lundi 30 juin 2025

Fœtus et mort-nés

Fœtus et mort-nés 


Appel à contribution 

Annales de Démographie Historique, 2027-1

Les mort-nés occupent dans les sciences humaines et sociales une place croissante depuis le début des années 2000. Luc Boltanski (2004) a étudié le statut du fœtus, alternativement adopté dans le cadre d’une grossesse désirée, ou perçu comme un fœtus-déchet dans les grossesses non souhaitées débouchant sur une IVG. Ce premier éclairage a depuis été suivi par de multiples travaux : de ceux sur l’accompagnement des parents de mort-nés que ce soit dans une optique comparative (Bleyen, 2012) ou par l’étude de la mise en place de protocoles de présentation des corps de mort-nés aux parents endeuillés à partir des années 1990 (Memmi, 2011), à ceux d’Anne-Sophie Giraud sur la place de l’embryon et du fœtus à la croisée des enjeux de l’autonomie féminine et de la vie anténatale (Giraud, 2024), en passant par les recherches de Philippe Charrier et Gaëlle Clavandier sur le sort funéraire de ces êtres non-nés (Clavandier, Charrier, 2015) ou la place sociale des fausses couches et de l’enfant espéré puis perdu étudiée par Lynda Layne (2003, 2012).


Ces approches sociologiques et épistémologiques font écho à des travaux d’historiens sur la place occupée par les fœtus et plus largement les enfants morts à la naissance ou peu après dans les sociétés de l’Europe occidentale, du Moyen Âge à nos jours. Le devenir spirituel de ces êtres a longtemps été primordial pour les familles et les autorités religieuses et politiques, au point de susciter l’existence de sanctuaires à répit, spécialisés dans la brève résurrection de ces enfants mort-nés afin de les baptiser (Gélis, 2006), ou encore la mise au point de techniques de baptême in utero (Fredj, 2009 ; Gourdon, 2024). Le développement d’une histoire des savoirs sur le fœtus a aussi donné lieu à des travaux spécifiques (Duden, 1996, 2005 ; Pancino, d’Yvoire, 2006 ; Arni, 2024). L’histoire de leur devenir physique, de leur nombre, de son évolution, des causes de leur décès mobilise toujours davantage les historiens démographes, et spécialistes d’histoire sociale des populations, comme une extension des très riches études sur la mortalité infantile (Reid, 2001 ; Woods, 2005, 2009 ; Pozzi, Farinas, 2012, 2015), impliquant une réflexion sur les modalités d'enregistrement statistique des mort-nés (Davis, 2009 ; Gourdon, Rollet, 2009).


En 2015, un colloque international et interdisciplinaire s’est tenu à Lyon, qui a débouché en 2018 sur une publication collective bilingue intitulée Morts avant de naître. La mort périnatale (Charrier et al., 2018). Cet ouvrage embrassait largement les enjeux de déclaration et d’enregistrement de ces êtres liminaires, mais aussi les vécus familiaux des fausses couches et des morts périnatales ainsi que les trajectoires funéraires des corps de fœtus. Ce numéro se propose d’approfondir les recherches initiées à cette occasion en s’appuyant sur les acquis des travaux en démographie historique, en histoire de la santé et des politiques de population, en histoire de la justice, de l’État et de son administration, enfin en histoire de la famille. Les thèmes que nous souhaiterions voir abordés dans le volume sont les suivants :


- - Pratiques de déclarations et d’enregistrement des enfants mort-nés, à terme ou avant terme, décédés à la naissance ou avant la déclaration officielle de naissance (« vrais » et « faux » mort-nés)

- - Traitement statistique de la catégorie des mort-nés et rapport entre les attentes statistiques et les matériaux issus des déclarations à l’état civil

- - Mesure de la mortinatalité, analyse de ses rapports avec la mortalité périnatale et la mortalité maternelle, prise en compte de ses caractéristiques spatiales, sociales, de genre et de leurs évolutions

- - La mortinatalité comme enjeu médical et sanitaire : compréhension et classification des causes de décès, mise en œuvre de pratiques de prévention

- - Devenir corporel des mort-nés : pratiques sociales et familiales incluant les pratiques funéraires et les enjeux judiciaires autour des cadavres découverts dans les espaces publics et privés

Les contributions pourront porter sur toutes les périodes allant du Moyen Âge à nos jours, sur des terrains européens et extra-européens. Les propositions de contributions (titre, résumé, brève biographie de l’auteur/autrice) sont à envoyer pour le 15 novembre 2025 aux directeurs du volume : Vincent Gourdon (vincentgourdon@orange.fr) et Nathalie Sage Pranchère (nathalie.sage.pranchere@orange.fr).

Les manuscrits complets devront être adressés au plus tard le 15 mars 2026.

Les articles, en français ou en anglais, ne doivent pas dépasser 75 000 signes. Un résumé d’une quinzaine de lignes en français et en anglais doit être joint. Les nom, prénom, adresse institutionnelle, numéro de téléphone, adresse de courrier électronique doivent être indiqués sur la proposition d’article. L’article sera soumis sous forme d’un fichier contenant texte et figures, et d’un fichier texte sans figure accompagné d’un fichier distinct pour chaque figure ou tableau. En aucun cas plus de 10 tableaux et figures ne seront acceptés.




Fetuses and stillbirths

Call for papers 

Annales de Démographie Historique (2027-1)

Stillbirths became a increasingly important issue in the human and social sciences since the early 2000s. Luc Boltanski (2004) studied the status of the fetus, alternatively adopted as future child in a desired pregnancy, or perceived as an anatomic waste in unwanted pregnancies leading to abortion. This initial insight has since been followed up by numerous studies: from those on support for parents of stillborn babies, whether from a comparative perspective (Bleyen, 2012) or by studying the introduction in the 1990s of protocols for presenting the little corpses of stillborn babies to bereaved parents (Memmi, 2011), to those by Anne-Sophie Giraud on the place of the embryo and fetus at the crossroads of the issues of female autonomy and antenatal life (Giraud, 2024), as well as Philippe Charrier and Gaëlle Clavandier’s research on the funeral fate of these unborn beings (Clavandier, Charrier, 2015) and Linda Layne’s study (2003, 2012) of the social place of miscarriages and of the child hoped for and lost.

These sociological and epistemological approaches echo the work of historians on the place occupied by foetuses and, more broadly, children who died at birth or shortly afterwards in Western European societies, from the Middle Ages to the present day. The spiritual future of these beings has long been of prime importance to families and to religious and political authorities, to the point of giving rise to the existence of “respite sanctuaries”, specialising in the brief resurrection of these stillborn babies in order to baptise them (Gélis, 2006), or the development of in utero baptism techniques (Fredj, 2009; Gourdon, 2024). The evolution of the knowledge about the fetus also led to specific historical research (Duden, 1996, 2005; Pancino, d'Yvoire, 2006; Arni, 2024). Demographic historians and social historians of populations produced many studies about the history of their body trajectories, their numbers, their evolution and their causes of death, as an extension of the very rich studies on infant mortality (Reid, 2001; Woods, 2005, 2009; Pozzi, Farinas, 2012, 2015), involving a reflection on the statistical recording of stillbirths (Davis, 2009; Gourdon, Rollet, 2009).

In 2015, an international and interdisciplinary conference was held in Lyon, leading in 2018 to a bilingual collective publication entitled Morts avant de naître. La mort périnatale (Charrier et al., 2018). This work broadly embraced the issues of declaring and recording these liminal beings, but also the family experiences of miscarriages and perinatal deaths as well as the funerary trajectories of fetal bodies. The aim of this thematic issue is to extend the then initiated research, drawing on the results of work in historical demography, the history of health and population policies, the history of justice, the State and its administration, and the history of the family. The themes we would like to see addressed in the volume are as follows:

- Practices for declaring and registering stillborn babies, at term or before term, dead at birth or before the official declaration of birth (“true” and “false” stillbirths)

- Statistical treatment of the category of stillbirths and the relationship between statistical expectations and material from civil status declarations

- Measuring stillbirths, analysing their relationship with perinatal mortality and maternal mortality, taking into account their spatial, social and gender characteristics and their evolution

- Stillbirths as a medical and health issue: understanding and classifying the causes of death, and implementing preventive practices

- The physical fate of stillbirths: social and family practices, including funeral practices and legal issues surrounding corpses discovered in public and private spaces

Contributions may cover any period from the Middle Ages to the present day, in European and non-European contexts. Proposals for contributions (title, abstract, brief biography of the author) should be sent by 15 November 2025 to the volume editors: Vincent Gourdon (vincentgourdon@orange.fr) and Nathalie Sage Pranchère (nathalie.sage.pranchere@orange.fr).

Full manuscripts should be sent by 15 March 2026 at the latest.

Articles, in French or English, must not exceed 75,000 characters. A 15-line abstract in French and English must be included. The surname, first name, institutional address, telephone number and e-mail address must be indicated on the article proposal. The article must be submitted in the form of a file containing text and figures, and a text file without figures, accompanied by a separate file for each figure or table. Under no circumstances will more than 10 tables and figures be accepted.



Bibliographie

Arni, Caroline (2024), Of human born. Fetal lives, 1800-1950, Princeton, Princeton University Press.

Bleyen, Jan (2012), Doodgeboren. Een mondelinge geschiedenis van rouw, Amsterdam, Der Bezige Bij.

Boltanski, Luc (2004), La condition fœtale. Une sociologie de l’engendrement et de l’avortement, Paris, Gallimard.

Charrier, Philippe, Clavandier, Gaëlle, Gourdon, Vincent, Rollet, Catherine, Sage Pranchère, Nathalie (dir.) (2018), Morts avant de naître. La mort périnatale, Tours, PUFR.

