Images mentales. L’hallucination dans les arts du XIXe et du XXe siècle.
Appel à communications
Apparu avec l’émergence de la psychiatrie, le terme d’« hallucination » trouve une définition fondatrice sous la plume de Jean-Etienne Esquirol, en 1817 dans le Dictionnaire des sciences médicales, avant de s’émanciper du cercle scientifique à partir des années 1830 pour toucher les milieux littéraires. Les années 1850-1860 voient l’intensification des débats autour de cette notion, ainsi que son association avec l’idée de représentation mentale. Que ce soit Brierre de Boismont, Alfred Maury ou Hippolyte Taine, tous vont chercher dans la puissance imaginative des artistes des arguments contre la réduction pathologique de l’hallucination. Sans prendre parti pour une définition particulière, nous souhaitons retenir l’idée d’un continuum entre les images mentales, les rêves et l’hallucination.
Si l’imagination artistique peut faire naître l’hallucination, tel le goût de l’arsenic dans la bouche de Gustave Flaubert lorsqu’il écrivait l’empoisonnement de Madame Bovary, c’est à la problématique inverse que nous voulons nous intéresser : comment l’hallucination imprègne-t-elle l’imaginaire des artistes de l’époque contemporaine ? Comment se matérialise-t-elle dans leurs pratiques ? Jouant de la double signification de ce verbe, il s’agit tout autant d’étudier l’objectivation des hallucinations sur un support artistique que les procédés visant à les communiquer au spectateur. Entre retranscription et transmission, le panel des pratiques peut s’étendre des arts conventionnels comme la peinture, la sculpture, la gravure, la photographie, etc., à des formes artistiques moins traditionnelles telles que les environnements, les installations, les spectacles lumineux et sonores, les discothèques, etc. Le corpus pourra comprendre aussi bien des œuvres produites simultanément à l’hallucination, possiblement de manière automatique, que celles réalisées postérieurement à l’expérience hallucinatoire. Qu’elle soit de nature pathologique, hypnagogique ou déclenchée par une substance psychotrope, l’hallucination met en jeu deux niveaux de réalité, le monde extérieur et l’univers mental.
Les communications pourront ainsi interroger :
- l’hallucination dans sa relation au réel ;
- le rôle de la faculté imaginative dans la création ;
- la matérialisation de l’hallucination dans les pratiques artistiques ;
- le spectateur face à l’œuvre hallucinante ;
- l’hallucination et la représentation des images mentales.
D’autres axes de recherche sont tout à fait susceptibles de s’insérer dans cette journée d’études.
Organisée par l’association 19-20, cette journée d’études est ouverte à toutes les doctorantes et à tous les doctorants. Les personnes intéressées pourront envoyer leur bio-bibliographie et leur proposition de communication (500 caractères maximum) à association1920@gmail.com avant le 7 mars 2016.
La journée d'étude se déroulera le 26 mai 2016 à l'Institut National d'Histoire de l'Art (INHA), Paris.
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