Périodiques et santé au XVIIIe siècle
Appel à candidatures
Une visite de l’exposition est prévue à la suite de la Journée d’études.
Cette Journée d’études fait partie d’un projet comprenant d’autres manifestations à Rome, qui sont présentées dans le fichier « Projet Santé et presse au XVIIIe siècle », ci-joint.
Date et lieux
11 juin 2021
Paris : Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne nouvelle (rue des Irlandais, 75005) et Bibliothèque Sainte-Geneviève (place du Panthéon, 75005).
Argumentaire
11 juin 2021
Paris : Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne nouvelle (rue des Irlandais, 75005) et Bibliothèque Sainte-Geneviève (place du Panthéon, 75005).
Argumentaire
La santé s’affirme au cours du XVIIIe siècle comme une question importante, discutée dans la société. Parallèlement au fait que la maladie soit de plus en plus perçue comme une question pouvant avoir une dimension collective et un impact économique, il y a un net intérêt pour les sciences et la médecine. Quelques livres connaissent même un véritable succès en Europe, comme par exemple ceux des médecins Tissot (Avis au peuple sur sa santé, 1761) et Buchan (Domestic Medicine, 1769). Les praticiens se sont certes investis dans la publication de livres[1], mais ils ont aussi fondé ou collaboré des périodiques spécialisés en médecine. Si les premiers journaux dans ce domaine paraissent dès la fin du XVIIe siècle, ils ne trouvent vraiment leur public qu’au siècle des Lumières. Parallèlement, les médecins ont aussi publié (mémoires, observations et lettres) dans les nombreux périodiques généralistes, rendant ainsi accessibles à un public différent des savoirs touchant à la santé. Si la publication de livres par les médecins peut manifester une intention pédagogique, être l’occasion d’une dénonciation du charlatanisme ou encore un moyen de légitimation, ne faut-il pas envisager d’autres fonctions aux articles publiés dans les périodiques ?
En raison de la multiplicité des points de vue et des observations, de la possibilité d’insérer rapidement des réactions et des réponses et de leur attention à l’actualité, les périodiques proposent en effet un dispositif spécifique que nous souhaitons étudier lors de cette journée d’étude.
Les propositions pourront s’articuler autour des axes suivants :
Axes du colloque
1. Journaux spécialisés et généralistes face à la circulation des données médicales
Il s’agit de s’intéresser aussi bien aux revues comme lieux de production de savoirs pour les médecins (pour s’informer ou pour publier leurs recherches)[2], qu’aux périodiques comme lieux de débats, d’informations pour l’ensemble des publics, ainsi qu’aux liens entre ces lieux. Quelques périodiques, comme l’Esprit des journaux, illustrent parfaitement la porosité entre les différentes publications. Les périodiques ont pour spécificité de mettre à disposition des données de provenances diverses, parfois lointaines. Le phénomène est amplifié par le fait que les journalistes reprennent, traduisent des textes publiés par leurs confrères d’autres pays. Cette circulation européenne des nouvelles et des savoirs mérite d’être interrogée à l’aune du contexte local de sa reprise et réadaptation pour d’autres lecteurs.
2. La santé, une forme de savoir public ?
Nous nous intéresserons autant aux conseils médicaux, aux nouvelles connaissances publiées dans la presse qu’aux controverses en tant que moments particuliers de participation d’un public large à une question médicale ; comme par exemple les débats sur l’inoculation de la variole, sur les usages de l’électricité à des fins thérapeutiques ou encore sur l’allaitement. Nous souhaitons donc ici articuler deux perspectives : ne pas porter exclusivement attention à la question des savoirs médicaux pour intégrer aussi celle plus large de la santé destinée à des publics variés et par ailleurs envisager le journal comme un lieu d’échanges entre médecins (éventuellement de validations des savoirs en médecine), et comme un lieu d’informations envers un large public.
2. La santé, une forme de savoir public ?
Nous nous intéresserons autant aux conseils médicaux, aux nouvelles connaissances publiées dans la presse qu’aux controverses en tant que moments particuliers de participation d’un public large à une question médicale ; comme par exemple les débats sur l’inoculation de la variole, sur les usages de l’électricité à des fins thérapeutiques ou encore sur l’allaitement. Nous souhaitons donc ici articuler deux perspectives : ne pas porter exclusivement attention à la question des savoirs médicaux pour intégrer aussi celle plus large de la santé destinée à des publics variés et par ailleurs envisager le journal comme un lieu d’échanges entre médecins (éventuellement de validations des savoirs en médecine), et comme un lieu d’informations envers un large public.
Nous invitons des propositions portant aussi bien sur des études générales sur la santé que sur une question médicale spécifique, dans la mesure où celles-ci mettent en valeur la circulation des savoirs médicaux, en s’intéressant soit à leur circulation spatiale, soit à leur circulation entre le milieu professionnel de la santé et le large public. Les communications peuvent s’intéresser à des périodiques de toute l’Europe.
Les propositions pourront porter sur les aspects suivants, sans en exclure d’autres :
-Les formes d’écriture et les thèmes privilégiés pour traiter de la santé dans les périodiques (spécialisés et généralistes), ainsi que l’éventuelle importance de l’actualité dans les articles.
-Le rôle des journaux dans la circulation des savoirs à l’échelle de l’Europe (par exemple par leur publication –partielle ou intégrale- de traductions), afin de mieux saisir comment les périodiques participent à l’élaboration de connaissances dont on admet de plus en plus qu’elles nécessitent d’être collectives (particulièrement pour les épidémies).
-Les modalités d’intervention des médecins dans le débat public.
Modalités de contribution
Les interventions dureront environ 30 mn. Les propositions de max. 300 mots avec une courte notice biographique sont à envoyer au comité scientifique :
Yasmine Marcil : yasmine.marcil@sorbonne-nouvelle.fr et
Maria Conforti maria.conforti@uniroma1.it
avant le 29 janvier 2021
L’Université Sorbonne nouvelle pourra contribuer en partie aux frais de déplacement.
Organisation
La journée d’études est organisée dans le cadre des activités du laboratoire Communication Information, Médias (EA 1484) de l’Université Sorbonne nouvelle, en association avec l’Université de la Sapienza de Rome et la Bibliothèque Sainte Geneviève.
Organisatrices :
--Yasmine Marcil, Maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle – ICM
--Maria Conforti, Professore Associato à l’Université de la Sapienza, Directrice du Museo di Storia della Medicina de Rome
[1] BERLAN Hélène, THEVENIN Etienne, Médecins et société en France. Du XVIe siècle à nos jours, Toulouse, Privat, 2005.
[2] PEIFFER Jeanne, VITTU Pierre, « Les journaux savants, formes de la communication et agents de la construction des savoirs (17e et 18e siècles) », Dix-Huitième siècle, 2008, n°40 281-300.
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