Charrier, Philippe, Clavandier, Gaëlle, Girer, Marion, Rousset, Guillaume (2019), Administrer une question incertaine. Le cas des enfants sans vie. PERISENS (Périnatalité, Statuts, Enregistrement, Statistiques), rapport pour la mission de recherche Droit et Justice : http://www.gip-recherche-justice.fr/wp-content/uploads/2019/12/16.30-RF-PERISENS-version-DEF-03-12-2019.pdf

Clavandier, Gaëlle, Charrier, Philippe (2015), « Quelle place pour les “bébés morts” ? Espaces dédiés dans les cimetières et cérémonies rituelles d’adieu », 51-60, in Grégory Delaplace, Frédérique Valentin (dir.), Le Funéraire. Mémoire, protocoles, monuments, Paris, éditions de Boccard.

Davis, Gayle (2009), “Stillbirth registration and perceptions of infant death, 1900-60: the Scottish case in national context”, Economic History Review, 62, 629-654.

Duden, Barbara (1996), L’invention du fœtus. Le corps féminin comme lieu public, Paris, Descartes.

Duden, Barbara (2005), Die Anatomie der Guten Hoffnung. Bilder vom ungeborenen Menschen 1500-1800, Campus Verlag.

Fredj, Claire (2009), « Concilier le religieux et le médical. Les médecins, la césarienne post-mortem et le baptême au xixe siecle », 125-143, in Guido Alfani, Philippe Castagnetti, Vincent Gourdon (dir.), Baptiser. Pratique sacramentelle, pratiques sociales, Saint-Etienne, PUSE.

Gélis, Jacques (2006), Les enfants des limbes. Mort-nés et parents dans l’Europe chrétienne, Paris, Audebert.

Giraud, Anne-Sophie (2024), L’être anténatal. Dynamiques parentales, médicales et juridiques, Paris, Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme.

Gourdon, Vincent (2024), Histoire du baptême. Du Moyen Âge à nos jours, Paris, Passés Composés.

Gourdon, Vincent, Rollet, Catherine (2009), « Les mort-nés à Paris au xixe siecle : enjeux sociaux, juridiques et médicaux d’une catégorie statistique », Population, 64, 4, 687-722.

Layne, Linda L. (2003), Motherhood Lost: A Feminist Account of Pregnancy Loss in America, London and New York, Routledge.

Earle, Sarah, Komaromy, Carol, Layne Linda L. (eds) (2012), Understanding Reproductive Loss, Perspectives on Life, Death and Fertility, Surrey, Ashgate.

Memmi, Dominique (2011), La seconde vie des bébés morts, Paris, Éditions de l’EHESS.

Pancino, Claudia, d’Yvoire, Jean (2006), Formato nel segreto. Nascituri e feti tra immagini e immaginario dal XVI al XXI secolo, Roma, Carocci.

Pozzi, Lucia, Ramiro Fariñas, Diego (2012), “Vulnerable Babies. Late foetal, neonatal and infant mortality in Europe (18th-20th Centuries)”, Annales de Démographie Historique, 1, 11-24.

Pozzi, Lucia, Ramiro Fariñas, Diego (2015), “Infant and child mortality in the past”, Annales de Démographie Historique, 1, 55-75.

Reid, Alice (2001), “Neonatal mortality and stillbirths in early twentieth century Derbyshire, England”, Population Studies, 55, 3, 213-232. doi:10.1080/00324720127696

Woods, Robert (2005), “The measurement of historical trends in foetal mortality in England and Wales”, Population Studies, 59, 147–62.

Woods, Robert (2009), Death before Birth: Fetal Health and Mortality in Historical Perspective, Oxford, Oxford University Press.

dimanche 29 juin 2025

Objets, rituels et témoignages matériels de l'accouchement au Moyen Âge et au début de l'époque moderne

Maternal Materialities. Objects, Rituals and Material Evidence of Medieval and Early Modern Childbirth


Costanza Gislon Dopfel (ed)

Brepols
Pages: 372 p.
Size:178 x 254 mm
Illustrations:10 b/w, 61 col.
Language(s):English
Publication Year:2024


Although little is known of the process surrounding early modern childbirth, the lack of written testimonials and technical descriptions does not preclude the possibility of reconstructing the reality of this elusive space: drawing on the evidence of clothing, food, rites and customs, this collection of essays seeks to give tangible form to the experience of childbirth through the analysis of physical objects and rituals.

An important addition to the literature of material culture and ‘wordly goods’, this collection of twenty-three essays from international scholars offers a novel approach to the study of pre- and early modern birth by extending its reach beyond the birthing event to include issues concerning the management of pregnancy and post-partum healing.

Grouped into five broad areas, the essays explore the material advantages and disadvantages of motherhood, the food and objects present in the birthing room, the evidence and memorialization of death in childbirth, attitudes towards the pregnant body, the material culture of healing and the ritual items used during childbirth.

samedi 28 juin 2025

Espaces et temporalités de médiation entre les vivants et les morts

Espaces et temporalités de médiation entre les vivants et les morts

Appel à contributions 

 

Interrogations, n°43 

Ce numéro est coordonné par Elvire Bornand et Pierre Humbert et paraîtra en décembre 2026.

Détail de l'appel à cette adresse : https://revue-interrogations.org/Appel-a-contributions-no43-Espaces

Date limite de soumission des propositions : 15 octobre 2025



Politique éditoriale de la revue

¿ Interrogations ? est une revue à comité de lecture. Tous les articles reçus sont d’abord soumis à une pré-expertise interne au comité de rédaction, qui évalue leur pertinence scientifique, ainsi que leurs qualités rédactionnelles. Ils sont ensuite soumis à une double expertise à l’aveugle, réalisée anonymement par le comité de lecture ou par des chercheurs sollicités à l’extérieur.

La revue est indépendante de toutes institutions (universités, laboratoires, etc.) et de toutes écoles. Elle défend la pluridisciplinarité et le croisement des regards épistémologiques et méthodologiques.

Dans un souci de diffusion de la connaissance, l’ensemble des numéros est en libre accès sur le site internet de la revue, dès leur mise en ligne selon les conditions d’utilisation de la revue.
 

Espaces et temporalités de médiation entre les vivants et les morts

Numéro coordonné par Elvire Bornand et Pierre Humbert

La mort est, ontologiquement, pensée à partir de la vie, c’est-à-dire pour ce qu’elle n’est pas ou n’est plus. Elle est un fait social et culturel majeur faisant entrer les morts au cœur d’expériences de pertes intimes et singulières (Thomas, 1975). Ceux-ci jouent un rôle culturel fondamental dans la structuration de nos sociétés, notamment au travers des enjeux d’héritage et de transmission qui régulent les dynamiques des groupes sociaux et des institutions : « les représentations et le vécu de la mort, comme le souvenir des morts, ont de tout temps organisé les relations entre les vivants, jusqu’à être le socle de leurs cultures » (Clavandier, 2009 : 9). Dans l’imaginaire comme dans les pratiques, la mort comme objet social est un paradoxe, au sens philosophique du terme, c’est-à-dire une expérience de pensée où l’exploration raisonnée des faits nous conduit toujours à des conclusions insatisfaisantes, voire inacceptables.

Cette malédiction contient une part indicible et une part ineffable, soulignait le philosophe Vladimir Jankelevitch (1977). L’indicible relève de l’impossibilité d’exprimer ce qui ne peut être connu, la mort à la première personne étant par essence une expérience dont on ne peut tirer aucune connaissance, si bien qu’elle peut être perçue comme une non-expérience qui suscite toutes les angoisses. Elle est aussi ce qui dépasse la possibilité même d’être traduite par des mots impuissants à dire, à faire sentir, à faire comprendre autrement que par des images, des métaphores propres au langage poétique qui rompt le silence intimé par la mort.

Stéphanie Sauget (2011) rappelle, quant à elle, qu’une partie de la communauté savante du XIXe siècle s’intéresse au spiritisme en ce qu’il permettrait justement d’accéder à cette expérience du mourir et de l’après par des conversations avec les morts. Un retour des morts tant espéré que redouté au XIXe siècle, les morts de la Révolution française continuant de faire agir les vivants et de déstabiliser les différents régimes politiques comme l’a montré Eric Fournier (2024) dans son étude des usages sociaux et politiques des spectres révolutionnaires. Vinciane Despret (2017 ; 2023) a exploré cette agentivité des morts tantôt par les récits des survivants, tantôt par l’examen d’un dispositif de médiation mémorielle et culturelle, le programme de mécénat artistique des Nouveaux Commanditaires. Celui-ci permet d’intégrer plus largement le récit unique et singulier d’une mort à la production d’une œuvre adressée au grand public, liant intime et société.

Le paradoxe d’une mort à la fois indicible et imprégnant si fortement les vivants appelle peut-être moins à être dépassé qu’à être pensé dans sa nécessaire complexité et incomplétude à l’aide de médiations, c’est-à-dire des formes dialectiques entre le singulier et le pluriel, des espaces symboliques, des lieux, des temporalités et des acteurs qui instituent l’individuel dans le collectif (Lamizet, Silem, 1997 : 394). Celles-ci sont nombreuses à trouver une traduction physique. Le tombeau instaure ainsi au XIXe siècle « une relation rituelle aux morts attachée à la médiation de la trace monumentale et épigraphique en un lieu public : le cimetière » (Urbain, 1998 : 43). Ces traces peuvent envahir l’espace public lorsque la cause de la mort prend une dimension sociale et politique. Fleurs, peluches, messages et bougies ont été déposés aux abords des lieux visés par les attentats du 13 novembre 2015 (Gensburger, Truc, 2020). Autre exemple, à partir de la fin des années 1980, le patchwork des noms se développe dans les réseaux militants LGBTQIA+ pour conserver trace de la vie des victimes du SIDA dont la mort constitue un tabou pour la société comme, souvent, pour les familles elles-mêmes. « Ils ont repris, de façon originale, les grands préceptes anthropologiques qui commandent les rapports avec la mort et avec les morts : nécessité d’un deuil communautaire ; proclamation publique de la valeur et de l’honneur du disparu ; affirmation que la vie continue, malgré tout. » (Paillard, 1998 : 78).

D’autres médiations ont un caractère immatériel en s’incarnant dans des relations et des actions. Ainsi, si la parole peine à dire la mort, elle n’en est pas moins vécue comme une nécessité vitale pour dépasser l’effroi et son traumatisme, redonner sens à son scandale et à l’absurdité de la vie, une parole confinée souvent à l’intimité amicale et familiale et au cabinet de consultation des spécialistes mais qui, parfois, par résurgence se fait entendre lorsque l’espace devient propice. Il en est ainsi du dispositif Café mortel créé par le sociologue Bernard Crettaz dans les années 2000 et qui connaît aujourd’hui un développement important. « [Le café mortel] permet à chacun, qui se croit unique dans sa douleur, de se savoir participant d’une communauté où d’autres traversent la même épreuve. Il permet l’aveu du plus indicible et du plus intime dans la futilité apparente des propos de café du commerce. […] Fondamentalement, le café mortel restitue la mort à la collectivité alors que tant de spécialistes veulent la ’subjectiviser’. […] C’est une parole publique conquise face à la montée des savoirs spécialisés » (Crettaz, 2010).

Les relations entre les vivants et les morts sont en forte recomposition, sous l’effet à la fois d’une évolution du cadre politique de la mort (nouvelles pratiques funéraires, législation sur la fin de vie, place du marché, réflexions sur la laïcité), d’une diversification des formes sociales de l’hommage, du souvenir et de la mémoire, et de l’apparition de nouveaux métiers et services du funéraire. Ces recompositions appellent de nouveaux dispositifs de médiation ou l’adaptation de dispositifs existants que l’on peut envisager à travers les enjeux de la trace, du changement social et de la professionnalisation. Les axes proposés ci-dessous se veulent une invitation à la réflexion. Les propositions peuvent répondre à un ou plusieurs axes voire ouvrir vers de nouvelles perspectives s’inscrivant dans le cadre général de cet appel à contributions. Les enjeux développés dans ces différents axes sont ancrés dans les sociétés occidentales contemporaines, cependant les propositions peuvent s’inscrire dans d’autres aires géographiques et culturelles et d’autres périodes historiques pour former des contre-points. Les contributions attendues pourront être de nature théorique ou empirique. 


Faire trace : l’évolution des rituels et des hommages dans des lieux dédiés

L’enjeu historique et civilisationnel du lieu où résident les défunts est central dans le rapport à la mort qu’entretiennent la plupart des sociétés : « les hommes ont d’abord construit des maisons pour leurs morts avant d’en construire pour eux-mêmes » (Harrisson, 2003 : 60). Cet axe de réflexion envisage les médiations entre les vivants et les morts à partir de lieux, objets d’investissements intimes et de régulations collectives, interrogeant le processus de reconnaissance sociale qui institue la place des morts au cœur de la société (Baudry, 2021). Ainsi viennent les cimetières, tombes et tombeaux comme maisons des morts marquant la frontière entre leur monde et celui des vivants, protectrices de l’héritage et de la vie posthume (Brossat, 2011). On pourra penser également aux chambres funéraires, aux lieux d’obsèques civiles et religieuses ainsi qu’à des lieux investis pour l’occasion comme les cérémonies qui se développent dans des tiers-lieux ou des salles municipales, par exemple. L’apparition de nouveaux lieux de cérémonie vient questionner la médiation par les rituels dans un contexte de recomposition religieuse et d’émergence de nouvelles spiritualités, tandis que l’on peut s’interroger sur les pratiques et sur les sens donnés aux formes traditionnelles d’hommage qui subsistent, à l’occasion des fêtes de la Toussaint par exemple.

Rendre hommage est aussi faire trace de la place qui fut celle du défunt au sein de la société. L’étude historique et anthropologique des civilisations passées montrent de quelle façon le traitement réservé aux morts traduit et reproduit les structures sociales (Auzelle, 1965 : 88 ; Crubezy, 2019). Aujourd’hui, que traduisent les conditions de funérailles et d’inhumation des personnes les plus vulnérables ? « À leur mort, les sans-logis n’ont souvent ni fleur, ni couronne, ni famille, ni même dans certains cas, de nom sur leur tombe. L’anonymat et la misère que fut leur vie les poursuivent après leur mort » (Benoist, 2022 : 15). Les cimetières assurent-ils le maintien de l’ordre social par-delà le trépas ? Michel Colardelle (1998) rappelait à l’occasion d’un travail sur la mémoire des exclus que les rituels et les hommages sont mobilisés par les proches vivants pour célébrer les conditions de vie du défunt (les photographies notamment viennent témoigner des moments heureux de vie), là où la pauvreté mais aussi une épidémie (du SIDA au COVID-19) peuvent venir marquer la mémoire collective sur les conditions de mort et d’inhumation et non sur ce qu’a été la vie des personnes concernées.

L’anthropologie matérielle apporte des pistes heuristiques pour mieux comprendre le monde des objets (Déchaux, 1997), leur rôle dans les rituels liés à l’entretien des tombes et aux visites au cimetière (plantes, photographies, bougies, décorations changées selon les saisons…). On pourra par exemple s’intéresser à la puissance symbolique qu’acquièrent des objets du quotidien lorsqu’ils sont utilisés pour entretenir les liens avec un mort (Loux et al., 1993 ; Despret, 2017) ou aux pratiques rituelles prévues et imprévues comme celles développées autour des columbariums et jardins du souvenir qui ont marqué l’évolution vers des cimetières paysagés (Dubois, 2009).

Des pratiques émergentes ou expérimentales reprennent cette variation sur le jardin, dont la « composition oriente l’agir et le dire hors de, dans ou vers la sphère politique, là où les êtres humains reconnaissent mutuellement leur humanité dans leur essentielle dignité » (Harrisson, 2007 : 66) pour la pousser plus loin, laissant la nature reprendre ses droits là où l’herbe des cimetières était jusqu’à peu combattue par l’apport de pesticides. Les pratiques émergentes liées à l’ensevelissement en pleine terre par souci écologique ou les pratiques à venir faisant l’objet de batailles législatives, comme la terramation (processus funéraire de décomposition des corps pour les transformer en humus), viennent-elles bouleverser les liens entre les vivants et les morts et l’ordre social du cimetière ? En quoi changent-elles les frontières culturelles du propre et du sale et l’imaginaire des déchets (Anstett, 2015 ; Terrolle, 2010 ; Dagognet, 1997 ; Vigarello, 1985) ?

En même temps que s’efface la basse matérialité de la mort, comprenant son assimilation à d’autres telles celle des déchets, se développent des espaces illusoirement dématérialisés où se jouent, se rejouent et parfois se poursuivent les échanges avec les défunts. Ici s’expriment les médiations technologiques soutenant les dispositifs mémoriels à travers les espaces numériques pour rendre hommage et pour se souvenir. Les lieux de vie condensent les traces laissées par les existences, il en est de même des espaces socio-numériques sur lesquels elles se représentent, traces donnant forme à une identité numérique hier animée, aujourd’hui figée. L’appropriation par les vivants de ces médiations liquides où règne la logique du flux sans rupture questionne leur persistance dans le temps. Il en est ainsi également des formes de vitalité réifiées, composites et artificielles à travers lesquelles les morts continuent à faire effraction parmi les vivants, par les automatismes implacables des algorithmes des réseaux sociaux numériques (Pène, 2011 ; Gamba, 2015 ; Julliard, Georges, 2018). Ce phénomène de persistance, aujourd’hui poussé à son extrême par une ‘intelligence artificielle’, dont la rationalité non biologique et pour une part secrète conduirait à un mysticisme transhumaniste, donne-t-il un nouvel élan au fantasme de la résurrection, parachevant par d’autres voies le rêve de « la mort de la mort » poursuivi par la technologie médicale (Alexandre, 2011 ; Cordeiro, Wood, 2021) ? Les œuvres culturelles populaires, fictions télévisuelles ou cinématographiques, autant que littéraires et vidéo-ludiques, qui s’inspirent autant qu’elles inspirent l’imaginaire techniciste, permettent-elles de dépasser, par la narration, la part ineffable du rapport qu’entretient la société contemporaine avec la mort (Georges, 2020) ? Par les représentations mises en scène, n’expriment-elles pas les symptômes d’un profond malaise socialement partagé face à l’expérience humaine de la mort ? 


Faire autrement : l’action publique du funéraire à l’épreuve du changement social

Dans cet axe, nous nous intéressons à la médiation sous l’angle du design institutionnel. L’action municipale sur le funéraire est avant tout réglementaire (état civil, convois, règlement intérieur des cimetières et gestion des concessions) et l’action nationale s’incarne principalement dans un jeu d’autorisation et d’interdiction dans la manière de traiter les restes humains, la dernière grande innovation en la matière étant la crémation. Pour autant, sous l’action d’autres politiques publiques, urbanisme, écologie, action sociale, les politiques funéraires (gestion des cimetières, du patrimoine funéraires et des actes administratifs liés à la mort) ont pu être source d’innovation et d’actions volontaristes et expérimentales au niveau local. Quels sont les instruments d’action publique (Lascoumes, Le Gales, 2010) qui révèlent des transformations émergentes ou profondes dans le champ funéraire ? On pense par exemple à la démocratie locale (Revel et al., 2007) qui, depuis le milieu de la décennie 2000, est mobilisée par les collectivités locales pour penser le rôle des acteurs publics en réponse aux besoins et usages exprimés par les citoyens, comme ce fut le cas à Nantes et Rezé dans l’écriture de la politique funéraire (Bornand, Letourneux, 2025).

