L’ordinaire de la folie. Penser les désordres mentaux en Afrique
Appel à contributions
Appel à contributions
Dossier coordonné par Gina Aït Mehdi (Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains, Univ. libre de Bruxelles) et Romain Tiquet (Département d’Histoire, Université de Genève)
Ce numéro sur la folie en Afrique part du constat que la littérature sur le thème reste pour beaucoup fragmentaire et fragmentée. Cet objet de recherche est en effet sous bien des abords inexploité et relativement isolé de certaines approches contemporaines produites hors du continent. D’autre part, la littérature existante est très inégale suivant les espaces géographiques et les disciplines. Nous appelons dès lors des chercheurs issus des sciences humaines et sociales à participer au dialogue interdisciplinaire sur la question des troubles mentaux sur le continent.
Les définitions épistémologiques de la folie se révèlent polymorphes selon les disciplines et les approches théoriques mobilisées (Lovell et al., 2013). Dès lors, le processus de labeling (Becker, 1963), de qualification de la folie se trouve au coeur de ce numéro. Nous nous appuyons en effet sur une définition qui envisage la folie comme une catégorie sur laquelle de multiples croyances, représentations et savoirs sont projetés. En envisageant les définitions et les assignations de la folie comme mouvantes et non figées, il est permis de rendre compte de la diversité des pratiques, des représentations et des croyances à travers lesquelles la folie est appréhendée, contrôlée, traitée, vécue, etc.
En prenant comme point d’ancrage la question de l’étiquetage de la folie, il est aussi possible de se demander comment, pour différentes instances (politique, famille, etc.), la folie d’un individu est jugée tolérable, et quand – mais aussi où - devient-elle trop transgressive, voir dangereuse (d’un point de vue physique, social, moral ou politique).
La thématique de la folie a été abordée de manière différente dans le temps, les disciplines et les espaces. Au cours de la période coloniale, de laquelle sont nés les premiers travaux sur le sujet, la recherche sur la folie s’est articulée à une idéologie différentialiste, documentée par l’anthropologie et validée dans les études cliniques, où « le [dit] primitif pouvait apparaitre comme une image exemplaire de l’aliénation mentale » (Mouralis, 1993 : 47). Ce corpus de textes hétérogènes, pour la plupart écrit par des aliénistes coloniaux – voir Collignon (2006) et Akyeampong (2015) pour une bibliographie détaillée –, s’est alors imposé dans certains espaces politiques comme l’un des instruments de domination du pouvoir colonial. Il a constitué par la suite un « savoir-témoin » des processus politiques et scientifiques qui contribuèrent à construire l’identité de l’africain ou du colonisé dans une perspective monolithique et racialiste (Porot, 1926 ; Carothers, 1953), et dont Frantz Fanon sera l’un des précurseurs de la critique (Fanon, 1961). La thématique du trouble mental constitua également un terrain fécond des recherches après les indépendances avec la publication de nombreux travaux au croisement des études en psychiatrie et en sciences sociales. Influencé par l’antipsychiatrie et l’ethnopsychiatrie, plusieurs cliniciens – en particulier Thomas Lambo (1961), psychiatre nigérian, et Henri Collomb psychiatre français en poste au service psychiatrique de l’hôpital Fann de Dakar à la fin des années 1950 – ouvrirent la voie à des réflexions sur la « psychiatrie africaine » (Kilroy-Marac, 2019).
L’historiographie disponible sur la folie en Afrique s’est principalement attelée à l’étude de la construction d’un savoir psychiatrique en situation coloniale. À ce titre, la littérature anglophone est pionnière dans ce champ de recherche, du fait de l’émergence relativement précoce d’une assistance psychiatrique dans les territoires coloniaux britanniques, et ce dès la phase de conquête terminée. La psychiatrie coloniale en Afrique y est alors étudiée comme un outil parmi d’autres de contrôle social au service d’une mise en valeur rationnelle du monde colonisé (Vaughan, 1983 ; McCulloch, 1995 ; Oyebode, 2006). Cette approche « constructionniste » rejoint d’ailleurs un trait caractéristique de l’historiographie sur la santé en situation coloniale qui souligne comment la médecine a contribué à façonner « l’Africain » comme objet de connaissance et à élaborer des systèmes de classification et des pratiques intrinsèques au fonctionnement du pouvoir colonial (Vaughan, 1991 ; Marks, 1997, Lachenal, 2014). Un certain nombre de travaux historiques ont été publiés ces dernières années sur la psychiatrie en Afrique francophone, cependant le plus souvent cantonnés à l’Afrique du Nord et plus particulièrement à l’Algérie (Keller, 2007 ; Studer, 2015). L’histoire de la psychiatrie coloniale en Afrique subsaharienne francophone est quant à elle principalement limitée aux travaux de défrichage institutionnel de René Collignon (1983 ; 1999 ; 2002) ou de quelques articles de la revue Psychopathologie Africaine (voir par exemple Collomb, 1975; Osouf, 1980). Les recherches sur d’autres espaces africains marquent quant à eux un certain retard, en particulier les anciens territoires sous domination portugaise, belge ou allemande (Akyeampong, 2015).
