Les pratiques de l’acupuncture au XXe siècle. Les processus d’intégration dans des contextes nationaux européens
Lucia Candelise, Maître assistante, Université de Genève
Lundi, Janvier 12, 2015 - 15:00 - 17:00
Si
les médecines venant de Chine telles qu’elles sont pratiquées dans
différents pays (dont l’acupuncture est la plus répandue) dérivent
toujours d’une pensée liée à la civilisation chinoise et à un savoir
médical se référant à des principes communs (la circulation du qi, les principes des cinq mouvements, du yin et du yang,
etc.), elles varient fortement entre elles, dans la façon dont elles
sont pratiquées, interprétées, transmises et intégrées avec d’autres
techniques et savoirs médicaux.
De fait, au tout début du XIX ème siècle
se manifeste en Europe, et tout particulièrement en France, un certain
engouement pour des pratiques médicales avec aiguilles, néanmoins dans
la deuxième moitié du XIXème siècle cela semble s’affaiblir,
voire disparaître et il faudra attendre les deux textes du Consul en
Chine Claude Philibert Dabry de Thiersant publiés en 1863 (La médecine chez les Chinois, Paris, Plon) et en 1873 (La matière médicale chez les Chinois, Paris, Masson) pour qu’un intérêt pour les thérapeutiques chinoises se représente et qu’ensuite, au cours du XXème siècle, prend une certaine place et une certaine importance.
Avec
une forte expansion dès les années 1970, l’acupuncture s’est diffusée
dans les pays européens pour se concrétiser de façon spécifique selon
différentes réalités nationales en donnant lieu, le plus souvent, à des
situations d’intégration ou de synergie entre diverses techniques de
soin et divers savoirs médicaux.
Dans notre intervention, en partant de l’analyse de la situation française, nous présenterons comment, dès la fin du XIXème
siècle, des savoirs médicaux se réclamant venant de Chine se sont
définis et comment ont pu circuler. Nous montrerons que des « pensées
médicales chinoises » et des pratiques de soin se développent avec des
temporalités différentes, mais aussi conditionnées par l’orientation
professionnelle et les finalités intellectuelles des différents auteurs
et acteurs de ces savoirs médicaux, en donnant lieu à un paysage assez
différencié dans la production savante et dans les applications
pratiques.
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