L’action publique ne fait pas qu’agir en direction des usagers, elle les crée (Dubois, 2021). Les catégories d’action publique viennent ainsi faire médiation dans la caractérisation d’une situation comme relevant bel et bien de l’intervention publique. La catégorie « veuf et veuve » qui vient qualifier un deuil particulier, la perte du conjoint, entre dans ce registre et permet d’obtenir des droits spécifiques, comme la pension de réversion. Cette catégorie donne-t-elle protection et/ou agentivité aux personnes concernées ? Si des mouvements émergent pour réclamer la création de catégories d’action publique (Collin, 2024), comme la création d’un mot désignant la perte d’un enfant, d’autres peuvent souligner la stigmatisation inhérente à toute catégorisation, telles la veuve joyeuse ou la veuve noire (Bihl, Chauvaud, 2018).

Les études sur le deuil en France concernent principalement les commémorations collectives, le deuil privé s’en trouve écarté (Collin, 2024) ou est interrogé sous un angle spécifique comme celui de la filiation et de la transmission (Memmi, 2014) ou de l’accompagnement des salarié·es endeuillé·es (Berthod, 2009). « S’il est un thème d’actualité, le deuil est aussi le plus caché, le plus refusé par les sociétés occidentales » (Bacqué, Hanus, 2023 : 11). La place politique du deuil se trouve aujourd’hui questionnée par des associations spécialisées comme Empreintes ou Dialogue et solidarité ainsi que par des réseaux économiques comme l’Alliance des accompagnateurs des innovations sociales (KIIF) pour l’économie sociale et solidaire (ESS) qui replace le deuil dans un mouvement plus large partant de la fin de vie et passant par le funéraire. Pour exemple, sur cet aspect, on remarque ces dernières années un entreprenariat de cause important autour de la terramation. De manière plus large, l’émergence des problèmes publics et leur étayage doit beaucoup à l’existence de médiations engagées nourries par une blessure profonde (Piau, 2019), une vulnérabilité subjective dont le dépassement devient un enjeu existentiel de réparation. Celles-ci identifient, cadrent, justifient, popularisent ces problèmes avant que ceux-ci ne deviennent l’objet d’une politique publique (Neveu, 2015). En ce sens, nous interrogeons ici la place qu’occupent aujourd’hui la société civile et les corps intermédiaires dans la mise à l’agenda politique des sujets liés à la mort individuelle et collective. 


Faire profession du funéraire : entre risques professionnels et phénomènes de marchandisation

Ce troisième axe entend mettre l’accent sur la médiation sous l’angle des professions qui interviennent dans l’anticipation des volontés funéraires ou dans la prise en charge des défunts et la gestion des relations aux personnes endeuillées. Le travail auprès des morts et surtout la manipulation du cadavre fait l’objet d’une forte stigmatisation et met à l’épreuve différents registres d’émotions professionnelles (Bernard, 2009). Cette prise en charge du mort dans toutes ses dimensions implique la coordination de différents services et corps de métiers. Au cœur de ce « marché des défunts » (Trompette, 2008), on peut repérer une diversité d’acteurs qui, au fil de l’histoire, ont lutté pour contrôler le commerce funéraire et les services au défunt. Au XXe siècle, « le vaste mouvement de médicalisation de la fin de vie a paradoxalement consacré une privatisation croissante de la prise en charge des défunts, avec la délégation du traitement du cadavre à ces spécialistes professionnels que sont devenues les pompes funèbres, selon une frontière symbolique relativement marquée entre champ de la santé et champ des services funéraires » (Caroly et al., 2005).

Les risques physiques et psycho-sociaux sont particulièrement préoccupants dans ce champ professionnel. Les premiers concernent les chutes et les manutentions auxquelles s’ajoutent les risques infectieux principalement dans les soins des corps, tandis que les seconds sont partagés par les professionnel·les du funéraire dans le secteur privé comme dans le secteur public. Ils touchent à la relation aux personnes endeuillées, à la gestion minutée des cérémonies et des temps d’adieux dans les cimetières et à la manière dont certaines morts, notamment celles des plus jeunes, peuvent particulièrement marquer les professionnel·les qui les prennent en charge. Accueillies, éprouvées, contrôlées, craintes… les émotions sont au cœur de la pratique professionnelle relative à la mort et au funéraire. Ces métiers ne requièrent pas seulement la maîtrise de compétences techniques, ils supposent aussi de réussir à faire advenir du sacré et du symbolique dans la relation de service (Clavandier, 2009). Dans cet axe, nous souhaitons éclairer les médiations mobilisées par les professionnel·les pour faire face à ces risques particuliers et à ce contexte de travail spécifique. On pense notamment aux formations sur les risques psycho-sociaux, aux espaces d’échanges de pratiques et à l’action d’associations professionnelles ou de fédérations pour faire reconnaître les spécificités des métiers du funéraire.

Les différentes évolutions du funéraire ont été accompagnées de l’apparition de services et métiers. De même qu’au XIXe siècle, la création de prestations funéraires accompagnant l’inhumation a occasionné la réapparition des pleureuses professionnelles (Lassère, 1995), on voit se développer aujourd’hui le métier de Thana Doula, de célébrant ou d’accompagnateur des démarches administratives et rituelles. L’économie numérique permet l’apparition et le développement rapide de nouveaux services, avec une grande diversité d’applications donnant par exemple des conseils pour préparer sa mort (dernières volontés, conservation et transmission des mots de passe, démarches à réaliser pour transférer la propriété d’une bibliothèque numérique ou de photographies stockées dans un cloud). Ainsi, la charge de la médiation entre les vivants et les morts s’incarne aussi dans des objets, hier physiques, aujourd’hui numériques. Comme au XIXe siècle, la commercialisation d’objets de deuil, notamment des fleurs artificielles, par le secteur marchand pose rapidement, par la présence durable de ces objets dans les cimetières, la question de l’entretien et du recyclage qui font émerger, là aussi, de nouveaux métiers et services (Lassère, 1995 : 114). Les prestations liées au funéraire et à l’hommage n’ont cessé de se développer et on peut aujourd’hui interroger la place qu’occupent ces médiations marchandes au regard de l’entretien des liens sociaux entre vivants et entre les vivants et les morts qui revenaient auparavant à la famille élargie et au voisinage. On pourra aussi interroger le rôle joué par l’Économie Sociale et Solidaire dans ces nouveaux marchés au croisement de la défense d’un principe de solidarité et de l’encouragement de l’entreprenariat social. 


Modalités de soumission des articles

Les textes proposés pour publication sont attendus le 15 octobre 2025 au plus tard et à envoyer à la coordination du numéro : elvire@assoplan9.fr et pierre.humbert@univ-lorraine.fr

Les articles ne devront pas dépasser 50 000 signes (notes, espaces et bibliographie compris) et devront être accompagnés d’un résumé et de cinq mots-clés en français, d’un résumé (abstract) et de cinq mots-clés (keywords) en anglais.

Les articles répondront impérativement aux normes de rédaction présentées à l’adresse suivante : http://www.revue-interrogations.org/Recommandations-aux-auteurs

Publication prévue du numéro : Décembre 2026 


Bibliographie

Alexandre Laurent (2011), La mort de la mort : comment la technomédecine va bouleverser l’humanité, Paris, JC Lattès.

Anstett Élisabeth (2015), « Les funérailles “ bio ” La mort et les idéologies environnementales au XXe siècle », Communications, n° 97(2), pp. 147-159.

Auzelle Robert (1965), Dernières demeures  : Conception, composition, réalisation du cimetière contemporain. Illustrations par Jankovic Dominique, Paris, R. Auzelle.

Baudry Patrick (2021), « Le cimetière, une symbolique du lieu », Essais. Revue interdisciplinaire d’Humanités, n°17, pp. 19-28.

Bihl Laurent, Chauvaud Frédéric (2018), « Les veuves : joyeuses, désespérées et terrifiantes Perceptions et représentations », Sociétés & Représentations, 2018/2 N° 46, pp.9-12.

Bornand Elvire, Letourneux Frédérique (2025), « L’action publique locale du funéraire. Raison et sentiments », Horizons Publics, n°43, pp. 38-41.

Benoist Yann (2022), Dernière Demeure Fixe, Paris, Hermann.

Bernard Julien (2009), Croquemort. Une anthropologie des émotions, Paris, Metaillé.

Berthod, Marc-Antoine (2009), « Le quasi-accompagnement des employés en deuil au sein des entreprises ». Pensée plurielle, 2009/3 n° 22. pp. 89-98.

Brossat, Alain (2011). « Habiter sans vivre  : Le cimetière comme hétérotopie », Le sujet dans la cité, 2(1), pp.121‑129.

Caroly Sandrine, Rocchi Valérie, Trompette Pascale, Vinck Dominique (2005), « Les professionnels des services aux défunts : compétences, savoirs, qualifications », Revue française des affaires sociales, 1, pp. 207-230.

Clavandier Gaëlle (2009), Sociologie de la mort : vivre et mourir dans la société contemporaine, Paris, Armand Colin, « Collection U ».

Colardelle Michel (1998), « La Mémoire Des Exclus. Réflexions Archéologiques et Historiques Sur La Maladie et La Mort Épidémiques », Ethnologie Française, 28/1, pp. 20–26.

