Séminaire Bacon et ses héritages, 2012-2013
Organisé par François Pépin (CERPHI et Centre Cavaillès) et Luc Peterschmitt (Lille 3, UMR « Savoirs, Textes, Langage »)
Les séances se dérouleront une fois par mois, le mercredi de 16h à 18h
au Centre Cavaillès, 29 rue d’Ulm (troisième étage), Paris, 5e arrondissement
La recherche des héritages ne doit pas se limiter aux lectures positives de Bacon. La réception de Bacon est loin d’être univoque et l’image du chancelier est parfois à l’opposé de celle qu’ont constituée les fondateurs de la Royal Society. Bacon peut même devenir la figure de ce qu’il faut combattre, dans le cas de critiques les plus radicales. En outre, nos travaux des deux années qui viennent de s’écouler montrent que même l’évaluation positive de Bacon est souvent très nuancée. Nous proposons de mettre l’accent, pour cette année, sur ces nuances, sur les ambivalences de la réception de Bacon, ainsi que sur ses critiques les plus sévères allant jusqu’à la récusation.
Dans le cas le plus favorable, cette réception critique peut procéder d’une sélection des textes ou des thèmes : on choisit alors de passer sous silence une partie de la production baconienne moins estimée – lors même qu’elle était connue. Le propos peut aussi tendre à montrer que des parties de la philosophie de Bacon sont inadéquates et doivent être rénovées – voire abandonnées. Ou encore, on peut choisir de récuser Bacon, voire en faire le modèle de ce qu’il faut éviter. En tout ceci, on continue à figurer – ou à défigurer Bacon. Il reste une dernière possibilité, plus insidieuse, et sans doute plus efficace : nier que Bacon fut fondateur de quoi que ce soit. Alors, loin d’être une figure de la philosophie, et de son histoire, il n’en serait plus qu’une idole. Tout cela appartient encore à l’héritage de Bacon, reconnu ou refoulé, nuancé ou critique.
Finalement, toutes ces attitudes reviennent encore et toujours à construire une figure de Bacon – du dangereux révolutionnaire à celui qu’on a pris à tort pour un philosophe important. La critique ne peut destituer que ce qui a d’abord été institué, reconnaissant ainsi l’importance accordée, même à tort, à celui dont on choisit de parler. Il est donc intéressant, pour la dernière année de ce séminaire, d’envisager la face critique de la réception baconienne.
Programme
28 Novembre : Delphine Toquet (CAPHI/ENIB), De quelques usages que l'on fit de Francis Bacon au XIXe siècle en France
30 Janvier : Luc Peterschmitt (Lille 3, UMR « Savoirs, Textes, Langage »), Henry Stubbe, critique de la Royal Society et de Bacon
6 Février : Claire Crignon (Paris 1), L’héritage de Bacon dans le projet d’une réforme de la médecine au XVIIe siècle
20 Mars : Stéphane Pujol (Nanterre Paris Ouest), Bacon lu par Joseph de Maistre et par Louis de Bonald
3 Avril : Delphine Kolesnik (ENS de Lyon), Les références à Bacon et à Descartes, à l'Académie de médecine et au milieu du XIXe siècle. Les exemples des Docteurs Jaumes et Pidoux.
29 Mai : Julien Vincent (Besançon), La réinvention de Bacon dans l'Angleterre des années 1830-1860
12 Juin : Catherine Goldstein (Institut de mathématiques de Jussieu, UMR 7586), Des mathématiques baconiennes ? La méthode de Frenicle de Bessy.
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