Plus récemment, d’autres auteurs – psychiatres, psychologues, sociologues, anthropologues, linguistes - donnèrent également une place prépondérante à la recherche sur la folie à partir de l’étude des « cultures africaines », oeuvrant notamment à (re)penser les dispositifs cliniques, et à questionner l’articulation entre les soins (Beneduce et Koumare, 1993 ; Corin, Uchoa, Bibeau, 1993 ; Bondaz et Jeannet, 2013). Ces recherches donnèrent lieu à des travaux sur la maladie (mentale), les croyances dites magico-religieuses, les soins thérapeutiques locaux, les cadres nosologiques de la maladie (mentale), mais restèrent toutefois portées par des questionnements et des approches dans lesquels la centralité de la « culture africaine » put parfois constituer un enfermement épistémologique.
Enfin, un ensemble d’études à la croisée de la sociologie, de l’anthropologie et de la psychiatrie ont aussi investi le thème de la folie en lien avec des enjeux de santé globale. Dans la lignée des travaux plus anciens de la clinique, les usages des catégories médicales psychiatriques sont étudiés en confrontation avec le terrain de la psychiatrie africaine contemporaine (Read, 2012). D’autres, bien moins nombreux, interrogent le vécu des patients à travers les interprétations plurielles des symptômes mentaux (voir par exemple Droney, 2016). De même, la santé mentale est interrogée à partir des enjeux contemporains des migrations ou des guerres (enfants-soldats, traumatisme, etc.) (Murphy, 2015), ou encore de l’errance (Diagne, 2016).
Enfin, un ensemble d’études à la croisée de la sociologie, de l’anthropologie et de la psychiatrie ont aussi investi le thème de la folie en lien avec des enjeux de santé globale. Dans la lignée des travaux plus anciens de la clinique, les usages des catégories médicales psychiatriques sont étudiés en confrontation avec le terrain de la psychiatrie africaine contemporaine (Read, 2012). D’autres, bien moins nombreux, interrogent le vécu des patients à travers les interprétations plurielles des symptômes mentaux (voir par exemple Droney, 2016). De même, la santé mentale est interrogée à partir des enjeux contemporains des migrations ou des guerres (enfants-soldats, traumatisme, etc.) (Murphy, 2015), ou encore de l’errance (Diagne, 2016).
Objectifs du dossier
L’angle d’attaque de cet appel est de considérer la folie comme « une tragédie de l’ordinaire » (Lovell et al., 2013 : 25). Nous appelons les contributeurs et contributrices à réfléchir depuis leur(s) terrain(s) d’enquête et les méthodes de recherche propres à leur(s) discipline(s) à partir des notions conceptuelles du quotidien et de l’ordinaire, entendues comme une attention portée à ce qui est de l’ordre du commun. Nous reprenons à ce titre l’appel de Georges Perec qui soulignait dès 1989 tout l’intérêt qu’il y a à analyser « ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel » (Pérec, 1989 : 11). Ce regard porté sur l’ordinaire permet ainsi de rendre compte des formes quotidiennes et multiples de gouvernement et de vécu de la folie sur le continent africain.
Les structures psychiatriques restent limitées en Afrique et la clinique constitue bien souvent un lieu parmi d’autres où les individus atteints de troubles mentaux sont pris en charge. Ne s’intéresser qu’aux seuls espaces de la clinique psychiatrique ferait alors courir le risque de proposer un cadre sur-interprétatif, dans une sorte de « monothéisme totalisant » (Certeau, 2002) qui laisserait de côté les approches prenant en compte la multiplicité des pratiques et des lieux. Dès lors, ce numéro propose de réfléchir à une approche multi-située témoignant de la multiplicité des inscriptions institutionnelles et sociales de la folie, et de ses modes de gouvernement quotidien : le tribunal, la prison, le poste de police, l’espace rituel et religieux, mais aussi le marché, la rue, le village ou l’espace domestique.
