Le soin du corps : circulation d’objets et d’attitudes corporelles dans l’Europe de l’Axe (années 1930 - 1940)
Appel à communications
Journée d'étude
MSHE Nicolas Ledoux, 1 rue Charles Nodier, 25030 Besançon
Besançon, France (25)
Appel à communications
Journée d'étude
MSHE Nicolas Ledoux, 1 rue Charles Nodier, 25030 Besançon
Besançon, France (25)
Le sujet du corps dans les mouvements et régimes fascistes n’est pas nouveau dans l’historiographie, mais jusqu’à présent il a été exploré principalement à partir des textes et des images de propagande, des organisations de masse (comme les Jeunesses hitlériennes ou les Balilla), des événements spectaculaires (comme la Coupe du monde de 1934 en Italie ou les Jeux Olympiques de Berlin en 1936), des voyages d’observateurs, d’intellectuels ou de journalistes, ou encore des œuvres d’art et expositions produites par des artistes officiels ou des sympathisants idéologiques. La présente journée d’études se propose de reprendre à nouveaux frais ce sujet fondamental pour la compréhension des fascismes en partant des circulations d’objets et d’attitudes corporelles. Elle entend ainsi contribuer à une histoire du quotidien et du banal dans une période où ces circulations précisément ne vont pas de soi pour les populations, en raison des politiques protectionnistes adoptées par les États dans la crise économique des années 1930, puis des pénuries en temps de guerre, et enfin du refus de consommer étranger par patriotisme en contexte d’occupation ou d’annexion.
Argumentaire
Le soin du corps est au cœur de la promesse et des pratiques des mouvements et régimes fascistes compris au sens large (au-delà des seules Italie fasciste et Allemagne nazie). Il se fonde sur l’exaltation de la « race », qui doit régénérer la nation et servir les ambitions expansionnistes et bellicistes des dictateurs. Ainsi ce double objectif idéologique et militaire explique la mise en valeur par la propagande des corps d’hommes et de femmes, qu’ils soient enfants et adolescents dans les organisations de jeunesse, travailleurs du monde agricole ou industriel, ou participants à des activités de loisirs et de sport. Ces principes non seulement guident les politiques intérieures des régimes fascistes, mais ont des effets sur leurs politiques extérieures et le cas échant d’occupation. La période des années 1930 et 1940 est ainsi un moment où le corps, qu’il soit celui des vedettes du cinéma (Doris Duranti, Marika Rökk), du sport (Prima Carnera, Max Schmeling) ou des hommes politiques (Benito Mussolini, Maurice Thorez, Oswald Mosley), prend un sens autant esthétique, moral que politique et se situe dans un espace très largement transnational.
Certes le sujet du corps dans les mouvements et régimes fascistes n’est pas nouveau dans l’historiographie, mais jusqu’à présent il a été exploré principalement à partir des textes et des images de propagande, des organisations de masse (comme les Jeunesses hitlériennes ou les Balilla), des événements spectaculaires (comme la Coupe du monde de 1934 en Italie ou les Jeux Olympiques de Berlin en 1936), des voyages d’observateurs, d’intellectuels ou de journalistes, ou encore des œuvres d’art et expositions produites par des artistes officiels ou sympathisants idéologiques. La présente journée d’études se propose de reprendre à nouveaux frais ce sujet fondamental pour la compréhension des fascismes en partant des circulations d’objets et d’attitudes corporelles. Elle entend ainsi contribuer à une histoire du quotidien et du banal dans une période où ces circulations précisément ne vont pas de soi pour les populations, en raison des politiques protectionnistes adoptées par les Etats dans la crise économique des années 1930, puis des pénuries en temps de guerre et enfin du refus de consommer étranger par patriotisme en contexte d’occupation ou d’annexion.
Axes thématiques
Ce faisant, les questionnements de la journée se situeront au croisement de trois champs récemment renouvelés par la recherche :
Seront notamment inclus :
L’objectif de la journée sera ainsi de confronter différentes études de cas permettant d’avancer dans le chantier collectif de l’histoire des circulations dans l’Europe des années 1930 et 1940.
Ce faisant, les questionnements de la journée se situeront au croisement de trois champs récemment renouvelés par la recherche :
- L’histoire du corps, envisagé moins dans ces célébrations officielles (politiques, artistiques, cinématographiques) que dans ses dimensions les plus intimes : soins du corps au quotidien par des produits d’hygiène, achats ou trafics d’objets de consommation plus ou moins luxueux, circulations de pratiques corporelles, etc.
- L’histoire des objets, relancée par un material turn qui propose de partir d’objets précis pour retracer leur trajectoire : de leur élaboration et production, en passant par leur diffusion et commercialisation, jusqu’à leur achat et usages, ce qui suppose des acteurs variés. Certains objets sont parfois devenus, après la seconde guerre mondiale, porteurs d’une mémoire familiale ou ont acquis par leurs dons faits par des particuliers (survivants ou descendants) à des musées ou des institutions mémorielles une valeur patrimoniale.
- L’histoire transnationale, qui étudie les circulations par-dessus les frontières nationales ou à des échelles non nationales (soit englobant plusieurs États-nations, soit infranationales) et renouvelle par l’adoption d’une perspective différente les grandes problématiques de recherche.
Seront notamment inclus :
- les objets de consommation liés au corps (habits, mode) ;
- les objets sportifs ;
- les objets militants quand ils se rapportent au corps (casquette par exemple) ;
- les attitudes corporelles quand elles circulent.
L’objectif de la journée sera ainsi de confronter différentes études de cas permettant d’avancer dans le chantier collectif de l’histoire des circulations dans l’Europe des années 1930 et 1940.
Soumission des propositions
Les contributions pourront provenir de plusieurs disciplines : l’histoire, la sociologie, la science politique, les études des civilisations étrangères ou encore les Staps.
Les jeunes chercheurs et chercheuses seront les bienvenu(e)s.
Les propositions de communication, qui ne dépasseront pas une page, sont à adresser accompagnées d’un bref CV d’ici le 1er février 2022 par mail aux deux adresses suivantes :
dietschy@univ-fcomte.fr
vincent_daviet@univ-fcomte.fr
Les participant(e)s retenu(e)s seront avisé(e)s début mars 2022.
Informations pratiques
Appel à communications et présentation du Centre Lucien Febvre (EA 2273) consultables sur le site : http://centre-lucien-febvre.univ-fcomte.fr/
Lieu de la journée d’études : Maison des Sciences de l’Homme et de l’Environnement Nicolas Ledoux, Besançon (centre-ville).
Institutions : MSHE Nicolas Ledoux et Centre Lucien Febvre (Université de Franche-Comté).
Prise en charge des frais de transports et d’hébergements.
Participation en mode hybride possible.
Langues de travail : français et anglais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire