jeudi 31 octobre 2019

Le scandale d’Evere (1871-1872) et la prise en charge de la folie en Belgique

L’asile en procès. Le scandale d’Evere (1871-1872) et la prise en charge de la folie en Belgique

Gauthier Godart

Presses Universitaires de Louvain
2019


“4 octobre 1871, 3 heures du matin, maison de santé d’Evere. Laurent Dumoulin, interné la veille dans cet établissement destiné à l’accueil de ceux que l’on dit alors « aliénés », est pris d’un accès de fureur. Se sentant menacé par ses compagnons de chambrée, il terrasse deux de ceux-ci, qui trouvent la mort sous ses coups. Les conséquences dramatiques de cette rixe mènent à l’ouverture d’une instruction judiciaire, qui met en évidence une longue série de défaillances dans la gestion de l’asile.

Au fil de cet ouvrage, l’histoire de la maison de santé d’Evere est retracée, depuis ses débuts exemplaires peu de temps après la promulgation, en 1850, de la première loi belge en matière de prise en charge des aliénés, jusqu’aux poursuites. Un instantané de l’asile est reconstitué au moyen du volumineux dossier judiciaire de ce que l’on a rapidement nommé « l’affaire d’Evere » ainsi que d’autres sources, parmi lesquelles les archives de l’établissement. Une place importante est laissée aux témoignages, qui offrent un éclairage brut sur ce que pouvait être le quotidien dans cette institution au début des années 1870.

Ce que révèle l’enquête, largement médiatisée, émeut profondément l’opinion. L’affaire fait scandale et la seule réponse judiciaire apparaît tout à fait insuffisante. Les médecins aliénistes saisissent l’occasion pour faire valoir des revendications qu’ils portent depuis quelque temps déjà et auxquelles les abus constatés à Evere semblent donner raison. L’aile progressiste du parti libéral tente quant à elle d’imposer une réforme ambitieuse, qui aurait pour effet de responsabiliser davantage l’État belge dans la prise en charge des aliénés. Depuis le procès de l’affaire jusqu’à la promulgation de la nouvelle loi en 1873, ce sont donc aussi les multiples réactions provoquées par le scandale qui sont envisagées.”

Santé et pauvreté

Health and Poverty

Call for Papers


2020 Salzburg Conference in interdisciplinary poverty research

2 & 3 July 2020, University of Salzburg

Submission deadline: 31 January 2020

The Centre for Ethics and Poverty Research, University of Salzburg, invites the submission of proposals for single papers, thematic panels (2, 4 or 6 papers), and roundtable sessions (3-5 discussants plus 1 chair) in all areas of poverty research but special attention will be given to those concerned with the focus theme of health and poverty.
Health and poverty are interrelated in both rich and poor countries: poverty worsens the subjective health status and leading to a range of diseases and developmental disorders; people with health problems and disabilities are more often poor and socially excluded than the rest of the population. In addition to the search for causal links between poverty and health at the local and global levels, other research questions arise, some of which should be mentioned here as examples: What influence does poverty have on the subjective and objective state of health; how is this experienced and coped with by people in poverty? How can effective and adequate health care be ensured for poor people; which groups of the population are particularly confronted with challenges and difficult to reach? What role do age, gender, sexual orientation, cultural or ethnic identity or social status play in the context of poverty and health?

This conference aims to bring together researchers and scholars from different disciplines, approaches, backgrounds and experiences working on the complex and manifold relation of health and poverty. Papers exploring normative issues of (social and global) justice, human rights or ethics in relation to health and poverty are welcomed. Scholars working in the global south are particularly encouraged to apply.

The registration fee for participants is 100€ and covers the conference folder, a guided city tour on Friday, coffe breaks, two lunch snacks and the conference dinner on Thursday. Students as well as particpiants from countries classified as low-income or lower-middle income economies by the World Bank pay a subsidized fee of 75€.

Contact Info: 
Gottfried Schweiger
Contact Email: 

mercredi 30 octobre 2019

Tempérance, abstinence et religion

Tempérance, abstinence et religion de la Bible à nos jours

sous la direction de Mokhtar Ben Barka, Christophe Leduc et Olivier Rota


REVUE DU NORD
Hors série. Collection Histoire N° 37, 2019.
Université de Lille
ISBn : 979-10-93095-15-8





Tempérance, abstinence et religion
Olivier Rota, Introduction au volume

Catherine Vialle,
La limite, la tempérance et l’abstinence comme chemins vers l’altérité dans la Bible

Aude-Sophie Dulat-Gravier,
Entre radicalité et modération : limites des structures du discours de l’ascèse chez ambroise de Milan

Jean Heuclin,
La tempérance dans une société de violence au haut Moyen Âge

Mireille Demaules,
Du refus du plaisir à l’idéal de modération : réflexions sur quelques exemples de la littérature médiévale
Alain Joblin,
Martin Luther : chantre de l’obésité ? Les Réformateurs protestants et la tempérance

François Raviez,
L’ancien Régime : diète et sobriété au Grand Siècle

Victoria Afanasyeva, 
Journal de Marie Poujol : histoire d’une protestante engagée dans la lutte antialcoolique à Paris (1895-1912)

Mokhtar Ben Barka,
Tempérance et prohibition aux États-unis

Olivier Rota,
Les contradictions du mouvement catholique de tempérance en angleterre, des années 1830 aux années 1930

Audrey Bonvin,
Des États-unis à la Suisse : les réseaux de la lute contre l’intempérance et leur promotion de la parole publique féminine (1873-1913)

Serge Boarini,
La rupture du jeûne eucharistique comme expérience de la limite. une étude casuistique

Charles Coutel,
L’épreuve de la limitation : de l’approche philosophique à l’approche pluridisciplinaire

L'expertise médicale dans la publicité britannique

PhD studentship on "The “Appliance of Science”? Appeals to Medical and Scientific Expertise in British Advertising, 1930-1980"

Call for applications



The School of Philosophy, Religion and History of Science at the University of Leeds is delighted to invite applications for a fully-funded collaborative PhD studentship in the history of science/medicine, supported by the AHRC through the White Rose College of Arts and Humanities. The successful applicant will be based in the Centre for History and Philosophy of Science at Leeds and supervised in conjunction with the project partner, the History of Advertising Trust. Please find a brief overview below, with further, detailed information about the topic and application process available here: https://wrocah.ac.uk/2020-cda-projects/.



Title: The “Appliance of Science”? Appeals to Medical and Scientific Expertise in British Advertising, 1930-1980



Supervisors: Dr James Stark and Dr Adrian Wilson, University of Leeds; Mr Alistair Moir, Archive Manager, History of Advertising Trust



The project investigates the use of scientific and medical motifs in modern British advertising, thereby shedding light on both the history of advertising and the development of modern medical and scientific authority. The specific focus will be the marketing of food products for which plentiful archives are held by the collaborating institution, the History of Advertising Trust. The student will have the opportunity to develop the focus of the project in line with their own interests and skills, but key phases of focus might be: the 1930s and the use of then newly-discovered vitamins to promote specific foods; World War II when the British government went to great lengths to define and publicise what constituted a ‘healthy’ diet; and the post-NHS landscape from 1948 when responsibility for everyday public health was reconfigured.

Application Deadline: 25 November

Interviews for Shortlisted Candidates: 17 December

mardi 29 octobre 2019

Théodore Tronchin et l'inoculation

Variole. Théodore Tronchin et la grande aventure de l'inoculation

Roger Teyssou


L'Harmattan
Collection : Acteurs de la Science
Broché - format : 15,5 x 24 cm
23 octobre 2019 • 498 pages
ISBN : 978-2-343-18391-6



L'inoculation de la variole est un épisode méconnu voire oublié de l'histoire de la médecine. Cette méthode prophylactique naquit vraisemblablement en Extrême-Orient dès l'Antiquité et se répandit quand les guerres liées aux conquêtes musulmanes puis aux croisades disséminèrent la petite vérole en Europe occidentale. La variolisation commença en Angleterre et dans les colonies britanniques d'Amérique quand Lady Montagu rapporta d'Istanbul, en 1720, la technique de l'insertion du pus varioleux à des sujets sains pour les prémunir de la maladie. Si la littérature s'empara de ce thème, le tumulte s'apaisa avec la découverte de la vaccine par Jenner.

Les espaces télévisuels de la médecine et de la santé au 20e siècle

Locating Medical Television. The Televisual Spaces of Medicine and Health in the 20th Century

Call for papers


ERC The Healthy Self as Body Capital & Science Museum International Conference

18-20 March 2020, Science Museum Dana Research Centre, London, UK



Medical television programmes, across their history, have had specific relationships to places and spaces:

On the one level, they have represented medical and health places: consulting rooms, hospitals, the home, community spaces, public health infrastructures and the rest. As television-producers have represented these places, there has been an interaction with the developing capabilities of television technologies and grammars. Moreover, producers have borrowed their imaginaries of medical and health places from other media (film, photographs, museum displays etc.) and integrated, adjusted and reformulated them into their work. But medical television has also worked spatially in the political sense of being broadcast internationally, at the national level, and locally, interacting with differing regimes and polities. It may include regional and local broadcast as well as straddling public-private divides, including pay television, advertisement and audience measurement. At both levels, medical television has served to represent familiar and unfamiliar locations and medical modes back to patients and medical or health practitioners.

Following Broadcasting health and disease organised with Wellcome Collection in 2017 and Tele(visualing) Health organised with London School of Hygiene and Tropical Medicine in 2018, this third conference on medical television in the framework of the ERC funded BodyCapital project and in a joint venture with the Science Museum London intends to locate medical television more precisely – it intends to engage (medical) TV history with recent questions concerning the relevance of space within and beyond national borders.

With comparative approaches, or under consideration of (sometimes contradictory) local, national and global developments, the conference intends to address the following themes:

· Locating medical television within global, national or local markets, politics and polities.

· Locating medical television as a means of new globally influenced medical communication in the public sphere from publicizing medical breakthroughs and frontier research to disseminating public health messages

· How television has represented medical location, and how that has depended on available technology and technique.

· Locating medical television within health communication and mediation including fairs, museums and collection displays.

· Comparisons with and transitions to other medical media, including exhibitions and displays, and film.

Papers might focus on one national, regional or even local framework. Considering the history of health-related (audio-) visuals as a history of transfers or entanglements comparative perspectives are more than welcome. The organizers welcome contributions with a strong historical impetus from all social and cultural sciences.

Please send proposals (a short CV and an abstract or outline of 500 words) by 1 December 2019 to tkoenig@unistra.fr


Limited travel grants are available, upon application and in accordance to need.

The conference is organized by the ERC funded research group BodyCapital and by the Science Museum London.

The healthy self as body capital: individuals, market-based societies and body politics in visual twentieth century Europe (BodyCapital) project is directed by Christian Bonah at the Université de Strasbourg and Anja Laukötter at the Max Planck Institute for Human Development, Berlin. The project is funded by the European Research Council (ERC) under the European Union’s Horizon 2020 research and innovation programme (Advanced Grant agreement No 694817).



The scientific committee includes:

Christian Bonah (Université de Strasbourg)
Anja Laukötter (Max-Planck-Institute for Human Development, Berlin)
Tricia Close-Koenig (Université de Strasbourg)
Tim Boon (Science Museum, London)
Angela Saward (Wellcome Collection, London)
Alex Mold (London School of Hygiene and Tropical Medicine)
Virginia Berridge (London School of Hygiene and Tropical Medicine)


Project website: https://bodycapital.unistra.fr
Call for papers: http://bodycapital.unistra.fr/fileadmin/uploads/websites/body-capital/Actualites/CfP_Locating_Medical_Television_2020.pdf

lundi 28 octobre 2019

Dernier numéro du BCHM

Canadian Bulletin of Medical History / Bulletin canadien d'histoire de la médecine 

Volume 36 Issue 2, fall/automne 2019



Editors’ Note / Note de la rédaction
Erika Dyck, Kenton Kroker, Aline Charles





Articles

A Master Mariner’s Left Testicle and the Law of Surgical Consent in Mid-20th Century Canada
R. Blake Brown

En quête de financement pour la création d’une clinique externe et d’un service social comme parachèvement de la désinstitutionnalisation à l’Hôpital Saint-Michel-Archange de Beauport, 1961–72
Karine Aubin

Who Controls the Power over Pain? A Comparative History of Nurse Anaesthesia
Margaret Vigil-Fowler, Susanne Hillman, Sukumar Desai

Erasing the Personal Baseline: Graphing Responders to Psychiatric Drug Maintenance Therapy
Dorian Deshauer

Politics Ahead of Patients: The Battle between Medical and Chiropractic Professional Associations over the Inclusion of Chiropractic in the American Medicare System
Kenneth J. Young

“A Normal Amount of Masculine Hardness”: Representations of Male Nurses in 1960s West Germany
Christoph Schwamm

Borders and Blood Fractions: Gamma Globulin and Canada’s Fight against Polio, 1950–55
Stephen E. Mawdsley



Book Reviews / Comptes rendus

After Eunuchs: Science, Medicine, and the Transformation of Sex in Modern China by Howard Chiang
Mirela David

Une histoire des sexualités par Sylvie Steinberg (dir.)
Mathieu Laflamme

The Metamorphosis of Autism: A History of Child Development in Britain by Bonnie Evans
Milana Aronov

Un enfant à l’asile. Vie de Paul Taesch (1874–1914) par Anatole Le Bras
Marie-Claude Thifault

Broken: Institutions, Families, and the Construction of Intellectual Disability by Madeline C. Burghardt
Tyler Hnatuk

Handicap : quand l’archéologie nous éclaire par Valérie Delattre
Dimitri Tilloi-D’Ambrosi

Neurological Concepts in Ancient Greek Medicine par Thomas M. Walsche
Hélène Perdicoyianni-Paléologou

Vies d’hospice. Vieillir et mourir en institution au XIXe siècle par Mathilde Rossigneux-Méheust
Martin Robert

Be Wise! Be Healthy! Morality and Citizenship in Canadian Public Health Campaigns by Catherine Carstairs, Bethany Philpott, and Sara Wilmshurst
Courtney Mrazek

Le siècle des vérolés. La Renaissance européenne face à la syphilis par Ariane Bayle et Brigitte Gauvin (dir.)
Véronique Montagne

Du tabac pour le mort. Une histoire de la réanimation par Anton Serdeczny, et Jean-Claude Schmitt (préface)
Élisabeth Rochon

Migrant Architects of the NHS: South Asian Doctors and the Reinvention of British General Practice (1940s–1980s) by Julian M. Simpson
Peter Dickson

Managing Diabetes, Managing Medicine: Chronic Disease and Clinical Bureaucracy in Post-War Britain by Martin D. Moore
Ian Miller

Polio across the Iron Curtain: Hungary’s Cold War with an Epidemic by Dóra Vargha
Samantha Smith

Toxic Exposures: Mustard Gas and the Health Consequences of World War II in the United States by Susan L. Smith
Matthew S. Wiseman

Freud Wars. Un siècle de scandales par Samuel Lézé
Martin Chénard

Philosophie de la folie (1860). Réflexions biographiques d’un mélancolique sur la folie et son traitement moral par James Frame, et Marie-Hélène Brunel, Fanny Hercouët, Chantal Tanguy et David Allen (présenté et traduit)
Benjamin Theodore Levy

Le cabinet médical de Diderot. La part de la médecine dansl’élaboration d’une philosophie matérialiste par Gilles Barroux
Charles T. Wolfe

Ghost-Managed Medicine: Big Pharma’s Invisible Hands by Sergio Sismondo
Dorian Deshauer

Les femmes en sciences et techniques

Gouverner les sciences et les techniques, gouverner par les sciences et les techniques : quels enjeux pour les femmes ? (fin XIXe siècle – début XXIe siècle)


Appel à communications


29-30 juin 2020 Moscou (Russie)


L’histoire des femmes dans les sciences et les techniques a fait l’objet d’un véritable renouveau historiographique ces dernières années. Les travaux réalisés ont notamment montré que leur présence dans ces domaines, si elle s’était renforcée à partir de la fin du xixe siècle, était loin d’avoir été le résultat d’un processus continu et inéluctable : leur accession a été difficile et réversible, avec le maintien d’importantes discriminations jusqu’à nos jours.

Ce colloque souhaite participer à ce mouvement historiographique en s’intéressant peut-être moins aux femmes dans les sciences et les techniques en tant qu’actrices de pratiques situées qu’en se focalisant sur une dimension qui fait l’objet d’une préoccupation croissante de nos jours : à savoir la place et le rôle des femmes dans le gouvernement des sciences et des techniques, et dans le gouvernement par les sciences et les techniques.
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Ce colloque veut ainsi comprendre et historiciser les mécanismes variés et cumulatifs qui ont déterminé – bloqué, freiné, voire favorisé – la carrière des scientifiques et des ingénieures et leur accession à de hautes responsabilités, et ceci depuis la fin xixe siècle quand elles ont commencé à investir les sphères scientifiques et techniques du fait de l’essor de la scolarisation des filles. Paradoxalement, si ces domaines ont été des creusets de l’idéologie du progrès et de l’émancipation, les femmes y sont restées en position subordonnée : aujourd’hui encore, elles ne sont pas si nombreuses à y occuper des postes de direction et d’autorité. Mais se poser la question de leur accès aux instances de gouvernement des sciences et des techniques nécessite de se donner une perspective large qui, tout en évitant l’écueil de la collection de biographies, analyse par quels moyens les femmes, faute d’accès à ces instances, sont tout de même parvenues à peser sur le gouvernement des sciences et des techniques – que ce soit par leurs travaux ou en investissant des lieux périphériques. Cela suppose en retour de s’interroger sur les politiques déployées par des acteurs variés pour promouvoir les femmes dans ces domaines et vaincre les résistances rencontrées : il convient d’analyser le rôle joué par les sciences et les techniques en tant que ressources pour des politiques actives à l’endroit des femmes.

Ce colloque entend donc étudier un double mouvement, avec des femmes à la fois sujets et objets du gouvernement des sciences et des techniques.

Tous les domaines scientifiques et techniques peuvent être abordés, des mieux établis à ceux qui l’ont progressivement été au cours du xxe siècle et où la place des femmes a pu changer, l’aérospatial, le nucléaire et l’informatique en particulier. De même, toutes les aires culturelles et/ou tous les régimes politiques (libéraux et autoritaires) sont susceptibles d’être étudiés. L’exemple de la Russie où, au lendemain de la révolution d’Octobre, les bolcheviks affirmaient vouloir émanciper les femmes, tandis qu’ils prétendaient fonder leur projet de transformation sociale sur les savoirs scientifiques et techniques, signale tout l’intérêt qu’il peut y avoir à décentrer le regard et à comparer les aires culturelles et/ou les régimes politique – la comparaison devrait en retour nous autoriser à questionner les clivages nationaux, culturels et/ou politiques.

Différentes pistes de travail sont envisageables.

La première porte sur les femmes ayant accédé à des postes de direction : la formation scientifique ou technique reçue, leur carrière, et ce qui leur a permis d’accéder à des fonctions élevées dans l’éducation, la recherche ou l’industrie. Ainsi, en Grande-Bretagne, le cas de la biochimiste Marjory Stephenson, première femme à accéder à la Royal Society en 1945, alors que les barrières légales de l’accès aux sociétés savantes et à l’université avaient été supprimées en 1919, montre la résistance de la Royal Society à faire évoluer des statuts discriminatoires, ainsi que le rôle des critiques adressées dans la presse dans leur levée en 1943. Le questionnement ne porte pas que sur l’absence ou la présence des femmes, il concerne aussi le fonctionnement des institutions scientifiques et techniques, y compris dans les nominations : c’est s’attacher à caractériser le « plafond de verre » auquel les scientifiques et ingénieures se sont heurtées et à identifier les formes historiques et concrètes qu’il a pris. L’interrogation concerne enfin la manière dont les femmes ont cherché à contourner les difficultés qu’on leur a opposées dans les lieux légitimes de production et d’enseignement des sciences et des techniques en investissant d’autres espaces, telles les associations et les sociétés savantes.

Une deuxième piste peut être de se demander si les scientifiques et les ingénieures, une fois à des postes de direction, ont mis en œuvre des politiques spécifiques. Cette question d’un gouvernement typiquement féminin des sciences et des techniques est épineuse. Déjà soulevée dans l’historiographie à propos de la production des savoirs, elle a montré ses limites. Cependant, l’exemple de la chimiste Ida Maclean qui, après avoir été nommée assistant lecturer au département de chimie de l’université de Manchester en 1906, est devenue en 1920 la première femme à accéder à la London Chemical Society où elle a poursuivi son engagement de longue date en faveur des femmes à l’université, invite à porter l’attention sur au moins deux phénomènes. Le premier a trait aux mesures prises au sein des institutions scientifiques et techniques pour y améliorer la situation des femmes. Le second concerne les problèmes mis en avant par les femmes ayant accédé à des fonctions élevées : il s’agit de voir si elles ont soulevé des problèmes négligés ou non vus par les hommes et quelles actions elles ont lancées sinon pour les résoudre, du moins pour les traiter.

Une troisième piste vise à analyser comment différents protagonistes ont eu recours aux sciences et aux techniques pour remédier aux inégalités de genre dans la société. L’historiographie a souligné combien les savoirs – en particulier ceux issus de la biologie, mais pas seulement – avaient reproduit les préjugés de genre et naturalisé les inégalités entre les hommes et les femmes. Toujours dans la perspective de sonder la neutralité des sciences, l’interrogation porte toutefois ici plutôt sur la manière dont les savoirs ont pu contredire les stéréotypes et les normes de genre, et ceci en vue de comprendre comment on les a utilisés pour mettre en œuvre des politiques en faveur d’une meilleure reconnaissance statutaire et/ou salariale des femmes. Le cas certainement le mieux connu est celui des États-Unis où, avec la discrimination positive instaurée en 1967 pour les étudiantes comme pour les enseignantes, les universités sont devenues des lieux d’action et de réflexion pour les mouvements féministes. Mais l’État n’a pas été le seul acteur à œuvrer pour les femmes dans la société : des fondations et des grandes entreprises l’ont fait et continuent de le faire. À travers l’étude de ces initiatives, il doit aussi s’agir d’éclairer comment s’est construite l’articulation entre savoirs scientifiques, reconnaissance statutaire et redistribution économique. Lorsque ces initiatives ont coexisté avec des mesures d’émancipation visant d’autres groupes sociaux, il faudra tâcher d’analyser comment elles ont pu s’entrecroiser.

Une dernière piste a trait à la mise en récit de la réussite des femmes dans les sciences et les techniques. Le but est d’étudier non seulement comment les commentateurs la décrivent et l’expliquent, mais aussi comment des scientifiques et des ingénieures qui ont atteint des positions élevées le font elles-mêmes. Car il apparaît que la mise en récit de ces trajectoires par les hommes et les femmes mobilise souvent des motifs clairement sexués. Or ces discours ne sont pas sans incidence sur les préjugés et les stéréotypes de genre, que ce soit dans le sens de leur consolidation ou au contraire de leur déconstruction. Par exemple, les portraits de la mathématicienne Sofia Kovalevskaïa ont tantôt insisté sur ses qualités d’analyse, tantôt souligné combien elle était dépourvue de qualités féminines. L’examen de ces récits de trajectoire peut donc aider à appréhender le poids des représentations sur les choix de carrière des femmes.

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Ce colloque est organisé à la mémoire de Larissa Zakharova (1977-2019) qui, spécialiste de l’Union soviétique, a consacré une partie de ses travaux à l’histoire des techniques (https://www.cercec.fr/membre/larissa-dufaud-zakharova/). Portant sur les communications, son dernier ouvrage est intitulé : De Moscou aux confins les plus profonds. Communications, pouvoir et société en Union soviétique (à paraître aux Éditions de l’EHESS).

Le colloque, au cours duquel les interventions se feront en anglais, se tiendra les 29 et 30 juin 2020 à Moscou. Il entend donner lieu à un livre. Sont donc sollicitées des propositions inédites : les « papiers » devront être envoyés au moins deux semaines avant le colloque et les textes, remis au 1er novembre 2020 au plus tard.

Dans la mesure du possible, les organisateurs prendront en charge les frais de déplacement et de logement. 

Les propositions, de 3000 caractères max., doivent être déposées en anglais ou en français avant le 1er décembre 2019, sur le site de la conférence : https://gst2020.sciencesconf.org/submission/submit

Les questions peuvent être adressées à l’adresse suivante : gst2020@sciencesconf.org

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Organisateurs

Alain Blum (CERCEC / EHESS / INED)

Patrice Bret (CAK / CNRS)

Valérie Burgos Blondelle (Comité pour l’histoire du CNRS)

Françoise Daucé (CERCEC / EHESS / IUF)

Grégory Dufaud (Sciences Po Lyon / CEFR de Moscou / LARHRA)

Liliane Hilaire-Pérez (Université Paris-Diderot / EHESS / IUF)

Isabelle Lémonon Waxin (CAK / Cermes3)

dimanche 27 octobre 2019

Classe sociale et maladie mentale en Europe du Nord

Social Class and Mental Illness in Northern Europe



Petteri Pietikäinen, Jesper Vaczy Kragh



Routledge 
Series: Routledge Studies in the History of Science, Technology and Medicine
October 25, 2019 Forthcoming 
Reference - 222 Pages 
ISBN 9781138361690 



This book examines the relationship between social class and mental illness in Northern Europe during the 20th century. Contributors explore the socioeconomic status of mental patients, the possible influence of social class on the diagnoses and treatment they received in psychiatric institutions, and how social class affected the ways in which the problems of minorities, children and various ‘deviants’ and ‘misfits’ were evaluated and managed by mental health professionals. The basic message of the book is that, even in developing welfare states founded on social equality, social class has been a significant factor that has affected mental health in many different ways – and still does.

Psychologie, psychiatrie et psychanalyse

Psychologie, psychiatrie et psychanalyse : histoires croisées


Séminaire bimensuel



VENDREDI (14h.-16h.)
Lieu du séminaire : Centre Alexandre Koyré, 27 rue Damesme, 75013 Paris (5° étage). Métro Tolbiac : Ligne 7 – Bus 62 ou 47.

Jacqueline CARROY (Directrice d'études honoraire, E.H.E.S.S.), Jean-Christophe COFFIN (Maître de conférences, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis), AnnickOHAYON (Maître de conférences honoraire, Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis), Régine PLAS (Professeur honoraire, Université Paris Descartes), Thibaud TROCHU (Maître de conférences, École Supérieure du Professorat et de l'Éducation (E.S.P.E), Lille Nord de France)


Psychologie, psychiatrie et psychanalyse ont contribué et contribuent à constituer le champ des savoirs et des pratiques sur l’homme. Il nous semble important de développerà leur endroit une approche historienne. Soutenu par le Groupe d’Études Pluridisciplinaire d’Histoire de la Psychologie (GEPHP), ce séminaire a pour propos de confronterles histoires de la psychologie, de la psychiatrie et de la psychanalyse, et d’explorer les territoires dévolus à l’homme moral, physique et social dans une période allant du 18eau 20e siècle. Nous souhaitons privilégier la confrontation des approches et des points de vue afin de mettre en œuvre une histoire intellectuelle, culturelle et sociale dudomaine « psy ».

Ce séminaire est ouvert aux chercheurs et aux étudiants en histoire et en histoire des sciences, aux praticiens et aux chercheurs en psychologie, psychiatrie et psychanalyse etplus généralement en sciences humaines, ainsi qu’à toute personne intéressée.


18 OCTOBRE 2019 : Jean-Christophe Coffin, Identité sexuelle et devenir psychologique de l’enfant. Pronostics et inquiétudes des adultes, des années 1960 aux années 2000.

8 NOVEMBRE 2019 : Annick Ohayon (Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis), Carrières de femmes à l'université: quelques itinéraires en psychologie des années 1930 aux années 1960.

22 NOVEMBRE 2019 : Joelle Abi-Rached (chercheuse invitée à l'École normale supérieure et au Centre Alexandre Koyré), Une topographie de la folie au Proche-Orient : le cas de 'Asfuriyyeh.

6 DECEMBRE 2019 : Eva Yampolsky (Institut des Humanités en médecine/Chuv-Unil, Lausanne), La folie du suicide. Une histoire de la mort volontaire comme objet médical en France de la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux années 1870.

20 DECEMBRE 2019 : Xavier Riondet (Université de Lorraine, Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l'Éducation et de la Communication), L'antipsychologisme dans l'althussérisme des années 1960 et 1970.

17 JANVIER 2020 : Caroline Muller (Université de Rennes 2), Du récit de soi au récit qui soigne : la direction de conscience au XIXe siècle.

24 JANVIER 2020 : Autour de Jean Starobinski, journée d’études commune aux séminaires « Histoire des sciences humaines et sociales » et « Psychologie, psychiatrie et psychanalyse : Histoires, croisées », avec la participation de François Azouvi, Vincent Barras, Juan Rigoli, Maria Sàbado Novau, Aldo Trucchio et Fernando Vidal (le programme sera diffusé ultérieurement).

28 FEVRIER 2020 : Le programme de cette séance sera diffusé ultérieurement. 

13 MARS 2020 : Vinzia Fiorino (Université de Pise), La race et la folie : le cas de la « névrose juive ».

27 MARS 2020 : Rémy Amouroux (Université de Lausanne), « Le béhavioriste maudit »? Pierre Naville et la réception de Watson en France.

24 AVRIL 2020 : Scarlett Salman (Université de Paris-Est Marne La Vallée, LISIS [Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations, Sociétés]), Le problème des risques psychosociaux au travail. Eléments pour une généalogie.

29 MAI 2020 : David Armando (CNR, Naples, Istituto per la storia del pensiero filosofico e scientifico moderno), Entre Mesmer et Puységur : l'invention du somnambulisme artificiel.

La technologie et le patient consommateur

Technology and the Patient Consumer 

Call for Papers 



McGill University
Montreal, Quebec, Canada

June 3-4, 2020


Recent work in the history of medicine has focused on both technology in medicine and patients as consumers. Schlich/Crenner (2017), for example, have looked at meanings and mechanisms of technological change in surgery, while Alex Mold (2015) and Nancy Tomes (2016) have explored major changes in how patients seek medical information and treatment in U.S. and British healthcare since the late nineteenth century. Such works demonstrate the broad variety of possibilities encompassed by the category of “patient consumer” and various ways of investigating technology in medicine. They also suggest a number of intersecting questions and approaches for historians of science, medicine, and technology.

This workshop aims to bring together these fields of inquiry to explore how patient consumers have influenced technology in medicine. It queries how patients have chosen between different diagnostic and therapeutic technologies (procedures, devices, substances, etc.), how they have rejected or appropriated them, and how they have prompted or supported their development and use from the late nineteenth century to the present. In addition to tracing regional and temporal variations, the workshop will consider how critical differences of race, class, gender, sexuality, age, and ability have shaped patients’ relationships to medical technologies and consumerism. Situating this history in the many places where patients appear—including, but not limited to, domestic and clinical spaces—we draw upon the broader tools available in the history of science, medicine, and technology, and science and technology studies. 

Abstracts should be 300 words, with a title, name and institutional affiliation, and three keywords to describe your proposed paper. Speakers will deliver papers approximately 25 minutes in length, with time for Q&A, and participate in a two-day workshop in Montreal, Canada. The organizers are currently in the process of applying for funding to defray travel costs for participating scholars. Please send submissions with an updated CV to <conf2020@mcgill.ca> by the deadline of November 1, 2019, 5:00pm, EST. We will get back to you about your submission by December 20, 2019.

samedi 26 octobre 2019

Chirurgien de campagne sous le Roi-Soleil

Chirurgien de campagne sous le Roi-Soleil. Traité des playes de teste 1674

Antoine Boirel


L'Harmattan
Collection : Médecine à travers les siècles 
Octobre 2019
ISBN : 978-2-343-18569-9

.
Qu'est-ce qu'un chirurgien ou plus même, un "neurochirurgien", au XVIIe siècle ? Cette présentation de l'oeuvre de Maître Antoine Boirel, lieutenant des Maîtres-Chirurgiens de la ville d'Argentan, nous fait pénétrer dans un monde où le talent et le savoir de certains côtoient l'incompétence et le charlatanisme des autres. En publiant son Traité des Playes de Teste, Antoine Boirel fait connaître sa pratique quotidienne et offre un exemple à suivre aux jeunes chirurgiens. Parcourant pendant quarante ans la campagne normande pour soigner avec pragmatisme ses concitoyens, il apporte, sur la vie des familles normandes, du corps de santé « des chirurgiens, médecins, apothicaires » de province, au temps de Louis XIV, un témoignage d'une riche signification sociale et humaine.

Les médicaments et leur marché

Drugs and Drug Market


Call for Papers

American Journal of Qualitative Research

American Journal of Qualitative Research (AJQR) is pleased to announce a special issue on “Drugs and Drug Market” to be published in Spring 2020. The objective of this issue is to understand the current illegal drug market in various countries as a reference for policy makers and academics given the fact that qualitative research can provide more insight and information, which could be helpful for understanding the structure and dynamics of the illegal drug markets.

AJQR publishes purely qualitative research which includes but not limited to ethnography, interviews, content analysis, case studies, historical analysis and descriptive research. To that end, the guest editors welcome to have any manuscripts written in a variety of qualitative perspectives. We are specifically interested in having manuscripts from different countries and regions, which are coauthored by scholars and practitioners. The possible topics include, but are not limited to:

New Trends in Illegal Drug Market

Drug Trafficking 

New Psychoactive Substances

Drug Law Enforcement and Investigations

Drug Market in Correctional Institutions 

Legal and Policy Changes in Illegal Drugs 

Impact of Legalization / Decriminalization of Cannabis

Online Drug Market, Darknet and Cybercrimes

All manuscripts will be peer reviewed and should be between 3000-8000 words with an unstructured abstract of 150-200 words. Manuscripts must be written in English with APA format. The deadline for submission of the manuscript is March 31, 2020. Prospective authors are encouraged to submit their proposal (e.g., an abstract, a cover letter including authors’ name, title, institutional affiliation, and email address) to the guest editors, Dalibor Doležal (dolezal.dalibor@gmail.com) and Arif Akgul (arif.akgul@gmail.com) by December 1, 2019.

For more information about the journal, please check its website: https://www.ajqr.org

Special Issue Editors:
Dalibor Doležal
Department of Criminology
University of Zagreb, Croatia


Arif Akgul
School of Criminology & Security Studies
Indiana State University, USA

Contact Email: arifakgul@yahoo.com

Bourses du CHSTM

Fellowships of the Consortium for History of Science, Technology & Medicine

Call for applications

The Consortium for History of Science, Technology and Medicine invites applications for fellowships in the history of science, technology and medicine, broadly construed. Opportunities include:
  • Short-term Research Fellowships
  • Dissertation Fellowships
  • NEH Postdoctoral Fellowship
  • Fellowships in Residence
  • Research Fellowships for scholars of Medical Humanities from Brazil, India and South Africa


The Consortium comprises 27 educational and cultural institutions using their exceptional resources to promote academic and public understanding of the history of science, technology and medicine. 

The Consortium offers rich opportunities for research. Taken together, its collections of rare books, manuscripts and artifacts are unparalleled in historical depth as well as breadth. The Consortium also provides a vibrant, challenging and collegial community. Fellows participate in public and scholarly events, as well as informal reading and writing groups, held at the Consortium’s offices in downtown Philadelphia. 

Scholars residing in Brazil, India and South Africa and working in medical humanities and the history of medicine are eligible for additional support generously provided by the Wellcome Trust.

Visit our website at www.chstm.org for further information, including an online application form and a list of current and past fellows. The website also features: information about the fellowship programs of member institutions; descriptions of the exceptional collections in the museums, archives, and libraries of the Consortium; and a Consortium-wide search hub for rare books and manuscripts.

Applications for 2020-2021 must be submitted online by December 16, 2019.

Contact
Please email us if you have questions: info@chstm.org.

vendredi 25 octobre 2019

Politique du clitoris

Politique du clitoris

Delphine Gardey


Textuel
Collection « Petite Encyclopédie Critique »
Octobre 2019
13 x 19,8 cm, 160 pages, 15,90 €
ISBN : 978-2-84597-781-5 


Dessiné à la craie sur les trottoirs de nos villes, brandi lors des manifestations en faveur des droits des femmes, le clitoris s’affiche comme nouveau moyen d’action et de revendication. L’organe, longtemps dénié, méconnu ou réprimé s’affirme autant dans le champ scientifique et médical que dans l’espace public et politique.
Le montrer tel que les connaissances actuelles le décrivent est le moyen pour les femmes de se réapproprier leur corps, leur sexualité et leur histoire.
Quelle différence entre l’actuel clitoris 3D à taille réelle, le clitoris infantile de la théorie Freudienne ou les labia minora de la Renaissance ? 
Comment et pourquoi mesurer, disséquer, coudre, circoncire, exciser, réparer ou standardiser l’organe ? Quel clitoris pour quelle sexualité mais aussi quelle politique ?
Clitoris d’hier et d’aujourd’hui, clitoris savant et profane, clitoris d’Occident et d’Orient, clitoris hétéro ou lesbien, Delphine Gardey explore la façon dont les savoirs et les pratiques médicales façonnent et définissent l’expérience intime des femmes : un enjeu de lutte individuelle ou collective.

