jeudi 19 mars 2020

Histoire de la peste

Peste et pestilences. Perspectives transdisciplinaires et diachroniques de l’histoire de la peste

Appel à communications

Colloque international 
15-17 Octobre 2020 
Majorque (Espagne)

Le réseau IN-HOPPE -International Network - Historical and Osteoarchaeological Past Populations Exploration -, en association avec la Société ibérique de démographie historique (ADEH) et le groupe de recherches sur l’Histoire de la Santé, de l’Université des Baléares (Research Group on History of Health – UIB), organise un colloque sur l’histoire de la peste. Ce colloque, international, transdisciplinaire et diachronique, propose de faire le point sur cette maladie, au prisme des avancées récentes en histoire, archéologie, épidémiologie et biologie moléculaire.

La peste est une infection, souvent fatale, due à la bactérie Yersinia pestis. Cette zoonose affecte de temps à autre les populations humaines et ses flambées, parfois très violentes, en ont fait l’un des fléaux les plus redoutés dans l’Histoire. Dans une acception plus large, « peste » désigne aussi toute forme de maladie contagieuse et hautement létale. Dans les sources médiévales et modernes, les termes de « peste », « pestilence », « contagion » désignent des épidémies qui ne sont pas nécessairement attribuables à Yersinia pestis. De même, le terme anglais Plague, recouvre des diverses maladies infectieuses, telles que le choléra, la variole ou, plus près de nous, le sida ou l’Ebola. Bien que centré sur les infections dues à Yersinia pestis, ces journées ne sauraient faire l’impasse sur les autres maladies contagieuses dont on ne savait pas, avant l’ère pasteurienne, rigoureusement caractériser l’agent pathogène.

Ces dernières années ont vu des avancées significatives dans l’approche des épidémies de peste, notamment grâce aux données fournies par l’archéologie funéraire et l’anthropologie biologique, et aux progrès très récents de génomique et de la biologie moléculaire. Non seulement le génome de Yersinia pestis est aujourd’hui parfaitement connu mais il est aussi possible de retracer son arbre phylogénétiquee sur plusieurs milliers d’années. Souvent très pathogène pour l’homme, cette bactérie peut l’affecter selon des formes différentes, principalement bubonique ou pulmonaire. La létalité plus ou moins sévère des épidémies de peste ont longtemps questionné, et questionnent encore, les historiens. L’objectif de ce colloque est, d’une part, d’offrir un large panorama des dernières avancées dans l’étude de Yersinia pestis et, d’autre part, de faciliter le dialogue entre disciplines des sciences de la vie et des sciences humaines et sociales.

Ce colloque est organisé en synergie avec d’autres manifestations commémorant la dernière épidémie de peste à Majorque (1820). L’emprise géographique des communications attendues est naturellement le bassin méditerranéen, où s’achève d’ailleurs la seconde pandémie avec la dernière épidémie de peste connue, en 1834, en Egypte. Les terrains plus éloignés ne sont pas pour autant exclus, car la compréhension de la permanence de cette maladie, des millénaires durant, nécessite de prendre en compte ses foyers et ses voies de diffusion. Cela conduit aussi à ouvrir l’espace temporel aux périodes protohistoriques -puisque la bactérie est attestée dans des squelettes humains datés de 3000 ans avant notre ère- afin de mieux comprendre quand et comment la bactérie acquis sa pathogénécité.
Nous invitons nos collègues de toutes disciplines à participer à ces rencontres en proposant, dans une approche résolument holistique et diachronique, une communication sur l’une des thématiques suivantes :

1. La bactérie Yersinia pestis présente un cycle de contamination complexe. Son vecteur (la puce) étant bien connu, on s’intéressera à ses hôtes, en considérant autant que possible des conditions environnementales du territoire et de la période considérés.

2. Les caractéristiques épidémiologiques de Yersinia pestis et ses modes de transmission, versus d’autres épidémies avec lesquelles elle a pu être confondue, compte tenu du caractère asymptomatique de cette maladie. Les contributions portant sur des épidémies d’origine bactérienne ou virale, qui pouvaient être confondues avec la peste sont donc également attendues.