Collin Camille (2024), « De l’expérience personnelle à une catégorie de l’action publique Les endeuillés dans les débats parlementaires », Revue des politiques sociales et familiales, 150/1, pp. 31-46.

Cordeiro José, Wood David (2021). La mort de la mort  : les avancées scientifiques vers l’immortalité, Waterloo, Editions Luc Pire.

Crettaz Bernard (2010), Cafés mortels. Sortir la mort du silence, Genève, Labor et Fides.

Crubézy Éric (2019), Aux origines des rites funéraires. Voir, cacher, sacraliser, Paris, Odile Jacob.

Dagognet François (1997), Des détritus, des déchets, de l’abject  : Une philosophie écologique, Institut Synthélabo, Coll. « Les empêcheurs de penser en rond ».

Despret Vinciane (2017), Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent, Paris, La Découverte.

Despret Vinciane (2023), Les morts à l’œuvre, Paris, La Découverte, Coll. « Les empêcheurs de penser en rond ».

Dubois Isabelle (2009), « Le cimetière de demain : du granit au souvenir », Études sur la mort, 136/2, pp. 73-78.

Dubois Vincent (2021), « Construire l’action publique comme objet sociologique », dans La construction d’objet en sociologie, Pinto Louis (dir.), Bellecombe-en-Bauges, Croquant, pp. 127-143.

Fournier Eric (2024), Nous reviendrons ! Une histoire des spectres révolutionnaires France XIXe siècle, Paris, Champ Vallon. -

Gamba, Fiorenza (2015), « Vaincre la mort  : Reproduction et immortalité à l’ère du numérique », Études sur la mort, 147(1), pp. 169‑179.

Gensburger Sarah, Truc Gérome (2020), Les mémoriaux du 11 novembre, Paris, Editions de l’EHESS.

Georges Fanny (2020), « Éternités numériques », dans [Im]matérialités de la mort, Azevedo Valérie Robin (Dir.), Pars, CNRS Editions, pp. 69‑88. .

Julliard Virginie, Georges Fanny (2018), « Produire le mort », Reseaux, 210(4), pp. 89‑116.

Harrison Robert Pogue (2003), Les morts, Naugrette F. (Trad.), Paris, Le Pommier.

Harrison Robert Pogue (2020), Jardins  : Réflexions sur la condition humaine, Naugrette F., (Trad.), Paris, Le Pommier.

Lamizet Bernard, Silem Ahmed (1997), Dictionnaire encyclopédique des sciences de l’information et de la communication, Paris, Ellipses.

Lascoumes Pierre, Le Galès Patrick (2010), « Instrument », Dans Dictionnaire des politiques publiques, Boussaguet Laurie, Jacquot Sophie, Ravinet Pauline (dirs.), Paris, Presses de Sciences Po, pp. 325-335.

Lassère Madeleine (1995), « Les pauvres et la mort en milieu urbain dans la France du XIXe siècle : funérailles et cimetières », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 42/1, pp. 107-125

Loux Françoise, Noël Christiane, Saillant Francine (1993), « La place des rituels dans les soins au cours du cycle de vie », Ethnologies, 15/2, pp. 167-182.

Memmi Dominique (2014), La revanche de la chair : essai sur les nouveaux supports de l’identité, Paris, Seuil.

Neveu, Érik (2015). Sociologie politique des problèmes publics, Paris, Armand Colin.

Paillard Bernard (1998). « Réintégration du disparu dans le cortège des vivants », Ethnologie Française, 28/1, pp. 75-79.

Pène Sophie (2011), « Facebook mort ou vif », Questions de communication, n°19, pp. 91-112.

Piau Dominique (2019), « Engagement militant », Dans Dictionnaire de sociologie clinique, Vandevelde-Rougale Agnès, Fugier Pascal (dirs), De Gaulejac Vincent (coll.), pp. 237-240, Toulouse, érès.

Revel Martine, Blatrix Cécile, Blondiaux Loïc, Fourniau Jean-Michel, Heriard Dubreuil Bertrand, Lefebvre Rémi (2007), Le débat public : une expérience française de démocratie participative, Paris, La Découverte.

Sauget Stéphanie (2011), Histoire des maisons hantées, Paris, Talandier.

Terrolle Daniel (2010), « Recyclages », Études sur la mort, 137(1), pp. 95‑101.

Thomas Louis-Vincent (1975), Anthropologie de la mort, Paris, Payot.

Thomas Louis-Vincent (1991), La mort en question  : Traces de mort, mort des traces, Paris, L’Harmattan, coll. « Nouvelles études anthropologiques ».

Trompette Pascale (2008), Le marché des défunts, Paris, Presses de Sciences po.

Trompette Pascale (1999), « Au royaume du marché funéraire : la mort réenchantée », Revue de l’Institut de sociologie, pp. 167-187.

Urbain Jean-Didier (1998), « Mort traquée, mort tracée. Culte des morts, crémation, sida », Ethnologie française, pp. 43-49.

Vigarello George (1985), Le propre et le sale, Paris, Le Seuil. 


Appel à contributions permanent

La revue accueille également des articles pour ses différentes rubriques, hors appel à contributions thématique :

La rubrique« Des travaux et des jours » est destinée à des articles présentant des recherches en cours dans lesquels l’auteur met l’accent sur la problématique, les hypothèses, le caractère exploratoire de sa démarche, davantage que sur l’expérimentation et les conclusions de son étude. Ces articles ne doivent pas dépasser 30 000 signes (notes, espaces et bibliographie compris) et être adressés à Mireille Dietschy : mireille.diestchy@gmail.com

La rubrique « Fiches pédagogiques » est destinée à des articles abordant des questions d’ordre méthodologique (sur l’entretien, la recherche documentaire, la position du chercheur dans l’enquête, etc.) ou théorique (présentant des concepts, des paradigmes, des écoles de pensée, etc.) dans une visée pédagogique. Ces articles ne doivent pas non plus dépasser 30 000 signes (notes et espaces compris) et être adressés à Agnès Vandevelde-Rougale : a-vandevelde@orange.fr

La rubrique« Varia » accueille, comme son nom l’indique, des articles qui ne répondent pas aux différents appels à contributions ni aux rubriques précédentes. Ils ne doivent pas dépasser 50 000 signes (notes, espaces et bibliographie compris) et être adressés aux coordinateurs : varia-interrogations@framalistes.org

Enfin, la dernière partie de la revue recueille des « Notes de lecture » dans lesquelles un ouvrage peut être présenté de manière synthétique mais aussi critiqué, la note pouvant ainsi constituer un coup de cœur ou, au contraire, un coup de gueule ! Elle peut aller jusqu’à 12 000 signes (notes et espaces compris) et être adressée à Nicolas Peirot : nicolas.peirot@gmail.com. Par ailleurs, les auteurs peuvent contacter Nicolas Peirot pour nous adresser leur ouvrage, s’ils souhaitent les proposer pour la rédaction d’une note de lecture dans la revue. Cette proposition ne peut être prise comme un engagement contractuel de la part de la revue. Les ouvrages, qu’ils fassent ou non l’objet d’une note de lecture, ne seront pas retournés à leurs auteurs ou éditeurs. 

vendredi 27 juin 2025

La question anorexique en France

La question anorexique en France (1873-1937). Étude de la production des « seuils diagnostiques » d’une catégorie médicale d’âge et de genre



Soutenance de thèse de Elsie Mégret


La soutenance se tiendra le mercredi 2 juillet 2025 à 13h30 dans l'amphithéâtre du Collège doctoral européen de l'université de Strasbourg (46 Bd de la Victoire), ainsi qu'à distance.


Le jury est composé de :

  • Hervé Guillemain, Professeur des Universités, Université du Mans (rapporteur)
  • Ingrid Voléry, Professeure des Universités, Université de Lorraine (rapportrice)
  • Heinrich Hartmann, Professeur des Universités, Helmut Schmidt University (examinateur)
  • Anne Lhuissier, Directrice de recherche, INRAE (examinatrice)
  • Perig Pitrou, Directeur de recherche, CNRS (examinateur)
  • Jeanne Teboul, Maîtresse de conférences, Université de Strasbourg (examinatrice)
  • Nicoletta Diasio, Professeure des Universités, Université de Strasbourg (directrice)
  • Marianna Scarfone, Maîtresse de conférences, Université de Strasbourg (co-encadrante)


Afin de faciliter l’organisation, je vous serais reconnaissante de bien vouloir m’indiquer via ce formulaire, si vous souhaitez assister à la soutenance en présentiel ou à distance.



Résumé

Cette étude problématise la production des « seuils diagnostiques » de la catégorie médicale d’anorexie en France, entre 1873 et 1937. En s’appuyant sur une enquête de sociologie et d’anthropologie historique menée à partir d’un terrain documentaire (archives médicales et administratives, publications scientifiques et médicales, iconographies), la thèse retrace les façons dont la « question anorexique » a été « travaillée » par et au sein de divers savoirs relatifs aux processus vitaux de développement. L’étude souligne d’abord que dès les années 1870, les aliénistes, psychiatres et neurologues identifient l’anorexie hystérique, mentale et nerveuse à partir de « seuils esthétiques de genre » et de « seuils de sexualisation ». Elle montre ensuite qu’au tournant du XXe siècle, les connaissances psychophysiologiques et pédiatriques axées sur la nutrition et la maturation psycho-sexuelle participent à diagnostiquer la pathologie à partir de « seuils métaboliques » et de « seuils de croissance », rendant ainsi observable l’anorexie chez les nourrissons et les enfants. Enfin, l’étude suggère que les réponses thérapeutiques apportées à l’anorexie par la psychologie expérimentale et l’hygiène mentale contribuent à stabiliser la catégorie médicale autour de « seuils de rendement » d’âge, de genre et de classe, classifiant ainsi durablement la maladie parmi les anormalités de l’enfance et les troubles nerveux considérés comme curables. Au fil de l’analyse, ce travail suggère que la catégorie d’anorexie n’est pas produite à partir d’âges chronologiques stables, mais à partir de pratiques matérielles d’objectivation, de mesure et de visibilisation de phénomènes vitaux corporels, biochimiques ou physiologiques. La thèse met également en avant les tensions classificatoires qui façonnent la catégorie, à la croisée d’« interventions médicales » de régulation du développement et d’opérations de standardisation des âges de la vie.


Mots-clés : Anorexie, âges de la vie, développement, genre, sexualité, processus vitaux, temporalités corporelles, histoire des sciences et de la médecine, matérialités scientifiques

jeudi 26 juin 2025

La politique de l'infécondité involontaire dans la France du XXe siècle

Fertile expectations: The politics of involuntary childlessness in twentieth-century France
 

Margaret Cook Andersen

Publisher ‏ : ‎ Manchester University Press
Publication date ‏ : ‎ May 13, 2025
Language ‏ : ‎ English
Print length ‏ : ‎ 344 pages
ISBN-13 ‏ : ‎ 978-1526177360



An engaging history of motherhood, demography and infertility in twentieth-century France, this book explores fraught political and cultural meanings attached to the notion of an ‘ideal’ family size. When statistics revealed a steady decline in the birthrate, concerned citizens feared France was facing depopulation. Pronatalist activists pushed for financial benefits, propaganda and punitive measures designed to increase the birthrate. Motherhood figured prominently in political and medical discussions of fertility. Pronatalists blamed women for allegedly opting for smaller families or choosing a childfree existence, in defiance of the nation’s demographic needs. This book situates involuntary childlessness within this discussion of motherhood and demography.

Then, as now, many French women and men experienced fertility troubles when trying to begin or expand a family. Fertile expectations explores these intimate struggles at a time when pronatalist propaganda portrayed small families and childless households in a negative light. The early to mid-twentieth century was also a period marked by innovations in fertility medicine, growing cultural awareness of artificial insemination by donor, and changing laws and cultural norms surrounding child adoption. These practices offered new ways of responding to suspected or confirmed infertility and formed part of a growing expectation of being able to control one’s fertility and family size. This book presents the political and cultural context necessary for understanding why private questions about when to start a family, how many children to have, and how to cope with involuntary childlessness, evolved and became part of state efforts to encourage population growth.


Margaret Andersen is an Associate Professor of History at the University of Tennessee

mercredi 25 juin 2025

Michael E. DeBakey Fellowship

The NLM Michael E. DeBakey Fellowship in the History of Medicine

Call for applications


The NLM Michael E. DeBakey Fellowship in the History of Medicine provides individual awards of up to $10,000 to U.S. citizens and permanent residents to support research in the collection of the National Library of Medicine (NLM).

The NLM Michael E. DeBakey Fellowship in the History of Medicine was established in 2016 through support from The DeBakey Medical Foundation.

Spanning eleven centuries, the NLM collection encompasses a variety of digital and physical formats and originates from nearly every part of the globe. The collection includes the Michael E. DeBakey papers—representing the diverse areas in which Dr. DeBakey made a lasting impact, such as surgery, medical education, and health care policy—along with the papers of many other luminaries in science and medicine.

Supported research may be conducted onsite at the NLM by studying the collection in the NLM Reading Room, or remotely using NLM digital resources, including not only its digitized and born-digital collections but also its datasets. Projects embracing methods and tools of the digital humanities are welcome. Applicants are expected to complete their work according to their proposal and within their fellowship year.

Support for research in collections that are intellectually related to those of the NLM will be considered, but the overall proposed research must be primarily rooted in the NLM collection.

For the 2026 cycle of the fellowship, we welcome applicants justifying support for their research using the NLM collection based on needs such as: dedicated time to complete research and/or writing, including organizing, reviewing, and preparing collected research materials for a scholarly/interpretative publication.
securing research and/or technical assistance for data and/or database analyses.
analyzing and interrogating NLM’s digitized collections, web archive collections and/or historical datasets.
preparing an open-access scholarly/interpretative digital publication, including work associated with incorporating images, video, audio, and/or manipulatable element(s) intended to enhance access and understanding by readers.
payment of reproduction and/or permission fees for images of unique or rare materials essential for the applicant’s research.

We encourage applicants seeking support for digital and data-driven research to consult with the appropriate colleagues in their institution, or the CORE repository of Humanities Commons, to meet the terms of the NIH Public Access Policy for NIH supported work.


Requirements of the Fellowship

Fellows receiving an award for onsite research at the NLM are expected to make at least one visit within their fellowship year.

Within a year following completion of their research, all fellows are expected to author one guest article for NLM’s Circulating Now blog based on their research.

Additionally, NLM Michael E. DeBakey Fellows are required to: consult with NLM staff to improve the library’s existing finding aids and related resources by enhancing the Library’s knowledge of its collection and ability to provide informed access to it;
meet the terms of the NIH Public Access Policy for NIH supported work, and acknowledge the NLM Michael E. DeBakey Fellowship in the History of Medicine in any resulting publications;
respond to requests for interviews and information, in cooperation with the NLM.

Selected fellows may be invited to present an annual NLM Michael E. DeBakey Lecture in the History of Medicine, as part of the NLM History Talks.

How to Apply

Submit all required materials to the Foundation for Advanced Education in the Sciences (FAES) via the online application portal by midnight ET, September 30, 2025. Selected fellows will be notified and awards will be announced in December.

Any U.S. citizen or permanent resident age eighteen or over, of any academic discipline and status, who has not previously received this Fellowship, is invited to apply. Fellowships will be awarded to individual applicants, not to institutions. Group applications will be considered but will be subject to a maximum award of $10,000 for the entire project regardless of the number of participants. Group applications should be submitted under the name of a single principal researcher.

Your application package must include the following: 

  • CV including your preferred email address (not more than three pages)
  • Research Project Abstract, Methods, and Anticipated Research Outcomes, including brief mention of how you became aware of the NLM DeBakey Fellowship program, as well as anticipated publications and, if applicable, data preservation (not more than 1500 words)
  • Bibliography (not more than two pages, including the specific NLM collections you plan to study, onsite and/or digital, and selected (4-5) key secondary works which directly inform your research)
  • Proposed Research Budget (include all anticipated costs, use the S. General Services Administration (GSA) Per Diem Rates as a helpful guide for expenses, note that the awarded funding for selected fellows will be based on the expenses listed in the submitted research budget including those based on core needs)
  • Transcript (required for currently enrolled students only)
  • Two Letters of Support (at least one of which must be from someone familiar with the proposed project)


Explore NLM historical collections, web archives, and related datasets, and use our research tools.

For all other inquiries contact NLM Customer Support or call 1-888-346-3656 Monday through Friday 9:00 am-5:00 pm ET.

mardi 24 juin 2025

Bourses du Deutsches Museum

Scholar-in-Residence Program of the Deutsches Museum

Call for applications


The Deutsches Museum in Munich has several attractive scholarships to offer research scholars interested in working for 6 months on projects


There are myriad opportunities at the Deutsches Museum for innovative research into scientific processes and the changing cultures of technology. Founded in 1903, the museum's holdings comprise some 100,000 objects; an archive of 4,500 shelf metres including an extensive collection of scientific photographs, technical illustrations, trade literature and private papers; and a specialist research library with nearly 1 Mio. volumes, 1.500 journals, and an extensive collection of rare books on the history of science and technology. The museum's collections have evolved over the years, absorbing the instruments, books and archives of individual scientists and engineers as well as of companies and scientific institutions, and reflect bygone experimental systems and cultures of innovation. The unique structure of this collection enables scholars to develop innovative cross-disciplinary methods of research on the basis of texts, images and artefacts available on site and to engage in both the historical and archaeological exploration of science and technology.


Application deadline for 2025: October 15, 2025

https://www.deutsches-museum.de/en/research/research-institute/scholar-in-residence/application 

lundi 23 juin 2025

Une histoire de l'eugénisme au Texas

The Purifying Knife. The Troubling History of Eugenics in Texas


Michael Phillips and Betsy Friauf

The University of Oklahoma Press
298 Pages | 6 x 9 | 13 b&w illus.
ISBN: 9780806195360
Published: June 2025


Throughout the first half of the twentieth century, 32 states passed laws allowing involuntary sterilization on those deemed biologically “unfit”: convicted criminals, the disabled, the poor, and people of color. Texas, despite a history of violent racism, was not one of them. In The Purifying Knife, Michael Phillips and Betsy Friauf explore this curious instance of the Lone Star State’s exceptionalism. The first history of the eugenics movement in Texas, it is a narrative that intersects with debates over race, immigration, abortion, the role of women in society, homosexuality, medical ethics, and the politics of disability in the state—debates resonating today in Texas and beyond.

From the mid-nineteenth to the mid-twentieth centuries, Americans embraced eugenics. Yet the Texas legislature ultimately rejected nine of ten laws advocated by the state’s eugenicists and their predecessors. Phillips and Friauf trace this unlikely resistance to a variety of influences: wealthy cotton growers concerned that the anti-immigrant politics of the eugenics movement would deprive them of a source of easily exploitable labor; a populist distrust of higher education and the academic elites who enthusiastically supported the eugenics movement; and the forces of anti-Darwinist fundamentalism and pre-millennial dispensationalism in the 1920s, among others. The Purifying Knife also details how eugenical ideas survived long past their decline in the 1940s and have entered a disturbing afterlife in the late twentieth and early twenty-first centuries.