Santé reproductive, technopouvoirs et féminismes

Santé reproductive, technopouvoirs, féminismes

Séminaire de recherche REPROFEM 2019-20


Responsables : Sezin Topçu (sezin.topcu@ehess.fr), Bibia Pavard (bibiapavard@gmail.com), Chiara Quagliariello (chiaraquagliariello@yahoo.it) , Ilana Löwy (Ilana.LOWY@cnrs.fr


1er et 5e lundis du mois de 13 h à 16 h (salle AS1_24, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 4 novembre 2019 au 4 mai 2020. Séance supplémentaire le 8 juin 2020 (salle AS1_23, même horaire, même adresse)


Ce séminaire de recherche vise à enquêter sur les rapports des mouvements féministes au progrès technique et biomédical, et ce dans une perspective à la fois transnationale, socio-historique et intersectionnelle. Nous analyserons les relations en constante mutation entre genre, santé et action collective en nous appuyant sur la grande variété d’expériences, réflexions et actions féminines. Nous chercherons à saisir les controverses, débats et contestations relatifs aux technologies reproductives en lien avec les transformations des conceptions féministes de la nature, du biologique et du médical. Nous nous intéresserons également aux dénonciations, parfois croisées, des ‘dégâts’ de la société industrielle et de la biomédecine reproductive, décriés en tant que manifestations de multiples (in)justices reproductives et/ou environnementales. Seront ainsi mobilisées une kyrielle d’études empiriques allant des mouvements self-help d’avortement et d’accouchement aux réseaux internationaux d’opposition aux technologies reproductives lancés dès les années 1970 en passant par les ‘épidémiologies populaires’ engagées autour des effets secondaires de la pilule ou encore des médicaments consommés pendant la grossesse. 



Ce séminaire de recherche fait partie du projet ANR « Hypmedpro » coordonné par Sezin Topçu. Pour plus d’information sur le projet : https://hypmedpro.hypotheses.org




4 Novembre 2019 : Santé reproductive et mouvements selfhelp 

· Sezin Topçu et Bibia Pavard, Etat de lieux des recherches sur technopouvoirs et santé féministe

· Lucile Quéré (doctorante, Université de Lausanne), Pour une politique féministe de la reproduction : ambitions et ambivalences de la critique pratique du self-help gynécologique ».


2 Décembre 2019 : Obstétrique et féminismes (séance en anglais)

· Wendy Kline (professeure à l’Université de Purdue, USA), autour de Coming Home. How Midwives Changed Birth (2019, Oxford Univ. Press)

· Sezin Topçu, « Feminist » contestations of mainstream obstetrics in post May-1968 France


6 Janvier 2020 : Gynécologie médicale, pouvoir(s) expert(s) et critiques usagères

· Aurore Koechlin (doctorante en sociologie, Université Paris I), Les gynécologues médicales, les meilleures alliées des femmes ? D'une alliance entre profanes et professionnelles de la santé à la remise en cause du pouvoir médical.

· Anne-Charlotte Millepied (doctorante en sociologie et en études de genre, EHESS/ Université de Genève), L'ambivalence de l'errance. Les parcours des femmes atteintes d'endométriose, entre besoin de care et mise à distance critique de la médecine. 


3 Février 2020 : Pilules, hormones et féminismes en France

· Alexandra Roux, doctorante en sociologie, EHESS (Cermes3), INSERM-CESP U1018 équipe « Genre, santé, sexualité » , La pilule contraceptive, un symbole des luttes féministes difficile à contester (France, 1960-2000) ?

· Mylène Rouzaud-Cornabas, doctorante en sociologie INSERM-CESP U1018 équipe « Genre, santé, sexualité », La crise des pilules. Rendre visible le risque pour le rendre contestable. 


2 Mars 2020 : Justice reproductive, justice environnementale (séance en anglais)

· Katie Dow (chercheuse, ReproSoc, Cambridge University), Reproducing (Bio)Diversity? Kinship, Place and Identity Amongst Seed-Savers in London.

· Mounia El Kotni (postdoctorante, Fondation de France, CEMS-Ehess), Defending mother-earth in southern Mexico: when environmental concerns meet reproductive justice.


30 Mars 2020 : Les mouvements féministes face aux technologies reproductives et leurs revers (séance en anglais)

· Stevianna De Saille (chercheuse, University of Sheffield), Knowledge as Resistance: FINRRAGE, feminism and reprogenetic technologies 

· Michal Nahman (enseignante-chercheuse, University of the West of England, Bristol), Reproductive tourism, egg donation and anti-trafikking movements (titre à confirmer)


4 Mai 2020 : Avortement médicamenteux et réseaux d’action solidaire

· Silvia De Zordo (chercheuse Ramón y Cajal, Université de Barcelone), Laura Rahm (chercheuse post-doctorale, Université de Barcelone) & ERC BAR2LEGAB Team, Femmes qui voyagent en quête de soins d'interruption de grossesse: barrières à l’accès à l’avortement en Europe.

· Irene Maffi (professeure, Université de Lausanne), Avorter en Tunisie après la révolution de 2011 : ethnographie d’une association de défense des droits des femmes en matière de doits sexuels et reproductifs.


8 Juin 2020 : Santé reproductive à l’épreuve des courants religieux ou ‘anti-genre’

· Magali Della Sudda (Centre Emile Durkheim, Science Po Bordeaux), Nos corps ne vous appartiennent pas’: réappropriations de la santé reproductive et contestation des techno-pouvoirs dans les courants alterféministes catholiques en France.

· Sara Garbagnoli (doctorante, Université Paris 3), La question de l'avortement au sein des mobilisations 'anti-genre' en Italie



Informations pratiques : Ce séminaire est ouvert aux masterant.es, doctorant.es ainsi que (et dans la limite des places disponibles) chercheur.es, collègues et acteur.ices de terrain intéressé.es par les questions traitées. Les modalités de validation (6 ECTS) seront précisées pendant la 1ère session. Pour vous inscrire au séminaire, merci d'envoyer un mél aux organisatrices.

Dévaluations et contestations des savoirs légitimes

Dévaluations et contestations des savoirs légitimes


Appel à communications



Colloque organisé par le Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CESSP)
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne – Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

10-11 juin 2020

Les savoirs consacrés et les institutions qui les produisent et les diffusent voient actuellement leur légitimité contestée. Par exemple, dans le domaine de la santé, la médecine dite « conventionnelle » fait l’objet de critiques de la part de mouvements l’accusant de minimiser la dangerosité de ses pratiques (à l’image des mobilisations anti-vaccins) et des partisans d’autres techniques de soin (comme la naturopathie, l’aromathérapie, etc.) (e.g. Smith et Graham 2019). Dans le secteur du journalisme, les médias dits « traditionnels » voient la remise en cause de leur partialité (Bourdieu, 1996; Champagne, 2016) décuplée par la multiplication de canaux d’information alternatifs, supports de la diffusion massive de contenus – amateurs comme professionnels – critiques des arènes médiatiques dominantes (Badouard 2017 ; Ferron 2006). Dans la sphère scientifique, certaines disciplines comme les sciences du climat, les études de genre (Massei 2017) ou la sociologie voient leurs conclusions contestées au motif de leurs biais idéologiques supposés. Parallèlement, le renforcement récent de l’injonction à l’interdisciplinarité (Gingras et Heilbron 2016), les pressions croissantes à voir les connaissances scientifiques validées par un « impact » médiatique important (Flinders 2013) et la multiplication des revues et des conférences aux procédures d’évaluation plus ou moins rigoureuses (Beal 2012) complexifient le paysage scientifique et brouillent la frontière entre les savoirs validés par les pairs et ceux qui passent pour tel. La mode des « canulars » scientifiques rend d’ailleurs visibles certaines failles des savoirs à prétention scientifique en les tournant en dérision.