3. La pathogénécité de Yersinia pestis est une caractéristique intangible de cette bactérie, mais la virulence de ses atteintes a grandement varié. La question de sa létalité différentielle peut être posée en fonction des contextes socio-économiques et des politiques de prévention et de santé publique mises en place.

4. Peste des villes et peste des campagnes : différents modèles de propagation et de contamination se font jour à travers les études macro et micro-démographiques.

5. Une nouvelle chronologie des épidémies de peste (avérée, ou attribuable à un autre pathogène) émerge-t-elle des travaux récents, menés sur les différents continents ?

6. A court, moyen et long terme, peut-on évaluer les conséquences économiques, démographiques, génétiques, culturelles et matérielles des épidémies majeures de peste, considérées sur une large échelle.

Le colloque se déroulera les 15 et 16 octobre dans la ville de Palma. Ce colloque se déroulera dans le bâtiment Sa Riera (C/ de Miquel dels Sants Oliver, 2, 07122 Palma – Majorque : 39°34'37.5"N 2°38'41.4"E) (Espagne). Une visite guidée des lieux touchés par la peste 1820 sera proposée le samedi 17 (Son Servera, Sant Llorenç, Capdepera y Artà, dans la partie orientale de l'ile de Majorque).

Les langues de présentation sont l’espagnol, l’anglais et le français.
Si vous souhaitez y participer, nous vous invitons à soumettre une proposition de communication (titre et résumé de 300-500 mots), avant le 31 mai 2020, en ligne, sur ce formulaire d’inscription.
Un comité scientifique (voir la dernière page) évaluera vos propositions et vous donnera une réponse (communication orale, poster ou rejet) pour la fin juin 2020.
Il ne sera pas demandé de frais d'inscription, mais les frais de déplacements, d’hébergement et de repas restent à la charge des participants (sauf cas exceptionnels).
Pour de plus amples informations, contacter Isabelle Séguy o Joana Maria Pujadas-Mora.

ORGANISATION
Isabelle Séguy : seguy@ined.fr
Joana Maria Pujadas-Mora : jpujades@ced.uab.es

COMITE SCIENTIFIQUE.
- Guido Alfani, Bocconi University, Milan.
- Raffaella Bianucci, University of Eastern Piedmont.
- Idamaria Fusco, Istituto di studi sulle società del Mediterraneo, Naples.
- Xavier Grau Alemany, Clinique Rotger, Majorca.
- Isabel Moll, University of the Balearic Islands.
- Joana Maria Pujadas Mora, Center for Demographic Studies, Universitat Autònoma de Barcelona.
- Jordi Reina, Hospital Son Espases, Majorca.
- Isabelle Séguy, Institut national d’études démographiques (Ined), Paris.

COMITE D’ORGANISATION LOCALE.
Grupo de Historia de la Salud de la Universidad de las Islas Baleares:
- Joan March.
- Isabel Moll.
- Berta Paz.
- Joana Maria Pujadas-Mora.
- Pere Salas.

ASSISTANCE TECHNIQUE.
- Agustí Ceba, Grupo de Historia de la Salud de la Universidad de las Islas Baleares.
- Miquel Valls, Center for Demographic Studies, Universitat Autònoma de Barcelona.

WEB SITES
- https://in-hoppe-2020.sciencesconf.org/
- http://www.gihs.eu/


Plague and Plagues. Transdisciplinary and diachronic perspectives on the history of plague.

Call for papers
 
International Colloquium 2020 October 15th-17th Majorca (Spain)

The IN-HOPPE network -International Network -Historical and osteoarchaeological Past Populations Exploration-, in collaboration with ADEH and the Research Group on the History of Health (GIHS) — University of the Balearic Islands, is organizing a colloquium on the history of the plague. This international, transdisciplinary, and diachronic colloquium will focus on this epidemic from the point of view of the latest developments in history, archeology, epidemiology, and molecular biology.

The plague is an often irreversible infection caused by the Yersinia pestis bacterium. This bacterium affects human populations and its outbreaks, at times very violent, have generated one of the most feared scourges in history. In a wider sense, plague has been also used to refer to any sort of infectious, highly-lethal disease. In medieval and modern Spanish-language sources, the terms peste, pestilencia, and contagion all refer to epidemics, despite the fact that not all of them are necessarily attributable to Yersinia pestis. The English term plague, likewise, encompasses several infectious diseases, such as cholera, smallpox or, more recently, AIDS or Ebola. Notwithstanding its focus on infections caused by Yersinia pestis, this conference would be remiss to ignore other contagious diseases, the pathogenic agent of which could not be properly characterized before the age of Pasteur.
These last years have witnessed significant progress in the study of plague epidemics, mainly as a result of the data provided by mortuary archeology and biological anthropology, which in turn have benefitted from very recent advances in molecular biology and genomics. Today, we not only know the genome of Yersinia pestis in full, but are able to trace its phylogenetic tree thousands of years into the past. This bacterium, often very pathogenic to humans, can affect you in different ways, mainly in its bubonic or pulmonary form. The more or less severe lethality of plague epidemics is an issue still open in historiographical debates.

The colloquium intends, on the one hand, to provide a panorama of the latest advances in the study of Yersinia pestis and, on the other hand, to promote dialogue among the different involved disciplines, both in life sciences and human and social sciences.

The colloquium will take place in parallel with other activities commemorating the last plague outbreak in Majorca (1820). The geographical scope of the meeting is centered on the Mediterranean region where the second pandemic ended, with the last known plague epidemic erupting in Egypt in 1834. We are aware that a broad geographic approach is required to understand the survival of this disease (for thousands of years), and to map the ways in which it spread. The chronological scope begins in Protohistoric times—since the bacterium has been identified in human skeletons dating back around 3,000 years—with the goal of improving our understanding of when and how the bacterium developed its pathogenic nature.

Researchers from all disciplines involved in this kind of projects are invited to participate in this meeting by proposing, from a completely holistic and diachronic perspective, a paper on the following topics:
1. The Yersinia pestis bacterium shows a complex contamination cycle. Since its vector (the flea) is well known, interest is focused on its “hosts,” in time and space, taking into account, inasmuch as possible, the environmental conditions of the period under study.
2. The epidemiological characteristics of Yersinia pestis and its transmission mechanisms, as compared to other epidemics with which it can be confused, considering the asymptomatic nature of the disease. For this purpose, contributions are requested to determine which diseases have been historically included under the concept of plague or pestilence.
3. The pathogenicity of Yersinia pestis and its transmission mechanisms are intangible characteristics of this bacterium, but the virulence of its effects has changed dramatically. The issue of its differential lethality can be analyzed in connection to socio-economic contexts and implemented policies of prevention and public health.
4. The plague in cities vis-à-vis the plague in the rural world: different models of transmission and contamination from both macro- and micro-demographic approaches.
5. Can a new chronology be established for plague epidemics (both confirmed or attributable to some other pathogenic factor) based on recent research carried out across several continents?
6. Can the economic, demographic, genetic, cultural, and material consequences of the major plague epidemics in the short, medium, or long run be appraised from a large-scale view?
The colloquium will take place on the 15th – 16th of October at the University of the Balearic Islands in the Sa Riera building (2 Miquel dels Sants Oliver street, 07122 Palma – Majorca: 39°34'37.5"N 2°38'41.4"E). On the 17th there will be a guided tour in the 1802 plague scenarios of 1820. Specifically, we will move to the municipalities of Son Servera, Sant Llorenç, Capdepera and Artà, located in the east of the island of Majorca.
Presentations will be delivered in English, Spanish or French.
If you want to participate, please send us the title of your paper and an abstract (300-500 words) before May 31, 2020, on this following link : Registration Form.
The scientific committee (see the last page) will notify the authors on June 30th the acceptance of their paper as oral presentations or posters.
No registration fees will be requested. However, travel expenses, accommodation and meals should be provided by the participants.
For further information, please contact Isabelle Séguy o Joana Maria Pujadas-Mora.

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