États d’ivresse : discours et images des corps ivres (de l’Antiquité aux Lumières)
Appel à communications
Journée d’étude organisée par l’axe THÉLÈME – Littérature & Sciences humaines
CERILAC – EA 4410
Vendredi 24 novembre 2017
Université Paris-Diderot
Objet avéré du dialogue des disciplines (littérature, histoire, médecine, philosophie, droit, anthropologie…), le corps ivre fait partie à la fois des corps intéressant la plasticité de la représentation littéraire et des corps socialement problématiques qu’il convient de décrire et circonscrire, car l’ivresse peut apparaître comme un moyen socialement toléré de dépasser les bornes ou, à l’échelle individuelle, d’aménager les règles de la mémoire et de l’oubli de soi au profit de cette transgression, à l’instar du Saint-Preux de La Nouvelle Héloïse jouant avec la « fatale intempérance ». À cet égard, le corps ivre met en jeu l’identité et ses modes de subjectivation, le rapport du corps et de l’esprit et celui du normal et du pathologique. Prompt au juron et au blasphème, lieu de la parole échappée, il interroge les normes tant laïques que religieuses du licite et de l’illicite, du tolérable et de l’obscène ou du « bas » ; relevant, dans ses manifestations physiques, de la véhémence et de la performance, il s’intègre à la satire comme à l’évaluation éthique et esthétique de « l’enthousiasme » (ivresse du poète) ; ainsi inscrit dans les genres de discours, il permet de saisir un « style » médical, policier, juridique, poétique et rhétorique de son « cas » ; c’est aussi un corps genré, l’ivresse donnant lieu à une représentation de la différence sexuelle, en particulier dans le registre hygiéniste, qui s’affirme de plus en plus dans le cours du XVIIIe siècle. Sur ce point, qui renvoie davantage au discours de la médecine, le corps ivre est, enfin, un des lieux où se noue la problématique de l’addiction, plus ancienne qu’on ne pourrait le croire.
L’ensemble de ces questions sera abordé dans une perspective littéraire prenant en compte la diversité des aires culturelles (française, francophone, comparée…).
Les propositions de contribution (1500 signes max) sont à envoyer à : florence.lotterie@free.fr et guiomar.hautcoeur@gmail.com avant le 15 juin 2017.
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