Nous souhaitons par ailleurs proposer une approche comparée et sur la longue durée afin de rendre compte de la multiplicité des représentations, des discours et des pratiques dans la prise en charge et le vécu de la folie, tout autant que de souligner un certain nombre de similitudes, de connexions et de circulations (de modèles et d’hommes) entre pays.
Nous appelons également des contributions qui questionnent l’ordinaire de la folie au travers d’une étude au « ras des sources » et au « ras du sol » en intégrant l’analyse à plusieurs échelles, du local au transnational afin de rendre compte du fossé entre discours, pratiques et expériences individuelles de la folie. Plus largement, ce sera l’occasion de souligner les enjeux méthodologiques propres à chaque discipline au regard de l’étude de la folie en Afrique. Nous souhaiterions ainsi pouvoir mêler des contributions mobilisant la démarche ethnographique ou les enquêtes orales, tout autant que les archives, en particulier les archives psychiatriques, encore peu explorées dans les études africaines. La mobilisation de corpus de presse, de nouvelles ou romans africains ou encore de sources audiovisuelles (photos, cartes postales, films ou créations télévisuelles) pour interroger les imaginaires populaires de la folie est aussi bienvenue. Ce dossier souhaite en effet s’intéresser à la fois aux discours et pratiques qui sont produits par le politique et les sociétés sur la folie en Afrique, mais interroge aussi ce que dit la folie du politique et de la société sur le continent.
À travers la construction d’un regard ordinaire sur la folie en Afrique et en faisant dialoguer différentes disciplines des sciences humaines et sociales, ce numéro engage ainsi à mieux comprendre les enjeux épistémologiques contemporains de la folie, tant sur le continent qu’en discussion avec des perspectives plus globales.
Trois axes principaux pourront être explorés dans ce numéro, même si l’appel reste ouvert à d’autres sujets en lien avec la thématique de la folie en Afrique.
Définir, nommer, représenter la folie
Dans un premier axe, nous appelons des contributions qui interrogent les représentations diverses mais aussi l’émergence et l’utilisation de définitions multiples du désordre mental pour caractériser, identifier et diagnostiquer les populations sur la longue durée.
La préoccupation centrale des administrations coloniales n’était pas tant la définition d’un « Africain fou » qu’une constante réaffirmation de l’altérité essentielle, intrinsèque des populations colonisées par rapport au colonisateur, dépeint comme supérieur et rationnel dans le cadre de la mission civilisatrice (Conklin, 1997 ; Collignon, 1999). Le besoin d’objectiver et de distancier l’Autre apparaissait donc moins urgent dans un contexte où chaque colonisé était déjà dans un sens un « Autre ». Qu’en est-il après les indépendances, lorsque les dichotomies colonisateur/colonisé et
Blanc/Noir s’estompent ? Les nouvelles élites postcoloniales au pouvoir doivent définir une nouvelle rationalité et redéfinir la frontière entre ce qui est jugé « normal » et, ce faisant, ce qui est « anormal ». Comment, par ailleurs, cette frontière relative et toujours mouvante a-t-elle évolué jusqu’à une période plus récente ?
Blanc/Noir s’estompent ? Les nouvelles élites postcoloniales au pouvoir doivent définir une nouvelle rationalité et redéfinir la frontière entre ce qui est jugé « normal » et, ce faisant, ce qui est « anormal ». Comment, par ailleurs, cette frontière relative et toujours mouvante a-t-elle évolué jusqu’à une période plus récente ?
Afin d’éviter une approche qui ne se focaliserait que sur la construction d’un discours médical ou politique sur la folie, il est aussi important de prendre en compte l’influence des modèles locaux qui construisent au quotidien les définitions des troubles mentaux dans les sociétés d’Afrique de l’Ouest. Sur ce sujet, les chercheurs (cliniciens et/ou anthropologues) se sont, de longue date, intéressés au domaine de la possession, des actes de sorcellerie ou du maraboutage (à titre d’exemples voir Zempleni, 1968 ; Sow, 1978 ; Fassin, 1984 ; Warnier, 2017), soulevant également des critiques quant à la surinterprétation de ces dispositifs et croyances locales comme relevant de la folie – au sens de trouble mental (Olivier de Sardan, 1994). Quels ont été depuis ces débats les avancées théoriques sur ce sujet ? Quelles sont, dans les sociétés contemporaines, les catégories plurielles et les acceptions ordinaires de la folie ? Comment sont-elles créées et réinventées selon les situations et les trajectoires ? Nous sommes à ce titre intéressés par des contributions qui viendraient par exemple éclairer les usages des catégories en fonction des lieux investis, ou encore la recherche d’une désignation qui peut émaner d’un état symptomatologique instable ou considéré comme anormal. Ainsi, il convient d’étudier dans ce premier axe l’évolution des catégories institutionnelles de la folie, à la croisée entre le politique et la clinique. Il s’agit aussi de considérer les transformations et les usages ordinaires des catégories émiques de la folie en accordant une place importante à la plasticité des désignations selon les espaces, les situations sociales et les contextes. Enfin, interroger les processus d’identification multiples du trouble mental permet de souligner les stratégies mises en oeuvre par des acteurs divers pour jouer avec les catégories mouvantes de la folie.
Pratiques ordinaires et gouvernement quotidien de la folie
Appréhender les croyances et les représentations de la folie, multiples et labiles, invite dès lors à s’intéresser également aux espaces dans lesquels la folie se déploie (urbains, ruraux, domestiques, publics, institutionnels, etc.), ainsi qu’aux modes de traitement qui lui sont ou lui ont été associés (asilaire, thérapeutique, carcéral, familial, religieux, sacré ou mystique, etc.).
Sur le modèle de l’asile, le premier outil thérapeutique de la psychiatrie coloniale fut l’enfermement, outil de contrainte des corps, assorti du « traitement moral », outil de contrainte mentale. Bien que le modèle de l’asile colonial perdure après les indépendances, les années 1960 marquent un tournant et le début d’une période d’émergence de nouveaux acteurs et d’innovation en matière de santé mentale. Les contributions s’intéressant au rôle joué par certains acteurs internationaux (OMS, ONG, etc.) ou à l’influence de l’ethnopsychiatrie ou du lien entre psychiatrie et médecine « traditionnelle » sont les bienvenus.
Sur le modèle de l’asile, le premier outil thérapeutique de la psychiatrie coloniale fut l’enfermement, outil de contrainte des corps, assorti du « traitement moral », outil de contrainte mentale. Bien que le modèle de l’asile colonial perdure après les indépendances, les années 1960 marquent un tournant et le début d’une période d’émergence de nouveaux acteurs et d’innovation en matière de santé mentale. Les contributions s’intéressant au rôle joué par certains acteurs internationaux (OMS, ONG, etc.) ou à l’influence de l’ethnopsychiatrie ou du lien entre psychiatrie et médecine « traditionnelle » sont les bienvenus.
D’autre part, déjà présente pendant la période coloniale à travers la répression de la marginalité et du vagabondage, la gestion policière de la folie constitue un trait caractéristique de la prise en charge du désordre mental en postcolonie (Mbembe, 2000). Elle consiste à l’emprisonnement ou à la répudiation des fous, hors de la ville, par des actions de rafle et de déguerpissement, dans un souci à la fois eugénique d’« hygiène publique » et de lutte contre un supposé parasitisme. Elle participe par ailleurs à une politique plus globale d’effacement, d’invisibilisation de la folie et de la marginalité dans l’espace urbain.
Ce second axe jette alors les bases d’une réflexion multi-située de la folie en Afrique pour interroger le gouvernement ordinaire de la folie, appelant des articles qui investissent tout autant le caractère thérapeutique (clinique psychiatrique, recours aux tradipraticiens, etc.) que la gestion policière et répressive (rafles, enfermement, etc.) sur la longue durée.
Vivre au quotidien les troubles mentaux
Le questionnement au coeur de ce troisième axe est le suivant : que nous disent les expériences d’individus touchés par la folie des tensions qui traversent la société dans laquelle ils agissent et évoluent ? Il convient en effet tout autant de nous demander comment les espaces ainsi que les ancrages institutionnels et sociaux de la folie se transforment, mais aussi comment les individus atteints de troubles mentaux, les vivent au quotidien.
