. Les communications pourront s’interroger sur les notions de « male gaze », de « female gaze » et de « cancel culture » qui touchent de près à cette thématique.
Axes de réflexion
Nous proposons quelques pistes de réflexion non exhaustives. Les propositions qui ne relèvent pas de ces axes seront aussi examinées.
Comment définir l’érotisme à travers les âges ?
Comment rendre plastiquement l’érotisme ?
Les artistes et l’érotisme
Le public et l’érotisme.
Comment exposer et expliquer l’érotisme dans un musée ?
L’érotisme plastique a-t-il encore sa place sur les cimaises et dans la création contemporaine ?
Les communications, si elles peuvent avantageusement s’appuyer sur un corpus textuel, devront privilégier l’approche visuelle et la question des représentations.
La revue est particulièrement intéressée par des articles basés sur des recherches récentes ou en cours.
Modalités de contribution
Proposition à envoyer à : cdeves@profs.cohl.fr
Pour ce premier numéro, le Comité de rédaction examinera toutes les propositions d’articles en français (environ 500 mots) ainsi qu’une courte bio-bibliographie
avant le 1er mars 2022.
La remise des textes définitifs est fixée au 30 octobre pour une publication en janvier 2023.
Les articles originaux ne devront pas dépasser 35 000 signes, espaces et bibliographie compris. Ils doivent être transmis en format Word, Times New Roman, corps de texte 12, interligne simple.
L’article peut être accompagné d’illustrations (maximum 12). Il est à la charge des auteurs de s’assurer des droits de reproduction éventuels ou de privilégier des images libres de droits (Pour information, la publication se fera au format papier (300 exemplaires) et numérique (accès au document payant). En cas d’illustration, merci d’indiquer les légendes qui doivent figurer en regard. Les images seront envoyées au format jpeg avec la plus grande résolution possible.
Comité de lecture
Magali BRIAT-PHILIPPE, Conservatrice en chef, responsable des patrimoines, musée de Brou, Bourg-en-Bresse.
Philippe CHOULET, professeur émérite agrégé de philosophie
Delphine Gleizes, professeur des universités, Membre de l’UMR 5316 Litt&Arts, Université Grenoble-Alpes.
Jean-Michel NICOLLET, artiste-peintre, illustrateur.
Jean-Christophe STUCCILLI, Historien de l’art, Attaché de conservation du patrimoine, Chargé des partenariats avec l'enseignement supérieur, Musée des Beaux-Arts de Lyon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire