Cuisine et diététique à Rome : IIIe siècle av. J.-C. – IVe siècle ap. J.-C.
Soutenance de thèse de Dimitri Tilloi-D'Ambrosi
Université Jean Moulin Lyon III - 15 Quai Claude Bernard (Salle Caillemer) - 69007 Lyon
Membre du jury :
Mme Bernadette Cabouret (Université Jean Moulin Lyon III)
M. Christophe Badel (Université Rennes II)
Mme Véronique Boudon-Millot (CNRS - Université Paris IV)
Mme Isabelle Boehm (Université Lyon II)
M. John Wilkins (Université d’Exeter)
Mme Marilyn Nicoud (Université d’Avignon)
L’historiographie de l’alimentation dans le monde romain a connu ces dernières années un développement considérable. Parmi la multitude de domaines qu’elle recouvre, la médecine représente un vaste champ à explorer tant les interactions avec le monde des cuisiniers sont importantes. La diététique antique s’intéresse de près au choix des aliments, à leur préparation et aux modalités de leur consommation. L’héritage d’Hippocrate dans ce domaine est largement repris par Galien ainsi que par d’autres médecins, encyclopédistes et moralistes d’époque impériale. L’un des enjeux de cette étude est d’abord de définir la meilleure façon de cuisiner et de manger sain pour la médecine, après avoir envisagé les hiérarchies alimentaires de la diététique. L’analyse des critères de choix de la nourriture, des règles pour la cuisiner, du goût qui en résulte doit permettre de mieux comprendre dans quelle mesure la cuisine définie par les médecins correspond à celle appréciée par les gourmets. Le croisement des sources médicales avec les sources littéraires de natures variées (satiriques, romanesques, épistolaires, biographiques) conduira ensuite à évaluer le degré de pénétration des principes de la diététique dans les mentalités et dans les pratiques alimentaires au sein de la société romaine. Les différentes étapes du repas romain peuvent être analysées à la lumière des textes médicaux pour déceler l’influence de l’enseignement des médecins. Au-delà des enjeux diététiques, manger sain relève d’enjeux moraux, culturels et sociaux qu’il convient d’analyser pour déterminer l’articulation entre l’idéal de l’homme romain et le comportement alimentaire. Néanmoins, cuisiner et manger sain dans l’Empire romain n’est pas univoque. Il convient d’envisager également la diversité géographique et sociale par le biais des différentes sources. Les attitudes face aux contraintes du régime peuvent également être contrastées et conduire à la transgression des normes élaborées par la diététique.
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