A thoroughgoing look into a rare case where the eugenics movement “failed” in spite of its power in the United States and around the world—while still wielding a toxic influence—Phillips and Friauf’s work offers insight into the history of the LGBTQ community, abortion, and immigration policies in Texas, and persuasively argues that the long arc of eugenics history has helped shaped contemporary politics in the Lone Star State.

dimanche 22 juin 2025

Une histoire de la propreté des textiles

A History of Textile Cleanliness: Washing and Perfuming Fabrics from the Medieval to the Modern Period

Call for papers

 

28-29 May 2026

Institute of Art History, University of Bern, Switzerland



International conference organized by Moïra Dato (University of Bern) and Érika Wicky (Université Grenoble-Alpes / LARHRA).


Scientific committee: Olivier David (Institut Lavoisier / Paris Saclay), Aziza Gril-Mariotte (Musée des Tissus, Lyon / Université Aix), Raphaël Morera (CNRS-EHESS), Corinne Mühlemann (University of Bern), Helen Wyld (National Museum Scotland).


In 2024, the Sleeping Beauties exhibition at the MET (New York) engaged visitors in the museum experience by recreating the displayed dresses’ scents – identified through chromatographic analysis – to illuminate their history and relationship to bodily senses. The analyses and interpretations published in the catalogue reveal not only the presence of perfumes but also traces of cosmetics, sebum, polluted air, and wine, among other aromas. While the poetic resonance of these sensory traces may evoke the ephemeral existence of these garments, their scents have not always been perceived as desirable. On the contrary, the history of textiles and clothing is deeply intertwined with practices of washing, stain removal, deodorisation, and perfuming, all of which were designed to ensure their longevity and reusability. This international conference seeks to explore these practices and their significance in textile history.

The historical study of textile cleaning has emerged at the intersection of cultural history, material culture studies, sensory studies, economic history, and archaeology. While textile production, trade, and consumption have been well-documented, research into the maintenance and cleaning of textiles – both as part of everyday domestic practices and in the care of symbolically significant textiles (such as liturgical garments and ceremonial fabrics) – has only recently gained scholarly attention.

Studies on hygiene underlined the role of textiles in approaches to and conceptions of bodily cleanliness, especially through the relationship between undergarments and the body. As noted by Georges Vigarello in his book Le propre et le sale, white clothing has long been associated with personal hygiene. Researchers have particularly focused on the laundering of linens and their symbolic role as indicators of health, moral, and spiritual virtues (Vigarello, 1985; Roche, 1989). Subsequently, the study of cleanliness and the purity of linens has been extended to colonial contexts, where these notions were intertwined with concepts of race and whiteness while also highlighting regional differences in perceptions of cleanliness and body care (Brown, 2009; White, 2012). Concepts connected to health, bodily hygiene, and clean textiles are also closely linked with questions of smells and techniques for scenting fabrics, an area that has been explored by historians and art historians specializing in the senses (Dospěl Williams, 2019; Schlinzig, 2021).

The inception and evolution of cleaning materials and technologies, from the use of soap to spot-removal recipes and chemical innovations, have also attracted the interest of historians (Leed, 2006). For example, some studies have shown how cleaning methods were adapted based on fibre type and colour stability, as well as how the manufacturing of undergarments itself was conditioned by their future washing (North, 2020). These practices of cleanliness have also been addressed through the lens of social actors, particularly in relation to gendered labour. The work of laundresses, who are rarely documented in written records, has been discussed as a form of embodied knowledge and skills (Morera and Le Roux, 2018; Robinson, 2021). Advertising imagery has also served to explore the dynamic between collective perceptions of clean laundry and its commercial dimensions (Kelley 2010).

Building upon this previous research, this international conference seeks to explore textile cleaning from a global perspective and its interplay with hygiene, olfaction, social opinion, aesthetic preferences, quality expectations, ecological issues, and economic imperatives, all of which are inherent to fabrics. The conference aims to investigate these various practices and their part in the everyday experience of life in the past. Who were the people involved in the daily or extraordinary cleaning of fabrics, and which ingredients and tools were used? What knowledge about textiles and their care was shared at the time, and how was it transmitted? How did these practices evolve during the 18th and 19th centuries, a period of intense development in chemistry and industrial science?

The question of care and cleaning becomes even more significant when considering the many lives of textile objects. Cleaning and maintenance certainly varied not only by fabric type but also by purpose and context of use. Household linens and work clothes were used to the last thread – mended, transformed and repurposed. More expensive and refined garments and textile decorations were used more sparingly; some were eventually passed down – and even preserved until today. This aspect prompts an exploration of the wide variety of textiles and the differing care practices for under and outer garments, furnishings, and domestic fabrics. Were undergarments the primary focus of cleaning routines? How were sartorial and furnishing fabrics with complex patterning techniques and precious materials (from silk to metal threads) cared for? How was the shape of specific garments, such as ruffs, maintained through washing? How did the intended use of a textile – ranging from menstrual cloths to ceremonial gowns – influence the choice of cleaning methods? Additionally, given that fabric itself was often used as a cleaning tool, what were the interactions between textiles of varying value?

Conceived as a bodily experience, the cleanliness of fabrics carries significant implications tied to the senses. Indeed, integrating sensory studies with the history of cleanliness enables an exploration not only of the sensory experiences associated with washing or wearing clean linen or clothes but also of the sensory knowledge that developed around it. Thus, it becomes possible to examine which notions of pleasantness or discomfort were associated with textile washing or with specific practices such as drying laundry outdoors. How were the smells associated with cleanliness and the thresholds of sensory perception defined? How was the temperature of the washing water evaluated? In what ways were textural changes in fabric during washing assessed? Moreover, attention to sensorial experiences invites us to consider the significant tradition of perfuming laundry, whether placing sachets in linen drawers or sewing them into the hems of garments.

This conference will encompass geographical regions from the Atlantic world to Europe, Africa, the Islamic world and Asia. Adopting this approach raises numerous questions about cultural differences as well as the circulation of cleaning practices and techniques. It enables an examination of the differences and evolutions in conceptions of hygiene and their relationship to textiles across countries and cultures. Moreover, it highlights how these practices were influenced by factors such as available resources, climate, and social norms, shaping distinct traditions of textile care across different societies. Similarly, a longue durée perspective (from the medieval to the modern period) provides an opportunity to explore both changes and continuities in cleaning habits, shaped by advancements in technologies, evolving medical theories, socio-philosophical morals, and shifts in cosmetic and aesthetic preferences. This approach invites us to map out conceptions of cleanliness and identify thresholds of sensitivity: What is considered clean? What criteria are applied in making this assessment? When do clothes become unwearable? What scents are associated with cleanliness? In this regard, the study of representations – such as those found in art and fiction – can offer valuable insights into historical perceptions of cleanliness and its limits.

The conference will take place at the University of Bern’s Department of History of Textile Arts (Institute of Art History) on 28-29 May 2026. We invite proposals from all researchers, particularly doctoral students and early career scholars, on topics ranging from the medieval to the modern period and across all geographical regions. Proposals (300 words), along with a short biography (150 words max), should be sent to Moïra Dato (moira.dato@unibe.ch) and Érika Wicky (erika.wicky@univ-grenoble-alpes.fr) by 30 September 2025.



Selected Bibliography

- Biow, Douglas. The Culture of Cleanliness in Renaissance Italy. Ithaca, NY: Cornell University Press, 2018.

- Brennan, Julia M. and Magali An Berthon. “Threads of Evidence: Textile and Clothing Remains at Tuol Sleng.” In Tuol Sleng Genocide Museum: A Multifaceted History of Khmer Rouge Crimes, edited by Stéphanie Benzaquen-Gautier and Anne-Laure Porée, 163-178. Leiden: Brill, 2024.

- Brown, Kathleen M. Foul Bodies: Cleanliness in Early America. New Haven: Yale University Press, 2009.

- Corbin, Alain. Le Miasme et la Jonquille : odorat et imaginaire social. Paris: Aubier, 1982.

- Delaunay, Quynh. Histoire de la machine à laver. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 1994.

- Dospěl Williams, Elizabeth. “Appealing to the Senses: Experiencing Adornment in the Early Medieval Eastern Mediterranean.” In Sensory Reflections: Traces of Experience in Medieval Artifacts, edited by Fiona Griffiths and Kathryn Starkey, 77-96. Berlin: De Gruyter, 2019.

- David, Olivier and Catherine Ganahl. “Rituels de la lessive, odeur du linge propre”, Odeurs et parfums : pratiques quotidiennes et usages rituels, Osmothèque / Musée du quai Branly, 12.04.2023.

- Kelley, Victoria. Soap and Water: Cleanliness, Dirt and the Working Classes in Victorian and Edwardian Britain. London: I.B. Tauris, 2010.

- Leed, Drea. “’Ye Shall Have It Cleane’. Textile Cleaning Techniques in Renaissance Europe”. Medieval Clothing and Textiles, vol. 2, n°2 (2006), 101-119.

- Morera, Raphaël and Thomas Le Roux. “Blanchisseuses du propre, blanchisseurs du pur. Les mutations genrées de l’art du linge à l’âge des révolutions textiles et chimiques (1750-1820).” Genre & Histoire [Online], n°22 (2018).

- Nicole Robinson, Michele. “Dirty Laundry: Caring for Clothing in Early Modern Italy.” Costume, vol. 55, n°1 (2021), 3-23.

- North, Susan. Sweet and Clean? Bodies and Clothes in Early Modern England. Oxford: Oxford University Press, 2020.

