vendredi 15 février 2013

Impacts environnementaux et sociaux de l’aménagement territorial


Les impacts environnementaux et sociaux de l’aménagement territorial : perspectives historiques


Paris, EHESS, 105 bd Raspail, 5 et 6 septembre 2013

Après le colloque consacré à « Techniques et environnement » les 6 et 7 septembre 2012, le RUCHE entend prolonger la réflexion par une approche des enjeux environnementaux de l’aménagement des territoires. La notion d’aménagement du territoire est récente, souvent liée aux différentes formes de planification qui se sont développées depuis le XIXe siècle, et particulièrement au XXe siècle après la Seconde Guerre mondiale. Cependant, l’aménagement est une réalité beaucoup plus ancienne qui renvoie aussi bien aux efforts de planification urbaine que de cadastration, de « commodification » et d’équipement des territoires ruraux ou urbains : on peut en suivre les développements depuis l’Antiquité dans les études d’archéogéographie et dans celles concernant les interventions organisées sur l’espace (fondations et transformations de villes, implantation d’activités artisanales et industrielles, aménagements hydrauliques, bonifications, créations de réseaux de transport…).

L’objectif de ce colloque est de mesurer l’impact de ces travaux et d’analyser la façon dont ont été compris les enjeux environnementaux à différentes échelles de temps et d’espace. La conscience proprement « environnementale » est certes récente elle aussi, mais les pratiques territoriales peuvent être confrontées aux savoirs afin de mesurer la façon dont les acteurs des aménagements ont perçu les implications de leurs actions. Alors que le regard s’est récemment focalisé sur les enjeux des révolutions scientifiques, technologiques et industrielles amorcées à la fin du XVIIIe siècle, dans un monde où l’expertise technique s’est rapidement développée, il est utile de s’interroger sur les processus de longue durée qui éclairent à la fois les continuités et les ruptures dans les processus d’aménagement et dans les modifications de l’environnement. Les changements techniques et les aménagements concertés qui ont eu lieu dans l’Antiquité, au Moyen Âge, durant la période moderne et même récemment encore, au XIXe et XXe siècles, relèvent de logiques spécifiques qui éclairent les relations que les populations entretenaient avec leur environnement.

Pour toutes les périodes, il faudra donc prêter une attention particulière aux échelles d’intervention, à l’intentionnalité des différents acteurs et aux affrontements sociaux auxquels ces travaux d’aménagement ont pu donner lieu : entre les objectifs poursuivis et les résultats obtenus, l’écart doit être mesuré à l’aune de critères croisés car les appréciations varient en fonction du positionnement des acteurs sociaux.

Le colloque s’organisera autour de quatre thèmes principaux :

Ø Les formes d’aménagement impliquant des modifications environnementales majeures, telles que la maîtrise et l’utilisation des cours d’eau, les drainages de zones humides, la gestion des forêts, la construction des territoires agraires, la mise en œuvre des réseaux d’assainissement dans un cadre urbain, etc. ;

Ø Les acteurs des aménagements (sociétés locales, investisseurs, pouvoirs seigneuriaux et étatiques, spécialistes des techniques dont les ingénieurs, experts juridiques et techniques…), afin de dévoiler les enjeux économiques et sociaux et la dimension politique des actions menées sur le milieu ; les « acteurs cachés » (lobbies, groupes de pression en tout genre) seront bien entendu pris en compte, et le poids respectif des différents niveaux d’autorités publiques (parlements, municipalités, corps de l’État, etc.) seront également considérés le cas échéant.

Ø Les conséquences sur les populations des transformations du milieu de vie(déplacements de populations, modifications de l’accès aux ressources, mutation des structures agraires et foncières, impact en termes de maladies et pollutions induites…) et les réactions sociales et politiques aux aménagements (contestations, organisations de résistances, production de savoirs réflexifs sur les aménagements…)

Ø les cas d’échec patent, que ce soit par rapport aux intentions des aménageurs, par les conséquences inattendues mais sévères, voire par la survenue d’une catastrophe ; l’analyse faite (ou pas) de ces échecs par les contemporains ; la notion de responsabilité (morale, civile, pénale…) des aménageurs.

Les propositions devront s’inscrire clairement dans une optique d’analyse des relations entre « aménagements » et « environnement », ce qui exclut les études centrées sur des projets non réalisés et celles qui porteraient seulement sur la dimension territoriale de l’aménagement, sans prise en compte des impacts sur le milieu (analyses en termes exclusif d’urbanisme, de réseaux, d’espaces économiques, d’innovation technique…). Les propositions pourront concerner toutes les périodes ou zones géographiques. Les communications pourront être données en français ou en anglais.

Les propositions devront faire une page environ, comporter un titre et préciser les sources utilisées. Elles devront indiquer auquel des quatre grands thèmes mentionnés elles se rattachent. Elles seront accompagnées d’un court CV (une page maximum) ou de l’URL d’une page personnelle. 

Elles devront être envoyées simultanément à Patrick Fournier et Geneviève Massard-Guilbaud : 
Patrick.Fournier@univ-bpclermont.fr
massard@ehess.fr

Date limite pour l’envoi des propositions : 28 février 2013
Une réponse sera donnée dans le courant du mois de mai.
Le colloque se tiendra à l’EHESS à Paris. Les frais de déplacement et d’hébergement des intervenants seront pris en charge par les organisateurs.

Organisateurs du colloque :
Stéphane Durand, Patrick Fournier et Geneviève Massard-Guilbaud

Comité scientifique :
Cécile Allinne, maître de conférences en histoire ancienne, Université de Caen
Corinne Beck, professeur d’histoire médiévale et archéologie, Université de Valenciennes
Christoph Bernhardt, PD. Dr., directeur de recherche au Leibnitz-Institut für Regionalentwicklung und Strukturplanung (Erkner/Berlin)
Stéphane Durand, professeur d’histoire moderne, Université d’Avignon
Patrick Fournier, maître de conférences en histoire moderne, Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand
Geneviève Massard-Guilbaud, directrice d’études à l’EHESS-Paris
Rémy Simonetti, chargé de recherche en histoire médiévale, Université de Padoue

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