Faire de l’histoire avec les documents du for privé. Les anonymes ont-ils une histoire ?
Appel à communications
Doctoriales 2022 du Centre d’histoire du XIXe siècle (CRHXIX)
Les doctoriales du Centre d’histoire du XIXe siècle constituent une occasion de réunir les doctorant·es du centre pour échanger sur des thématiques communes. Elles accueillent aussi volontiers des communications de doctorant·es extérieur·es, dans la limite des places disponibles. Elles se structurent en deux demi-journées, consacrées respectivement à une interrogation méthodologique et à une interrogation thématique. Pour l’édition 2022, les sujets retenus sont les suivants : « Faire de l’histoire avec les documents du for privé » et « Les anonymes ont-ils une histoire ? ».
Argumentaire
Les Doctoriales du Centre d’Histoire du XIXe siècle (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Sorbonne Université) auront lieu le samedi 11 juin 2022. Si elles constituent une occasion de réunir les doctorant.e.s du Centre pour échanger sur des thématiques communes, elles accueillent aussi volontiers des communications de doctorant.e.s extérieur.e.s, dans la limite des places disponibles. Elles se structurent en deux demi-journées, consacrées respectivement à une interrogation méthodologique et à une interrogation thématique. Pour l’édition 2022, les sujets retenus sont les suivants : « Faire de l’histoire avec les documents du for privé » et « Les anonymes ont-ils une histoire ? ».
Sujet méthodologique : Faire de l’histoire avec les documents du for privé.
Des journaux intimes aux films familiaux, les documents du for privé constituent des sources multiples, riches et diverses se révélant complexes à traiter pour l’historien. Cachés, interdits, pieusement transmis dans les cercles familiaux ou bien à disposition dans les centres publics d’archives, ils permettent tout à la fois de renouer avec la vie des « gens ordinaires », viennent compléter des analyses se fondant sur d’autres types de documents mais constituent aussi des objets matériels aux usages multiples.
Comment l’historien traite-t-il des documents du for privé ? Dans quelle mesure ces derniers enrichissent-ils l’écriture historienne, notamment dans le cadre du développement des usages du numérique et de la multiplication des supports d’expression de l’intime ? Viennent-ils en complément des sources plus “classiques” ou sont-ils les fils authentiques dont l’histoire est tissée ?
Sujet thématique : Les anonymes ont-ils une histoire ?
En 1998, Alain Corbin restituait l’histoire d’un monde disparu, celui d’un parfait inconnu : Louis-François Pinagot, modeste sabotier du Perche qui vécut de la toute fin du XVIIIe siècle au début de la Troisième République. Il attirait ainsi l’attention sur les conditions de possibilité d’une histoire des individus morts sans laisser d’autres traces archivistiques que celles qui les visent comme éléments d’un groupe (listes électorales, registres matricules, registres d’état civil etc.) et qui sont sécrétées par un Etat bureaucratique avide d’enquêtes en tous genres. Le récit magistral d’Alain Corbin contribua à sortir Pinagot de l’anonymat dans lequel sa condition l’avait relégué. Il témoigne aussi du “retour” - repéré au même moment par Jacques Le Goff - de l’approche biographique dans l’historiographie.
Dans le sillage de ce livre qui a fait date pour l’originalité de ses questionnements, le sujet thématique propose de réfléchir à l’écriture d’une histoire des anonymes, considérés individuellement ou saisis collectivement, quel que soit leur sexe et leur position dans le champ social, qu’ils aient choisi ou non d’effacer la trace de leur présence. Comment se construisent ces différentes formes d’anonymat – recherchées (par exemple chez les “mauvais garçons et filles perdues” selon la formule de Dominique Kalifa) ou non ? Comment l’historien fait-il parler les “sans-voix” (femmes, colonisés, paysans etc.) ? Comment peut-il écrire une histoire d’anonyme(s) ?
Modalités de participation
La durée de chaque communication est fixée à 20 minutes. La participation aux Doctoriales du 11 juin 2022 donnera lieu à une publication dans la revue des doctorant.e.s du Centre, Page 19.
Les propositions doivent comprendre :
Un titre (même provisoire)
Un résumé de 4 000 signes maximum
Une présentation de quelques lignes, mentionnant l’université, le laboratoire de recherche et accompagnée, le cas échéant, d’un lien vers une page personnelle.
Calendrier
28 février 2022 : Date butoir pour adresser les propositions de communication à pagedixneuf@gmail.com (fichier .odt, .doc ou .docx).
7 mars 2022 : Réponse aux auteur-e-s.
11 juin 2022 : Journée d’études des Doctoriales
30 juin 2022 : Date butoir pour adresser les communications écrites (40 000 signes espaces compris + bibliographie de 10 titres + présentation de l’auteur-e). Début des navettes de relecture.
automne-hiver 2022 : Publication en ligne sur le carnet du Centre d’Histoire du XIXesiècle
Comité scientifique
Jacques-Olivier Boudon (Sorbonne-Université), professeur des universités et co-directeur du CRH XIX.
Bertrand Tillier (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), professeur des universités et co-directeur du CRH XIX.
Comité de rédaction
Solène Amice,
Antoinette Ferrand,
Solène Monnier,
Marc Taverdet
Escalier C, 3e étage - 17 rue de la Sorbonne
Paris, France (75)
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