Les travaux existants tendent à étudier ces évolutions de manière sectorielle. Ce faisant, ils s’approprient fréquemment les grilles de lecture des acteurs de ces secteurs. Par exemple, les études des changements survenus dans le domaine de la médecine analysent souvent ceux-ci en termes de risques posés pour la santé publique par la diffusion des attitudes de « résistances » aux pratiques traditionnelles (e.g. Setbon et Raude 2010). De la même manière, les recherches sur les évolutions du secteur du journalisme se focalisent sur les logiques de diffusion des « infox » et sur les effets qu’elles peuvent avoir sur la vie démocratique (e.g. Allcott et Gentzkow 2017). Il en va de même pour le climato-scepticisme, fréquemment étudié sous l’angle de sa diffusion et des méthodes qui peuvent être déployées pour la limiter (e.g. Bain et al. 2012). Ainsi, d’un point de vue normatif, ces phénomènes sont majoritairement lus, dans les publications scientifiques comme dans le débat public, comme des pathologies qu’il faudrait contenir et guérir.

La sectorisation des travaux et leur reprise des grilles de lecture indigènes font écran à la construction de savoirs distanciés. Le pari de cette journée d’étude est qu’en dépit de leurs différences empiriques, ces multiples évolutions peuvent être analysées de concert pour mettre au jour les ressorts d’un processus commun : la dépréciation de la valeur des savoirs légitimes et des institutions qui les produisent. Il ne s’agit pas ici de questionner uniquement la fluctuation de la valeur des savoirs et les luttes dont ils font l’objet. Celles-ci sont depuis longtemps ce qui se joue dans les révolutions scientifiques (Kuhn 1962) et l’émergence des avant-gardes intellectuelles (Brun 2014), par exemple. De même, il ne s’agit pas de limiter l’analyse au fait que des organisations puissent naître ou décliner en lien avec la fortune de certaines connaissances. Ceci est également un phénomène connu – ainsi, par exemple, de laboratoires (Bontems et Gingras 2007) ou d’organisations professionnelles scientifiques (Boncourt 2015). Enfin, il ne s’agit pas de constater simplement la porosité relative des champs de production de connaissance, dont témoigne depuis longtemps le travail de professionnels qualifiés (juristes, économistes, biologistes, etc.) au sein d’entreprises privées. Il s’agit bien, en revanche, de questionner ce qui se joue dans la dérégulation et la remise en cause de l’autorité des grandes institutions qui, traditionnellement, jouent un rôle de consécration et de diffusion des savoirs dans les sociétés contemporaines – telles les sciences ou le journalisme. 

Les différentes formes de la dévaluation et de la contestation des savoirs légitimes semblent mettre en jeu des dynamiques similaires qui constituent autant d’axes de réflexion pour les propositions de communication : 

1) La première, chronologiquement, est celle des conditions et des modalités d’émergence de ces processus. Peut-on, d’une part, analyser ces processus comme les produits de stratégies individuelles ? Le cas échéant, a-t-on affaire à des stratégies motivées par des objectifs d’ordre intellectuel (promouvoir telle ou telle idée), économique (accumuler des ressources matérielles) ou autre ? Quelles sont, d’autre part, les configurations sociales qui créent les conditions de ces processus ? Les institutions existantes sont-elles dans un état de faiblesse particulier ? Les rapports de forces matériels et symboliques préalables sont-ils en train d’évoluer ? Des idées particulières sont-elles en voie de diffusion ? Quels sont les rôles du néolibéralisme, du nouveau management public et de la montée en puissance des logiques de marché ?

2) La deuxième est celle des répertoires d’action. Comment se mobilise-t-on pour promouvoir des discours ou des modes de consécration « alternatifs » ? Quels rôles jouent les nouvelles formes de communication – au premier rang desquelles les réseaux sociaux – aux côtés d’autres modalités d’action (création de structures organisationnelles, lobbying, recours au droit, etc.) ? En miroir, comment les institutions jusqu’alors dominantes réagissent-elles pour réaffirmer leur autorité ?

3) La troisième est celle des ressources mises en jeu dans ces luttes pour la production des discours légitimes. D’une part, sur quelles ressources économiques, sociales, organisationnelles et financières les mobilisations s’appuient-elles (McCright et Dunlap 2011) ? Quels sont les flux financiers qui sous-tendent les fluctuations de la valeur des connaissances ? Comment analyser, en d’autres termes, l’économie politique de ces transformations des champs – ou des marchés – de production des savoirs ? D’autre part, sur le plan symbolique, quels sont les registres de légitimation qui sont mobilisés dans ces processus ? Comment analyser l’usage tour à tour stigmatisant ou valorisant de certains labels (« complot », « alternatif », « oublié », etc.) et figures tutélaires (proximité au « peuple », aux « racines », à la « nature », etc.) ?

4) Il s’agit enfin de comprendre, en dernière analyse, quels sont les effets de ces processus sur les hiérarchies qui structurent les champs de production des savoirs. Au niveau individuel, comment est construite la (perte de) valeur d’un discours, d’une théorie, d’une œuvre ? Par quels mécanismes acquiert-on, ou perd-on, l’autorité nécessaire pour parler et être audible (Comby 2015) ? Qu’est-ce qui fait la valeur d’un discours et de son locuteur ? Au niveau structurel, comment évolue la (dé)régulation des champs de production de connaissances et des champs professionnels qui leur sont associés ? Les logiques de consécration se transforment-elles et, si oui, comment ? Observe-t-on des malentendus, ou au contraire des consensus, sur la valeur des produits intellectuels en circulation ?

Les propositions de communication (300 à 500 mots) peuvent être envoyées à l’adresse colloquecessp2020@gmail.com jusqu’au 15 décembre 2019. Elles s’ancreront dans un matériau empirique. Elles pourront porter sur des terrains sectoriels et nationaux variés et reposer sur divers types de méthodes. Elles pourront aussi prendre pour objet des cas historiques entrant en résonance avec les évolutions contemporaines, à l’image par exemple des critiques émises par la sociologie marxiste dans les années 1970 à l’encontre des formes d’autorité acquises par les professionnels de la production des savoirs (Sapiro 2019). Le colloque vise la production d’une publication collective.

Calendrier
Date limite de proposition de communication : 15 décembre 2019.
• Notifications d’acceptation : janvier 2020.
• Envoi des contributions : mai 2020.
• Colloque : 10 et 11 juin 2020

Comité d’organisation

Antoine Aubert, Thibaud Boncourt, Jean-Michel Chahsiche, Quentin Fondu, Claire Ruffio, Arnaud Saint-Martin, Gisèle Sapiro.

jeudi 24 octobre 2019

Histoire du corps


History of the Body 



Willemijn Ruberg



Red Globe Press 
Pages: 164


The body has come to occupy a central place in cultural history, with historians consistently exploring such themes as the history of disease, disability, beauty, and sexuality. This engaging and concise book offers a clear introduction to the history of the body, introducing a wide array of conceptual approaches to the field. It delineates the topic of body history and its origins in cultural history and gender history, distinguishing it from related disciplines such as the history of the self, the history of medicine, the history of emotion and gender history. Bringing in a wealth of thought-provoking examples from historical writing, it goes on to explore a range of themes, including racism, anorexia, gender and sexuality, psychoanalysis and agency. 

With further reading and explanations of key concepts provided throughout, this wide-ranging yet accessible text is the first introductory book to address this vibrant field from a theoretical perspective. It is ideal for students of historiography, medical history or the history of the body.




Willemijn Ruberg is Associate Professor in Cultural History at Utrecht University, The Netherlands. She has published extensively on the history of the body, emotion, gender, knowledge and forensic medicine. She is currently leading the research project ‘Forensic Culture: A Comparative Analysis of Forensic Practices in Europe, 1930-2000’, funded by an ERC Consolidator Grant (2018-2023).

