Marginalités thérapeutiques
Rencontre
À l’occasion de sa dixième année d’existence, le réseau de recherche Historien.nes de la santé a décidé de partir à la rencontre de celles et ceux qui font, mais surtout qui renouvellent le champ de l’histoire de la santé en français. Pour la quatrième séance de ce nouveau cycle de conférences intitulé « À la rencontre des historien.nes de la santé », il sera question de :
Marginalités thérapeutiques
Autour des interventions de
Léo Bernard (École Pratique des Hautes Études) et Zoë Dubus (Aix-Marseille Université)
La séance aura lieu le jeudi 18 novembre 2021 à 12h00 (heure de Montréal).
En ligne.
Entrée libre et gratuite
Inscription : https://framaforms.org/a-la-rencontre-des-historiennes-de-la-sante-automne-2021-1624283805
Occultes médecines. L’histoire de la santé à travers les courants ésotériques
Léo Bernard (École Pratique des Hautes Études)
Les courants ésotériques modernes - qu’il s’agisse du mouvement théosophique, des milieux occultistes et magnétiques, ou bien encore des cercles spirites et rosicruciens - ont exercé une influence culturelle et intellectuelle notable dans une foule de domaines scientifiques, artistiques et littéraires. L’histoire de la santé s’éclaire sous un jour nouveau quand elle est parcourue à travers le prisme des courants ésotériques et de leurs rapports avec la sphère médicale. En France, durant l’entre-deux-guerres, l’homéopathie, le naturisme, la réflexothérapie et le néo-hippocratisme constituent en effet autant de médecines façonnées, dans des proportions variables, par les théories et pratiques diffusées par ces courants. Quelques exemples choisis seront présentés afin de rendre compte de cette perméabilité et de ce qu’elle implique pour les historiens.
La notion de choc psychique appliquée aux thérapies assistées au LSD en France
Zoë Dubus (Aix-Marseille Université)
Au début des années 1950, le LSD commence à être employé en psychiatrie dans une dimension thérapeutique : les médecins espèrent provoquer grâce à cette nouvelle substance un choc psychique intense permettant une reconstruction non-pathologique de la personnalité de certains malades, comme les schizophrènes. La substance s’intègre donc parfaitement dans l’un des modèles thérapeutiques de la psychiatrie d’alors : les traitements de choc. Si de nombreux thérapeutes à travers le monde dépassent rapidement ce paradigme en inventant une nouvelle manière plus bienveillante de prendre en charge les patient·es sous l’influence du médicament, les psychiatres français quant à eux n’adoptent pas ces techniques. Cette communication étudiera donc la manière spécifiquement française d’utiliser le LSD en psychiatrie entre le milieu des années 1950 et la fin de la décennie suivante.
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