Il est intéressant dès lors d’opérer un changement d’échelle pour se concentrer sur les individus, sur les fous, envisagés non pas comme simples objets d’un savoir politique ou médical mais comme sujets et acteurs de leurs propres histoires. Nous attendons des contributions qui envisagent la folie comme une expérience ordinaire, en se focalisant sur les individus, tout autant que sur les dynamiques relationnelles, avec la société ou la famille par exemple (Ait Medhi, 2018).
S’intéresser à l’expérience de la folie c’est aussi s’intéresser au « langage du fou », à la façon dont l’individu décrit ses symptômes, à la façon dont il a de se raconter lui-même (Bonhomme, 2009). Plus largement, nous pensons que les récits (écrits ou oraux) des individus fous, y compris lorsqu’ils sont délirants, renseignent sur la condition individuelle mais aussi sur la réalité de la société et de l’époque dans lesquelles ils s’inscrivent (Sadowsky, 1999). Il s’agit alors de « penser par cas » (Passeron et Revel, 2005) c’est à dire raisonner à partir de singularités, à partir des parcours individuels. Cette échelle d’observation porte l’attention sur ces « vies minuscules » qui livrent une version certes discrète mais aussi alternative de la réalité sociale et politique dans laquelle ces personnes évoluent.
S’intéresser à l’expérience de la folie c’est aussi s’intéresser au « langage du fou », à la façon dont l’individu décrit ses symptômes, à la façon dont il a de se raconter lui-même (Bonhomme, 2009). Plus largement, nous pensons que les récits (écrits ou oraux) des individus fous, y compris lorsqu’ils sont délirants, renseignent sur la condition individuelle mais aussi sur la réalité de la société et de l’époque dans lesquelles ils s’inscrivent (Sadowsky, 1999). Il s’agit alors de « penser par cas » (Passeron et Revel, 2005) c’est à dire raisonner à partir de singularités, à partir des parcours individuels. Cette échelle d’observation porte l’attention sur ces « vies minuscules » qui livrent une version certes discrète mais aussi alternative de la réalité sociale et politique dans laquelle ces personnes évoluent.
Afin de ne pas s’enfermer dans une logique stricte de contrôle de la folie, ce numéro appelle des articles qui interrogent aussi la tolérance supposée de la société du fou dans l’espace public, dès lors qu’il reste inoffensif, parce que de par son statut, à la marge, il est celui qui peut dire (sur les normes sociales, sur le politique, etc.).
Calendrier
30 avril 2019 : date limite d’envoi des propositions d’articles inédits (une page maximum, en français ou en anglais) à Gina Ait Mehdi aitmehdigina@gmail.com et Romain Tiquet romain.tiquet@gmail.com.
05 mai 2019 : notifications aux auteur·e·s des propositions retenues.
10 septembre 2019 : date limite d’envoi des articles rédigés (50 000 signes maximum – voir les consignes aux auteur·e·s : https://polaf.hypotheses.org/soumettre-un-article).
Publication prévue à l’hiver 2019/2020
30 avril 2019 : date limite d’envoi des propositions d’articles inédits (une page maximum, en français ou en anglais) à Gina Ait Mehdi aitmehdigina@gmail.com et Romain Tiquet romain.tiquet@gmail.com.
05 mai 2019 : notifications aux auteur·e·s des propositions retenues.
10 septembre 2019 : date limite d’envoi des articles rédigés (50 000 signes maximum – voir les consignes aux auteur·e·s : https://polaf.hypotheses.org/soumettre-un-article).
Publication prévue à l’hiver 2019/2020
Références
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Collignon René, « À propos de psychiatrie communautaire en Afrique noire. Les dispositifs villageois d’assistance. Éléments pour un dossier », Psychopathologie africaine, 19(3), 1983, p. 287-328.
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Collignon René, « Pour une histoire de la psychiatrie coloniale française. A partir de l’exemple du Sénégal », L’Autre, 3(3), 2002, p. 455-480.
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Diagne Pape Mamadou, « Soigner les malades mentaux errants dans l’agglomération dakaroise. Socio-anthropologie de la santé mentale au Sénégal », Anthropologie & Santé, 13, 2016, en ligne : https://journals.openedition.org/anthropologiesante/2171 (consulté le 2 janvier 2019)
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