Médecine et philosophie en Italie médiévale et moderne

Filosofia e medicina in Italia fra medioevo e prima età moderna


IV Convegno internazionale della Societas artistarum


Università degli Studi di Milano
Dipartimento di Filosofia ‘Piero Martinetti’

Milano, 7-8 novembre 2019


Organizzatori: Luca Bianchi e Luigi Campi
Con il patrocinio della Società Italiana per lo Studio del Pensiero Medievale (SISPM)


Giovedì 7 novembre

Aula Crociera Alta di Giurisprudenza, Via Festa del Perdono 7

9.15 Saluti: Luca Bianchi e Olga Weijers

Sessione 1 – Presiede Olga Weijers | IRHT – Societas artistarum

9.45 Jacques Verger | EPHE
Lectio magistralis: ‘Arts et médecine dans les universités italienne au Moyen Âge: un lien nécessaire?’

10.30 Pausa

10.45 Danielle Jacquart | EPHE
‘Médecine et philosophie à Salerne à la fin du XIIe siècle’

11.30 Giuseppe Mandalà |Università degli Studi di Milano
‘Medicina e filosofia alla corte dei re di Sicilia (XII-XIV sec.): stato dell’arte e prospettive di ricerca’

12.15 Pausa pranzo

Sessione 2 – Presiede Luca Bianchi | Università degli Studi di Milano

15.00 Aurélien Robert | CNRS – Université de Tours
‘I rapporti tra anima e corpo secondo Taddeo Alderotti, medico e filosofo della fine del Duecento’

15.45 Andrea Tabarroni |Università degli Studi di Udine
‘Palestre, problemata, quodlibeta: le forme della disputa nello Studio bolognese di medicina e arti fra XIII e XIV secolo’

16.30 Pausa

16.45 Dragos Calma | University College Dublin
‘La noétique d’Antoine de Parme: doutes et hypothèses’

17.30 Gianfranco Fioravanti | Università degli Studi di Pisa
‘Antonio da Parma tra filosofia e medicina. Il commento al Canone di Avicenna, le Questiones super De generatione e Super libros Methaurorum.


Venerdì 8 novembre

Sala Napoleonica – Palazzo Greppi, via Sant’Antonio, 12

Sessione 4 – Presiede Onorato Grassi | LUMSA Roma – UCSC \Milano – SISPM

9.00 Chiara Crisciani | Università degli Studi di Pavia
‘Silenzi, parole e discorsi del medico: tra scienza, filosofia e retorica’

9.45 Joël Chandelier | Université Paris 8
‘Médecine et économie au XIVe siècle: l’intérêt pour les Economiques d’Aristote chez quelques médecins italiens’

10.30 Gabriella Zuccolin | Università degli Studi di Pavia
‘I gemelli come casi controfattuali tra medicina e filosofia nel Medioevo’

11.15 Pausa

11.30 David Lines | University of Warwick
‘L’insegnamento della filosofia a Bologna’

12.15 Elisa Andretta | CNRS Lyon
‘Della natura delle acque. Filosofia e medicina nel Del Tevere di Andrea Bacci (Roma, 1576)’.


13.00 Conclusione dei lavori


14.30 Visita all’Archivio Storico della Ca’ Granda

Séminaire JAS-EASTM

1st Annual Joint Atlantic Seminar for the History of East Asian Science, Technology, and Medicine (JAS-EASTM)

Call for papers

Dates: April 17-18, 2020

Location: Johns Hopkins University, Baltimore, MD

We are thrilled to announce the inaugural Joint Atlantic Seminar for the History of East Asian Science, Technology, and Medicine, to be held on April 17-18 at Johns Hopkins University.

JAS-EASTM seeks to inspire a tradition of collegiality across the Eastern seaboard, including the Northeastern United States and Southeastern Canada. The goal of the seminar is to bring together scholars at various stages of their careers working on an array of topics related to the history of science, technology, and medicine in East Asia. JAS-EASTM will provide a friendly setting for scholars to engage with each others’ work and receive supportive feedback.

Interested junior scholars (graduate students and recent PhDs) are invited to submit a presentation proposal on any topic related to the history of EASTM from ancient times to the present. Possible topics include (but are not limited to) production and movement of knowledge and artifacts, transformation and reinvention of practices and traditions, infrastructure studies, the history of computers and computing, representations of science and scientists, etc. Individual paper proposals should be submitted through the JAS-EASTM website (https://jaseastm.org/) and include an abstract of fewer than 300 words and a short bio. The deadline for submission is December 20th, 2019 (EST). Notifications will be sent out in late January or early February.

Participation in the seminar is not limited to presenters, and we encourage anybody interested to register and attend. Registration for the seminar will begin in February.

For all inquiries, please write to jaseastm2020@gmail.com.


2020 JAS-EASTM is sponsored by the Department of History of Science and Technology, the Department of the History of Medicine, and the East Asian Studies Program at Johns Hopkins University.

mercredi 23 octobre 2019

Alexandre Lacassagne

Alexandre Lacassagne, médecin du crime

Amos Frappa 
 
Éditeur FAGE
Collection : Dilaceratio corporis
Paru le 5 Septembre 2019



Le parcours d'A. Lacassagne (1843-1924), professeur de médecine légale à Lyon et expert auprès des tribunaux. Dès 1881, il travaille sur la morgue flottante, située sur un bateau-lavoir amarré sur la rive droite du Rhône où il procède aux autopsies. Pendant 33 ans, il développe son intérêt pour les criminels, les fous ou les marginaux, et participe à l'élaboration de l'anthropologie criminelle.

Bourses de recherche de la BSHP

Research Grants - British Society for the History of Pharmacy


Call for applications


BURNBY MEMORIAL BURSARY 2019

Applications are open for researchers to apply for the Burnby Memorial Bursary, awarded in memory of Dr. Juanita Burnby, pharmacist and former president of the British Society for the History of Pharmacy (BSHP).

The BSHP offer a Bursary of £500 annually to a student at, or associated with, a School of Pharmacy or other higher educational establishment.

The winner of the Bursary will undertake to give a 20 minute presentation at the Annual Spring Conference of the British Society for the History of Pharmacy. This must be based on a piece of original work on a topic on the History of British Pharmacy. The Conference will be held on 29 - 31 March 2019 in Portsmouth.

An intending applicant for the Bursary should complete an application form (available online or from the BSHP Honorary Secretary) which asks for details of the applicant, together with a brief description of the topic on which the presentation is to be made.

Applicants should complete an application form and returned by 30 November 2018 to the Honorary Secretary. 


The successful applicant will be informed by 31 December 2018.


Please send all enquiries and completed forms to: honsec@bshp.org
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RESEARCH GRANT 2019

Applications are open to all pharmacists, pharmacy technicians, pharmaceutical sciences and anyone studying in these areas for the British Society for the History of Pharmacy (BSHP) Research Grant 2019.

This new award from the BSHP will offer an annual grant of £500 to support a project in the history of pharmacy. The award is aimed at pharmacists, pharmacy technicians or students of pharmaceutical sciences. The grant can be awarded as one single £500 award or split into two £250 grants for research over two years. The award also includes membership to the BSHP for the duration of the project.

The completed work will be presented as a short presentation, or poster, at a BSHP conference and/or the BSHP session at a BPSA Conference within 2 years of the award being made.

Applicants should complete an application form and returned by 30 November 2018 to the Honorary Secretary. 

The successful applicant will be informed by 31 December 2018.

Please send all enquiries and completed forms to: honsec@bshp.org