- Rawcliffe, Carole. “A Marginal Occupation? The Medieval Laundress and Her Work.” Gender & History, vol. 21., n°1 (2009), 147–69.

- Roche, Daniel. La Culture des apparences : une histoire du vêtement (XVIIe-XVIIIe siècle). Paris: Fayard, 1989.

- Schlinzig, Tino. “Odor as a medium of cohesion and belonging.” Recherches sociologiques et anthropologiques, vol. 52, n°1 (2021), 47-69.

- Tuckett, Sally. Transatlantic Threads: Scottish Linen and Society, c. 1707-1780. Edinburgh: Edinburgh University Press, 2025.

- Ungerer, Catherine. “Les valeurs urbaines du propre: Blanchissage et hygiène à Paris au XVIIIe siècle,” Ethnologie française, vol. 16, n°3 (1986), 295-298.

- Vigarello, Georges. Le propre et le sale : l’hygiène du corps depuis le Moyen Âge. Paris: Editions du Seuil, 1985.

- Wang, Joan S. “Race, Gender, and Laundry Work: The Roles of Chinese Laundrymen and American Women in the United States, 1850-1950.” Journal of American Ethnic History, vol. 24, n°1 (2004), pp. 58–99.

Ward, William Peter. The Clean Body: A Modern History. Montreal: McGill-Queen’s University Press, 2019.

- Welch, Evelyn. “Scented Buttons and Perfumed Gloves: Smelling Things in Renaissance Italy.” In Ornamentalism: The Art of Renaissance Accessories, edited by Bella Mirabella, 13-39. Ann Arbor: University of Michigan Press, 2012.

- White, Sophie. Wild Frenchmen and Frenchified Indians: Material Culture and Race in Colonial Louisiana. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2012.

- Zdatny, Steven. A History of Hygiene in Modern France. The Threshold of Disgust. London: Bloomsbury, 2024.

samedi 21 juin 2025

Les jumeaux et la noblesse au Moyen Âge

Twins and Nobility in the Middle Ages. Dante and Cecco D'Ascoli on Embryology, Astrology, and the Nobility of the Offspring



Talk by Gabriella Zuccolin

24 June 2025 – 5 PM (CET)


In their respective reflections on nobility and individual differences, Dante and Cecco d’Ascoli invoke the example of twins, arguing that one twin may be ‘noble’ while the other is not.

The embryological premises supporting this conclusion, however, diverge sharply. Dante, following Aristotle, advances a fundamentally ‘philosophical’ theory of generation. Cecco, by contrast, draws on a medical repertoire that ranges from the doctrine of the double seed and the seven ‘cells’ of the uterus to ‘astrological’ organogenesis and even superfetation.

Their dispute over nobility therefore leads to distinct outcomes: Cecco continues to conceive of nobility customarily as a virtue, whereas Dante – at least in the Banquet – treats it as the natural root of the virtues.

Above all, their opposing positions expose two further loci of disciplinary contention: one between philosophy and medicine, the other between philosophy and astrology.

The case of twins thus reaffirms its status as a privileged ‘epistemological laboratory’, legitimising the emergence of individual differences from natural conditions that are, at least apparently, perfectly identical – “In un concepto varïati effetti,” as Cecco succinctly puts it.


To register for this event please follow the link:

https://csmbr.fondazionecomel.org/events/online-lectures/twins-and-nobility-in-the-middle-ages/

vendredi 20 juin 2025

La science du lait humain en France

La science du lait humain en France entre genre et politique

Conférence de Mathilde Cohen (professeure de droit à l'Université du Connecticut et chercheuse en résidence à l'Institut d'Études Avancées)

mardi 24 juin à 16h30

IHPST, 13 rue du Four, 75006 Paris - salle de conférences, 2e étage


Cette présentation retrace l’évolution de la science du lait humain en France, à partir du milieu du XIXe siècle, dans un contexte où Paris devient un centre majeur de la pédiatrie émergente ainsi que des théories pastoriennes et hygiénistes. Cette période coïncide également avec la valorisation de l’enfance et une mobilisation accrue des pouvoirs publics et du corps médical pour lutter contre la mortalité infantile. Les bébés prématurés, abandonnés ou malades ne sont plus considérés comme des "vies perdues", mais à sauver grâce à de nouvelles techniques, telles que la couveuse et l’alimentation au lait humain exprimé et embouteillé. La science et la clinique en développement reposent sur un processus de séparation du lait de ses productrices, de leurs germes et de leurs identités. Malgré cette abstraction, le lait désincarné reste marqué par des rapports sociaux de genre et de classe. Les donneuses de lait sont principalement des femmes célibataires, pauvres et rurales. Paradoxalement, ce domaine de recherche offre également aux scientifiques femmes un accès rare à leur objet d’étude, certaines allant jusqu’à utiliser leur propre lait dans leurs travaux de recherche.


jeudi 19 juin 2025

L’enfance irrégulière en contexte postcolonial

Allocation doctorale sur L’enfance irrégulière en contexte postcolonial. L’exemple des départements d’Outre-mer (Antilles, Guadeloupe, Guyane) de 1946 aux années 1970.


Appel à candidatures

Faculté des lettres, langues et sciences humaines

11 bd Lavoisier l 49045 ANGERS cedex 01

Tél. 02 41 22 64 21 l www.univ-angers.fr/lettres

Objet : Allocation doctorale – Histoire - Université d’Angers – Laboratoire

TEMOS – CPJ Child Studies



Cette thèse s’inscrit dans le projet global de la Chaire « Child studies » centrée sur l’enfance irrégulière en contexte colonial et postcolonial (La Réunion, Madagascar, les Caraïbes) au 19e et 20e siècles.

La recherche examine l'organisation de la justice des mineurs dans les territoires antillais et guyanais de 1946 à la fin des années 1970. Un moment charnière : ces territoires devenant alors des départements français après avoir été des colonies.

Comment la nouvelle justice pour enfants, créée en 1945, s'est-elle implantée dans ce contexte particulier d’une décolonisation sans indépendance ? La question de l'héritage colonial occupe une place centrale dans cette réflexion.

Un autre volet important de la recherche porte sur les différentes institutions correctionnelles présentes aux Antilles et en Guyane : religieuses, laïques, répressives ou éducatives. Dès les années 1930, on compte au moins deux maisons de correction sur ces territoires, dont l'organisation s'inspire directement des institutions métropolitaines. Après la départementalisation, ces établissements continuent leur mission sous la direction de religieux.

Il n’existe encore aucun élément sur les motifs précis du placement des enfants (entre 7 et 21 ans) : petite délinquance, vagabondage, maltraitances familiales, etc. Nous ne possédons pas non plus d’information concernant le quotidien des pensionnaires : scolarité, formations, travaux, discipline et punitions.

Les recherches menées en métropole et à La Réunion démontrent pourtant la richesse des archives judiciaires. Ces documents permettent le plus souvent de brosser des portraits croisés des jeunes justiciables et d’entendre même le murmure de leurs voix, comme en témoigne cette lettre poignante de 1866 d’un adolescent placé au pénitencier de La Réunion : « J'ai eu le malheur de perdre mon père et ma mère. Je n'ai plus de parents qui s'occupent de moi. J'ai été pris, il y a à peu près sept ans, à une heure indue dans les rues et j'ai été condamné au pénitencier comme vagabond et orphelin jusqu'à ma majorité. Mais ayant trouvé une personne généreuse, Madame Sylvère Eugénie, qui veut s'occuper et avoir soin de moi jusqu'à ce que je saurai me guider par moi-même… »

L'ambition principale de cette thèse est la volonté de faire une histoire à « hauteur d’enfants ». Permettre ainsi de mieux comprendre la manière dont les jeunes justiciables antillais et guyanais vivent leurs existences aux lendemains de la départementalisation (et de la Seconde Guerre mondiale). Resituer cette jeunesse – qualifiée de déviante – dans leur environnement global : contexte familial, conditions d'habitat, pratiques de loisirs, relations amicales et amoureuses. Analyser, ensuite, leur perception de l’intervention judicaire et leurs relations avec les différents professionnels : juges des enfants, assistantes sociales, éducateurs, éducatrices. Etudier, enfin, leurs réactions fassent aux mesures de placement (soumission, résistance, rébellion, etc.).

Date de démarrage : septembre 2025

Date de fin de projet : décembre 2028

Pour candidater, prendre contact avec Véronique Blanchard

(veronique.blanchard@univ-angers.fr)

mercredi 18 juin 2025

Les politiques de l'autisme en France

Perpetual Children: The Politics of Autism in France since 1950



Jonathyne Briggs

Publisher: Oxford University Press
1 April 2025
ISBN: 9780197682975


Perpetual Children is a narrative history of debates over the definition and appropriate treatment of autism in France since 1950, noting the French divergence from psychological norms in the rest of the world. Examining the works of psychoanalysts, the activities of parents’ associations, and the efforts of autistic self-advocates, Perpetual Children argues that the consistent framing of autism as a form of childhood psychosis marginalized autistic persons and emphasized the voices of parents and professionals. This framing also justified the continued use of psychoanalysis as an intervention because of the placement of autism within the family dynamic. Even as research in the United States pointed to biological and neurological conceptions of autism, the French continued to support a psychogenic origin for the disorder, impacting state policy and medical norms for decades. This position energized conflict between professionals and parents concerning expertise, leading to political and legal changes at the end of the twentieth century. By the twenty-first century, the French autistic population entered the debate to transform its parameters and assert their own position as experts on autism, reconceiving the disorder outside childhood to a limited degree. Perpetual Children reveals the international dimension of the story of autism and how the French context provides a different perspective on its history.